2023 toujours pas une année pertinente pour les écoutes de rap « féminin »

En cette fin d’année, les applications de streaming tel que Deezer ou Spotify ont dressé le bilan de 2023. Chaque utilisateurs des plateformes de streaming musicale a reçu une rétrospectives avec les sons et les chanteurs/euses  qu’il a le plus écoutés cette année. En France, le classement est très marqué par le rap, mais aucune rappeuse n’apparait dans le top 5 des chanteuses ou des musiques les plus écoutée. C’est donc le rap masculin qui aura particulièrement séduit les français mais aussi les françaises en 2023.

bilan des écoutes en France en 2023

Chez les deux géants du streaming Spotify et Deezer, Jul est une fois de plus le rappeur le plus écouté de l’année en France suivi de Ninho, Gazo, Tiakola et Damso, tous sont des rappeurs français connu depuis de nombreuses années. Même constat pour les chansons les plus écoutée de l’année, sur les plateformes de streaming Spotify, Deezer et Apple Music le top 5 est à peu près le même,  la chanson « bolide allemand » du rappeur SDM se place en tête des sons les plus streamer de l’année en France sur Spotify et apple musique. Les sons des rappeurs tel que Zola, Tiakola ou Maes sont également visibles. Deux musiques de femmes apparaissent dans le top 5 des sons les plus écoutée en France mais ce n’est ni des morceaux de rap ni des françaises qui ont interprété  ses musiques. Paradoxalement, dans le classement mondiale,  la chanteuse la plus écoutée de l’année est une femme et il s’agit de Taylor Swift Même constat au niveau de la musique la plus écoutée, c’est le titre Flowers de Miley Cyrus qui l’emporte. Alors même si ses chanteuses ne sont pas des rappeuses, les auditeurs des pays tel que les Etats-Unis sont plus friand des musiques féminines. Une chose est sur les français aime le rap, de nombreux médias tel que Radio France souligne l’évolution et la place incontestable du rap français. Mais pourtant, c’était déjà le cas l’année dernière ça l’ai encore en 2023 aucune rappeuse n’apparait dans le top 5 en France.

le rap « féminin » en retard en France

Dans un article paru le 04 février sur Huffpost, le journaliste Charles Deque essayait de comprendre pourquoi le rap dit « féminin » est en retard en France. Il y a des femmes dans le rap, moins que les hommes certes mais il y en a. Le rap est un style qui nait déjà stéréotypé, les femmes ont toujours été pénalisés. Pendant longtemps, pour rapper il fallait venir de banlieue et avoir des paroles cru, être un « dur ». Les rappeurs n’aident pas les femmes à s’insérer dans le domaine. Beaucoup vont jusqu’à être misogyne dans leur morceau c’est le cas de Damso ou encore Booba.Les rappeuses aux Etats-Unis sont en avance, elles ont réussi à se faire respecter et à peser dans le milieu. De plus en plus de rappeuses émergentes sont en train d’apparaitre, mais pour le constater il faut s’y intéresser, il faut faire davantage de recherches, les rappeuses étant très peu visibles sur les médias. C’est donc beaucoup plus dur pour une femme de s’imposer. 

La rappeuse Chilla confie au média qu’elle arrive « dans un monde ou le rap c’est la pop », le rap subi une transformation, les genres sont de moins en moins distincts et on identifie souvent les femmes au domaine de la pop parce qu’elles rap différemment que les hommes et n’ont pas forcément des paroles aussi crues, violentes, vulgaire et sexiste. Les rappeuses apportent quelque chose de nouveau au genre mais souvent les médias, les maisons de disques n’acceptent pas leur vraie identité. Eloise Bourdon la fondatrice de Madame Rap, média en ligne dédié aux femmes et LGBT+ dans le hip-hop dénonce le fait que les maisons de disque « demande de gommer leur colère, ou on leur demande un relooking”. 

des évènements pour mettre en lumière des femmes qui font du rap

Pour lutter contre l’invisibilité des femmes de nombreux évènements sont mis en avant. Par exemple, le média Télégramme annonçait le 1er novembre qu’un « boostcamp » pour les rappeuses et les slameuses du Finistère allait être mis en place à Brest. Cette troisième édition mit en place permet à chaque femme rappeuse ou slameuse de participer à un atelier chaque samedi pour « se challenger sur le plan musical entre prestations scéniques et écriture de texte. » Ce projet permettra aux femmes d’enregistrer un morceau commun, mais surtout d’accéder au tremplin « Rappeuz ». Ce tremplin déjà mit en place dans différentes grandes villes à pu voir le jour en Bretagne pour donner la même chance aux femmes bretonnes même si elles viennent de plus petite ville. La gagnante de ce tremplin remportera un accompagnement de professionnalisation lui permettant de développer un véritable projet d’artiste émergente. 

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