des rappeuses invisibles dans de nombreux domaines

Le mardi 7 novembre, un article paru dans actu rennes présentait chaque artiste présent au festival de rap Boomin Fest le vendredi 19 et le samedi 20 Avril 2024.
Sur les 8 artistes qui vont se produire sur scène, il y a seulement une rappeuse, Kyana. Quand on cherche des actualités sur chacun des artistes présent, tous ont des articles sauf une, Kyana. Aucune interview n’a été accordé à la jeune rappeuse, aucun média n’a parlé d’elle. Il est donc plus difficile pour elle d’avoir un poids, une influence, une place dans le rap puisque les médias eux-mêmes ne mettent pas en avant son travail.

Le cas du Boomin Fest est loin d’être le seul festival avec une programmation majoritairement masculine, le festival FCKNYE , le plus gros nouvel an techno, hardcore et rap d’Europe organiser à Bruxelles les 30 et 31 décembre 2023 a une programmation de plus de 75 artistes et pourtant il y a moins de 10 femmes.
Les programmations des festivals accentuent le fait que les femmes soient invisibles dans le rap, elles sont sous-représentées par rapport aux hommes.

la question du féminisme dans les interviews

Dans une interview parue le 7 novembre 2023 sur le média indépendant Maze, la rappeuse québécoise Marie Gold confiait se sentir « comme une ovni surtout dans le rap québécois ». La France n’est pas un cas isolé, dans de nombreux endroits du monde les femmes se sentent marginalisées dans le monde du rap. La question sur le féminisme est presque inévitable dans chaque interview de rappeuse, c’est un sujet très présent mais la Marie Gold dénonce les médias qui lui « mettaient des mots dans la bouche ». Depuis, elle refuse régulièrement des entretiens car ces propos sont transformés, elle se sent « outillée pour la cause ».

quelques efforts tout de mêmes visibles

Des évolutions sur la place de la femme dans le monde du rap sont tout de même présentes. Durant ses trois semaines plusieurs initiatives ont pu être observées pour mettre en lumière les pratiques et les talents de différentes rappeuses.
Premièrement, c’est inédit, le 3 novembre dernier lors de la réunion de l’élite de la musique américaine il a été décidé que Missy Elliot soit la première rappeuse à rentrer dans le Hall of Fame. Cet évènement est une véritable révolution pour le monde du rap féminin, le Rock & Hall of Fame étant la cérémonie qui remet les plus hautes distinctions dans le monde de la musique. Missy Elliot marque l’histoire, elle fait partie des 10% de femmes ayant gagné un prix. Deuxièmement, le média Télégramme annonçait le 1er novembre qu’un « boostcamp » pour les rappeuses et les slameuses du Finistère allait être mis en place à Brest. Cette troisième édition mit en place permet à chaque femme rappeuse ou slameuse de participer à un atelier chaque samedi pour « se challenger sur le plan musical entre prestations scéniques et écriture de texte. » Ce projet permettra aux femmes d’enregistrer un morceau commun, mais surtout d’accéder au tremplin « Rappeuz ». Ce tremplin déjà mit en place dans différentes grandes villes a pu voir le jour en Bretagne pour donner la même chance aux femmes bretonnes même si elles viennent de plus petite ville. La gagnante de ce tremplin remportera un accompagnement de professionnalisation lui permettant de développer un véritable projet d’artiste émergente. Enfin, le 27 octobre, le média Le Monde a souhaité mettre en lumière quatre rappeuses africaines en pleine ascension : Tkay Maidza, Aunty Rayzor, Andy S et Marla.
Cet article permet de découvrir de nouveaux univers, de mettre en avant des rappeuses pleines de talent qui sont souvent peu évoquées dans les médias.

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