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Niger: Le Togo médiateur?

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Le 7 novembre, le journal Le monde publiait «Niger: la junte militaire demande au Togo d’être médiateur». Ce lundi 6 novembre, le régime militaire issu du coup d’Etat au Niger a demandé au Togo de jouer les médiateurs dans ses négociations avec la communauté internationale. À l’issu de cette demande, le ministre nigérien de la défense, le général Salifou Moby, le ministre de la Jeunesse, Abdourahamane Amadou et le commandant de la Garde nationale, Ahmed Sidéen, se sont entretenu avec le président togolais Faure Gnassingbé dans la capitale togolaise à Lomé rapporte Le Monde.

Un accord qui arrange les deux parties

Le rôle du Togo est essentiel pour la junte militaire nigérienne. Le Togo permettrait de faciliter le dialogue notamment avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Rappelons que la Cedeao avait imposé de strictes sanctions financières au Niger pour pousser les militaires qui avaient renversé le président élu Mohamed Bazoum à restaurer l’ordre constitutionnel comme l’explique l’article de la BBC «Coup d’État au Niger : les conséquences des sanctions de la CEDEAO».

De plus, à la suite du départ des troupes françaises, le Niger demande au Togo de se placer en tant que garant. La principale exigence est «le retrait total des forces françaises» souligne le ministre de la Défense Salifou Mody dans RFI.

Le président du Togo indique qu’il est prêt à s’engager en tant que «facilitateur» et n’oublie pas de remercier le général Mody «d’avoir désigné, aux côtés des Etats-Unis d’Amérique, le Togo comme pays garant du retrait des forces françaises», d’après Le Monde. Le président du Togo ajoute «je voudrais vous remercier aussi de votre disponibilité de travailler ensemble afin de mettre en place le groupe de soutien pour la transition au Niger. » rapporte RFI.

La médiatisation de l’accord entre les deux pays est importante pour les deux parties. Elle permet au Niger de mettre en avant le soutien d’un pays africains membre de la CEDEAO. Cela montre aussi que la junte militaire peut faire preuve de diplomatie en ouvrant le dialogue. Les médias locaux le mettent en avant alors qu’ils étaient jusque lors majoritairement silencieux. Les médias togolais ne manque pas l’occasion d’en parler non plus. Cette médiatisation permet la promotion du pays en tant que médiateur et acteurs de la paix. Les sites gérés par la République togolaise MANATIONTOGO et TOGO le mettent en avant. Cette position prise par le Togo n’est pas nouvelle. En 2022, ils avaient notamment participé aux efforts de libération de 49 soldats ivoiriens retenus prisonniers à Bamako au Mali, après avoir été accusé d’être des mercenaires. Cette médiation est donc dans l’intérêt du Togo qui s’était revendiqué lors du forum de la paix et la sécurité «Lomé, capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance.» Ainsi, cela permet de soigner la stature de médiateur du pays d’après Le Monde.

Une position révélateur d’une diplomatie critique

La mise en avant de cet évènement est révélatrice des relations diplomatiques critique de la région. Le Togo souhaite redoré son image pourtant qualifié dans l’article de Le Monde «d’autoritariste» par le professeur Michel Goeh-Akue, historien: «La séquence illustre le paradoxe qui fait la politique de Faure Essozimna Gnassingbé: une diplomatie axée sur la médiation dans les conflits régionaux, conjuguée, en interne, à l’autoritarisme».Cela peut expliquer alors que le Niger s’oriente uniquement vers des pays ayant des interêts à s’allier.

En contre partie, les relations diplomatiques sont inexistantes entre le Niger et le reste des membres de la Cedao. Les sanctions économiques imposées au pays ne cessent d’impacter sa population mais la junte militaire résiste face à la Cedeao.

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