Entre violence et résistance : Les injustices endurées par les jeunes filles iraniennes

Mariages forcés, violences et exécutions, les jeunes filles iraniennes ne sont pas épargnées par la dure réalité des lois imposées par leur gouvernement. Certaines voient leurs destins scellés de force, d’autres sont confrontées à la douleur de l’agression. Pourtant, au cœur de cette obscurité, émerge une lueur de résistance de la part de la jeunesse. 

Les écoles pour filles sont des lieux très surveillés et contrôlés par le gouvernement. Le Ministre de l’Éducation iranien, Rezamorad Sahraei, a donc récemment proposé une nouvelle réforme de transformation du système, avec l’introduction d’un manuel spécifique en fonction du genre de l’enfant. Filles et garçons seront formatés et séparés dès leur plus jeune âge, ils n’apprendront pas les mêmes choses. L’objectif ? : « Changer l’approche iranienne de l’éducation », pour atteindre la « culture de la modestie. Ce sont presque 120 000 écoles qui sont dans les lignes de mire de ces changements et surtout des écoles pour filles. Environ 20 000 directeurs ont déjà été remplacés soit pour « créer une transformation dans les écoles », ou pour des raisons idéologiques et politiques et les étudiants sont rapidement réprimés s’ils osent se révolter. Ces rébellions, contrées par les forces de sécurité ont déjà coûté la vie de 71 mineurs.

La peine de mort est toujours d’actualité en Iran, même pour les mineures. L’ONU a donc demandé à Téhéran, la capitale de cesser d’arrêter d’appliquer la peine de mort pour les moins de 18 ans, suite à l’exécution d’un jeune homme de 17 ans et d’un homme de 22 ans. Ces exécutions auraient un lien avec les manifestations suite à la mort de Masha Amini pour le droit des femmes. Plus de 600 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année en Iran.

Les jeunes iraniennes ne sont pas que victimes d’exécutions et d’une privation d’une éducation égalitaire avec celle des garçons. Elles sont confrontées à de nombreux défis et obstacles, dans leur pays, qui est considéré comme le plus misogyne et conservateur au monde, dès leur plus jeune âge : la violence, la maltraitance, la malnutrition, le travail forcé, les mariages forcés, la toxicomanie et la pauvreté. Les lois sont dures et discriminatoires même pour les petites filles. L’article 1210 du code civil, par exemple, instaure la puberté des filles à 8 ans et 9 mois, alors qu’elles n’ont à cet âge-là ni le corps, ni la maturité intellectuelle pour affronter la vie d’adulte. Parallèlement, comme elles sont considérées comme pubères à 8 ans, à 13 ans, elles peuvent légalement se marier et leur père, grand-père ou un juge peut les forcer à se marier quel que soit son âge. Elles sont ainsi privées d’éducation, de carrière professionnelle et d’une indépendance économique. Mais ce n’est pas tout, à partir de 9 ans, en adéquation avec la loi,  les filles peuvent subir des humiliations, des insultes, sous l’excuse d’un non-port du voile. La violence est encouragée par le gouvernement, puisque l’article 301 déclare que si un homme tue une femme, il sera moins sanctionné s’il n’est pas père ou ancêtre paternel : « Lorsqu’une femme musulmane est délibérément tuée par un homme musulman, la famille de la victime doit verser à l’auteur du crime la moitié du prix du sang avant de demander réparation. »

Comme dit précédemment, les jeunes filles sont aussi privées d’éducation. Dans le désespoir au vu de leur avenir, certaines s’immolent par le feu, d’autres ont sauté par la fenêtre de leur maison. D’autres, n’ont pas d’écoles pour filles dans leurs villages, comme à Deh-Bonyad. Ce qui les oblige à se rendre dans une école loin de chez elle à Marivan.

La jeunesse iranienne : une flamme d’espoir dans la lutte pour le droit des femmes

Face à cela, la jeunesse israélienne se bat pour le droit des femmes et des petites filles. Des étudiantes de l’Université Shahid Beheshti de Téhéran ont par exemple boycotté leurs cours, pour contester les mesures de sécurité prises par l’administration, puisque du personnel de sécurité était rentré dans une classe de psychologie, pour vérifier l’identité des étudiantes qui ne portaient pas le hijab. Ce désagrément n’est pas le seul cas qui a été relevé, à la Faculté de littérature et de sciences humaines, le personnel de sécurité fait sortir de classe les élèves qui ne portaient pas de foulard et les a ensuite interrogées.

Avant cet incident, ce furent les élèves de l’Université Tarbiat Modares de Téhéran qui ont entamé une grève pour protester contre la « pression étouffante en matière de sécurité » à l’intérieur de l’université, comme pour l’obligation du port du voile. Ils ont notamment refusé d’assister aux cours, de visiter la bibliothèque ou d’utiliser certains laboratoires. Puis, les étudiants ont mis fin à cette grève après deux jours. Les étudiantes ont joué un rôle important dans les manifestations pour le mouvement « Femmes, vie, liberté » et affirment que les étudiantes iraniennes ont endossé des « convocations massives des agences de renseignement et de sécurité et des comités disciplinaires » ainsi que des ordonnances de « suspension temporaire » et d’ »expulsion ». Ce fut le cas surtout après la mort de Masha Amini, car leur surveillance a été intensifiée. Les étudiantes et les étudiants ne vont pas s’arrêter là, ils continueront de protester sous diverses formes jusqu’à ce que leurs demandes soient accordées.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *