La Guinée sera réapprovisionnée en carburant suite à l’explosion du 18 décembre

Un approvisionnement en carburant de la part du Sierra Leone est en cours dans la capitale. Cette aide fait suite à l’explosion du principal dépôt de carburant guinéen le 18 décembre, ayant engendré de fortes pénuries dans tout le pays. Cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions face au manque de carburant, ressource essentielle à la population.

Près d’un mois après l’explosion de son principal dépôt de carburant à Conakry, la Guinée s’apprête à être à nouveau approvisionnée en diesel. Un approvisionnement temporaire via la Sierra Leone est en cours depuis l’incendie, avec l’arrivée progressive de 120 camions-citernes. Le 10 janvier, le gouvernement guinéen a annoncé une normalisation progressive avec l’arrivée d’un pétrolier au port de la capitale. « Nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos peines, mais la reprise de l’approvisionnement du pays en gasoil à travers nos propres installations est une véritable bouffée d’oxygène« , a déclaré le Premier ministre Bernard Goumou, qui s’est rendu le jour même au quai pétrolier de Conakry, selon un communiqué du gouvernement.

Un incident lourd de conséquences

Dans la nuit du 17 au 18 décembre, aux alentours de minuit, une puissante explosion a détruit le plus grand dépôt de pétrole de Guinée à Conakry. Le bilan officiel s’élève à 24 morts, 454 blessés et 800 bâtiments endommagés. Le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé mercredi soir une période de deuil national de trois jours, à partir de jeudi, en hommage aux victimes. Une enquête est actuellement en cours pour déterminer la cause de l’explosion. Déjà, des voix s’élèvent : dans un communiqué, les Forces Sociales de Guinée (FSG) « regrettent le silence intolérable des multinationales ou compagnies actionnaires du dépôt et coresponsables de sa gestion, alors que des défaillances de gestion sont indexées comme causes par le porte-parole du gouvernement. » Dans une déclaration télévisée, la Côte d’Ivoire s’est également engagée à livrer 50 millions de litres d’essence par mois à la Guinée d’ici la fin du mois de décembre.

Une pénurie source de tensions

Cette pénurie de carburant a entraîné des affrontements entre des groupes de jeunes réclamant du carburant dans les stations-service de Conakry jeudi, les jeunes lançant des pierres et les forces de sécurité répondant en tirant des gaz lacrymogènes. En effet, de nombreux jeunes Guinéens dépendent des taxis-motos pour se déplacer. Ils demandent la réouverture des stations-service pour tous les types de carburant. Ismaël Camara, un chauffeur de taxi, témoigne et se plaint de la rareté des passagers : « Cette situation commence à nous peser de manière extraordinaire ici à la cimenterie. Depuis le matin jusqu’à maintenant il n’y a eu qu’un seul taxi qui a pu embarquer les passagers.  Il faut que le gouvernement accélère les choses. Nous avons des obligations familiales, ceci est la seule source de revenus que nous avons » « Nous voulons simplement que le gouvernement s’acquitte de ses obligations. Sinon, qu’il dégage« , a déclaré une autre personne.

À l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), les responsables dénoncent l’« amateurisme » avec lequel le gouvernement guinéen gère actuellement cette crise. « Depuis le début de cette crise, il n’y a eu véritablement aucune action fiable et durable prise par le CNRD pour amener les Guinéens à croire que la sortie de crise est pour bientôt« , a déclaré Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, lors de l’émission « Les grosses têtes » sur Tropical FM. Il condamne également l' »indifférence » des autorités envers la souffrance de la population. Il exhorte donc les Guinéens, au nom du parti UFDG, à « se mobiliser pour qu’on puisse enfin nous libérer de ce gouvernement de m’as-tu vu, qui n’a rien apporté de bien au peuple de Guinée ».

Une privation de l’accès à l’information

De plus, des organisations non gouvernementales ont exprimé leur préoccupation quant à la censure de certains médias privés en Guinée et aux restrictions d’accès aux médias sociaux pendant cette période de crise. L’Organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme et de la citoyenneté (OGDH) a appelé les autorités, dans une déclaration, à rétablir l’accès aux médias sociaux et aux médias privés « compte tenu du rôle que ces derniers jouent en terme d’informations des populations sur l’ensemble du territoire national » et à faciliter « une sortie de crise rapide« . Depuis le début de l’année, l’accès à Internet et/ou aux médias sociaux a été régulièrement restreint. Les sites d’information en ligne ont été inaccessibles, les radios ont été rendues inaudibles et retirées de certaines plateformes de diffusion.

Ecologie : La Guinée s’engage pour les emplois verts

Ce lundi 18 décembre, une conférence interrégionale sur la promotion des emplois verts a eu lieu en Guinée, signe de son engagement pour l’écologie.

Du 18 au 20 décembre, la Guinée a abrité une conférence interrégionale sur la promotion des emplois verts, “un événement d’envergure internationale” . Cette conférence fait suite à la COP 28 qui s’est déroulée entre le 30 novembre et le 13 décembre à Dubaï. L’objectif est de définir les grandes orientations et les axes principaux de la stratégie à mettre en œuvre par les services publics de l’emploi membres de l’AASEP pour la promotion et le développement des emplois verts.  “C’est nouveau pour nous en Guinée”, déclare Mohamed Aribo,  Directeur général de l’ Agence guinéenne pour la Promotion de l’Emploi lors du point presse du 16 décembre. Il poursuit en expliquant qu’ “il y aura des présentations, des experts qui vont venir  exposer sur tout ce qui concerne l’environnement, l’écologie”. “On espère qu’au sortir de ça, la réflexion portée sur la possibilité de création des emplois verts sera menée et qu’on ira jusqu’au bout en terme d’exécution de nos travaux”. Le vice-président de WAPES, Ibrahima Ag Nock, a déclaré : “Nous sommes décidés au niveau de l’espace africain à intérioriser les tenants et les aboutissants du réchauffement climatique et à prendre l’ensemble des dispositions que la nature nous offre et que l’on doit transformer pour créer des emplois pour nos jeunes, pour les moyens mais aussi transformer nos économies et faire en sorte que les différents secteurs de l’économie soient porteurs réellement d’emplois décents surtout massifs mais aussi qui sont appropriés et contextualisés au niveau de nos économies”

En effet, la Guinée s’engage pour l’écologie depuis 2019. Elle vise un modèle “prospère et [qui] assure une bonne qualité de vie à tous ses citoyens, en valorisant durablement son capital naturel avec des modes de production et de consommation durables, et en garantissant l’avenir des générations futures”. Ce modèle repose sur les 4 piliers fondamentaux du développement durable que sont le développement social, le développement économique, le développement culturel et le développement environnemental. La stratégie nationale de développement durable (SNDD) et la République de Guinée l’ont détaillé en axes stratégiques. Ils prévoient notamment la promotion du développement humain et de l’accès aux services sociaux de base, le développement d’une agriculture durable et moderne, la gestion rationnelle des ressources naturelles et le renforcement de la conservation de la biodiversité, la réussite de la transition énergétique par le développement des énergies propres, la promotion d’une culture de paix, de cohésion sociale, de diversité culturelle et de développement durable, et la promotion du genre, de l’équité, de la formation et des emplois verts pour les jeunes.

En 2023, le Plan d’Action de la coopération entre l’Union européenne et la République de Guinée vise en particulier deux des trois domaines prioritaires que sont la transition juste et l’économie verte ainsi que le développement humain.

Procès des faux médicaments à Faranah: plusieurs personnes condamnées par la justice

Dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments en Guinée, un procès s’est ouvert ce mardi 28 novembre 2023 à Faranah. Un problème qui touche le pays depuis plusieurs années.

Parmi les accusés se trouvent des Agents Techniques de Santé (ATS), des étudiants et des Infirmiers d’État issus d’écoles professionnelles de santé, des comptables, des commerçants et des diplômés en médecine. Treize individus ont comparu devant le tribunal correctionnel et ont été reconnus coupables de  “complicité d’usurpation de titre et de fonction, atteinte à la santé publique, détention et vente de médicaments destinés à la médecine humaine sans licence d’exploitation [et] contrefaçon de ces produits de santé” entre autres. Le tribunal a condamné les accusés à deux ans d’emprisonnement avec sursis et à des amendes allant de 500 000 à un million de francs guinéens, soit environ 50 à 100 euros.

Un système de santé fragile

Le système de santé guinéen a été profondément remanié à partir de 1988 car “il se trouvait dans une situation de marasme, comme l’ensemble du pays”. Il existe un système de santé public fort cohérent en Guinée, ce qui n’est pas forcément le cas de tous ses voisins. Cependant, il faut noter que le taux d’équipement hospitalier de la Guinée, avec 0.4 lit pour 1000 habitants, reste beaucoup plus faible que celui de ses voisins. Mais le personnel de santé, au stade de la vente, peut être tenté de se délester de marchandises dont les dates de péremption arrivent à terme ou sont dépassées en les cédant à des particuliers qui les revendent dans la rue, ou viennent se fournir auprès des grossistes illégaux « pour s’assurer de revenus plus importants ». Le système d’approvisionnement en médicaments mérite donc d’être réformé pour gagner en rentabilité et en continuité.

Un problème ancré depuis plusieurs années

Il faut savoir que la vente illégale de médicaments est un réel problème puisqu’on estime que la vente de produits médicaux illicites représente jusqu’à 80 % du marché officiel en Guinée, ce qui met en lumière la forte implantation de ce marché dans le pays. En effet, l’Afrique de l’Ouest est devenue un hub du trafic de produits médicaux illégaux sur le continent. La Guinée est la principale plaque tournante pour le trafic maritime et aérien entrant, avec deux circuits distincts en opération. Le premier, entièrement illégal, implique des cargaisons en provenance d’usines clandestines situées sur le continent (Maroc, Sénégal, Nigeria, Ghana) ou en Asie (Inde et Chine), qui sont ensuite écoulées par des vendeurs de rue ou sur des marchés en plein air. « Un réseau de trafiquants guinéens peut demander à un producteur en Inde de reproduire du paracétamol à un dosage inférieur pour en réduire le coût. » Le deuxième, issu de la production légale, peut être détourné à différents points de la chaîne. Un fabricant officiel peut être tenté d’ajouter des lots sous-dosés ou même inactifs du même produit à une commande, qui sont difficiles à détecter lors des contrôles douaniers. Les réseaux de distribution légitimés, sanctionnés par les autorités, ont également leur côté sombre. Les organismes publics et les grossistes privés voient une partie de leurs stocks détournés par des agents corrompus, parfois avec la complicité de pharmaciens ou même de médecins, destinés aux établissements de santé ou à l’étranger.

En raison de cela, 270 000 personnes en Afrique subsaharienne meurent chaque année après avoir consommé des médicaments antipaludiques contrefaits et de qualité inférieure, et les décès de 169 271 enfants dans la région sont attribués à l’utilisation d’antibiotiques contrefaits pour traiter une pneumonie sévère chez les jeunes patients. Selon le même rapport, la prévalence élevée des maladies infectieuses, associée à la disponibilité limitée des médicaments, à la capacité financière restreinte des populations et à l’accès limité aux soins de santé, « crée un environnement dans lequel la demande de produits médicaux et de services n’est pas entièrement satisfaite par les canaux formels ».

La Guinée tente alors de réguler cela à l’aide de procès, mais reste dépassée par l’ampleur du trafic.

Est-ce la fin de la liberté de la presse en Guinée ?

Ce lundi 16 octobre 2023, 14 journalistes du quotidien indépendant Guinée Matin ont été arrêtés par la police lors d’une manifestation pacifique à Kaloum, dans une commune de Conakry, comme nous l’explique guineenews.org. Cette « marche contre la censure » a été organisée afin de protester contre les restrictions imposées au site d’informations. En effet, les autorités guinéennes bloquent l’accès à ce média en ligne depuis le mois d’août à toute personne qui tente de s’y connecter depuis la Guinée . Le média concerné Guineematin.com précise que le parquet de Kaloum a décidé de poursuivre ces professionnels de médias pour des faits de « participation délictueuse à un attroupement interdit sur la voie publique ».

Sur le site internet du journal Guineematin.com, les antennes régionales du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) ont fait une déclaration conjointe pour revenir sur les événements et condamner l’arrestation brutale et inhumaine de journalistes qui marchaient pacifiquement de la part des forces de l’ordre. Elles déclarent que « dans la foulée de l’interruption agressive de cette marche dite l’assaut de la dignité et l’arrestation de [leurs] confrères, [les 14 journalistes] ont été immédiatement déférés au Tribubal de Première Instance de Kaloum ».

Les antennes SPPG exigent par ailleurs la « libération immédiate et sans condition de nos confrères arrêtés et le site d’informations Guinée Matin ». Au cas contraire, elles useront de « tous les moyens légaux pour se faire entendre à travers les villes de leurs ressorts syndicaux ».Elles invitent l’ensemble de la corporation et les « citoyens épris de liberté » à se mobiliser contre ces agissements de violation flagrante de la liberté de presse en Guinée.

Irruption de militaires dans les locaux d’un média, chaînes privées empêchées de suivre les concertations nationales… Les problèmes liés à la liberté de la presse en Guinée ne sont malheureusement par nouveaux. Alors qu’une partie de la presse rencontre des difficultés à couvrir l’actualité politique depuis le coup d’État en Guinée, Reporters sans frontières (rsf.org) appelle les autorités de transition à ne pas entraver l’exercice du journalisme dans le pays. Ce dernier est aujourd’hui classé 85 sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par le média pour l’année 2023. La politique du gouvernement est assez discriminatoire vis-à-vis de la presse : les médias de service public sont favorisés aux dépens des médias privés en ce qui concerne les communications gouvernementales. Lors de son arrivée au pouvoir en 2021, le premier ministre s’était pourtant engagé à défendre cette liberté de la presse, contrairement au gouvernement précédent qui tentait régulièrement de censurer les médias critiques du pouvoir.

Évasion d’opposants politiques à la prison de Coronthie 

Dans la nuit du 3 au 4  novembre, trois des acteurs majeurs du procès en cours sur le massacre du 28 septembre 2009 se seraient évadés de la prison de Kaloum. Des tirs ont retenti autour de la prison.

Samedi 4  novembre 2023 au matin, l’ancien président de la transition le capitaine Moussa Dadis Camara, et des colonels Moussa Tiégboro Camara et Claude Pivi ont été exfiltrés de la prison de haute sécurité située à Coronthie, un quartier de la commune de Kaloum. Des tirs d’armes à feu ont été entendus autour de la prison à partir de 5 heures du matin (?￰゚ヌᆲ?Coup de feu à Kaloum : une vidéo inédite… – YouTube), venant probablement des assaillants qui ont aidé les individus à s’exfiltrer.

Le journal africaguinee.com donne la parole à un autre détenu de la prison, qui affirme avoir entendu des exfiltrés dire « le détenu a un droit comme tout autre citoyen, nous n’avons pas demandé à être transféré ailleurs. Si c’est le cas aussi nous devons être informés avant par notification. » et soutient ainsi la thèse que ces derniers n’étaient pas consentants. 

Le ministre porte-parole du Gouvernement Ousmane Gaoual Diallo semble en désaccord avec cette version des faits et a déclaré sur france24.com « Ce qui est clair, c’est qu’ils ont un lien avec la personne qui a dirigé le Commando qui est venu. Parce que c’est le fils d’un des accusés. Le fils en l’occurrence du Colonel Claude Pivi qui a dirigé les opérations qui lui-même est un militaire. […] ils n’étaient pas les seuls accusés dans ce procès qui se trouvaient dans cette maison centrale. Pourquoi ce sont les 4 personnes liées dans l’accusation qui sont parties ? » Le journal guineenews.org reprend ses propos en ajoutant que jusque-là, 3 des 4 fugitifs ont été retrouvés et placés en détention à la maison centrale. Seul le Colonel Claude Coplan Pivi est en cavale et reste pour le moment introuvable. Mais le gouvernement promet de tout mettre en œuvre pour le retrouver. Les personnes qui ont été retrouvées ont été replacées en détention.

Le général de brigade Ibrahima Sory Bangoura a fait ce samedi 4 novembre le premier communiqué de presse officiel suite aux événements au nom du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD),  une junte militaire active depuis 2021. Il dénonce une attaque lâche qui vise à saboter les réformes engagées par le Colonel Mamadi Doumbouya. « Nous, forces de défense et de sécurité, réaffirmons notre engagement indéfectible envers ces réformes qui sont cruciales pour le progrès et la stabilité de notre Nation […] Aucune tentative de déstabilisation n’arrêtera la marche de la refondation.»

Mais que s’est-il passé ce 28 septembre 2009 pour que ces événements remuent autant la politique intérieure du pays ?

Le 28 septembre 2009, des milliers de manifestants se sont réunis dans un stade à Conakry, la capitale de la Guinée, pour contester le fait que que le président de l’époque Dadis émette une éventuelle candidature en vue des élections de janvier 2010. Durant cette révolte populaire, des centaines de personnes ont été tuées par les forces de sécurité. Les manifestants contestaient le fait que le jeune Président Dadis Camara ait fait des promesses auxquelles il ne tenait pas : avait réitéré au nom du Conseil national pour la Démocratie et le Développement (CNDD) son désir de rester au pouvoir pour les prochaines années. De plus, il est reconnu comme un proche de la famille de Conté, ex-dictateur de la Guinée. Dans cette foule endiablée, des leaders de l’opposition ont été arrêtés.  ( Perspective Monde (usherbrooke.ca) )

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il est vrai que depuis plusieurs années les gouvernements autoritaires se succèdent en Guinée. Le chef d’État Mamadi Doumbouya a tenté d’y remédier en prenant le pouvoir le 5 septembre 2021. Il conduit un coup d’État contre le président Alpha Condé et devient président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et président de la Transition. Mais en réalité, la répression est toujours très présente, comme nous l’ont une nouvelle fois prouvé les événements du 16 octobre dernier, lorsque 14 journalistes du média indépendant Guinée Matin ont été arrêtés par la police lors d’une manifestation pacifique suite à plusieurs cas de censure injustifiés.

Conséquences de l’exfiltration à la prison de  Coronthie

Africa Guinee nous apprend que dans une série de décrets qu’il a pris ce dimanche 5 novembre 2023, le chef de l’Etat a radié plusieurs dizaines de militaires pour des faits divers dont manquement au service, inconduite ou encore faute lourde. Claude Pivi, Moussa Thiegboro Camara et Blaise Goumou ont tous trois été radiés de l’armée.

La Guinée fête « L’an 65 » de son indépendance

Aujourd’hui, lundi 2 octobre 2023, La Guinée fête ses 65 ans d’indépendance. A cette occasion, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne au pouvoir depuis 2021, a prononcé un discours afin de célébrer cela avec le peuple. Il y a fait une rétrospective sur la société guinéenne avant sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, et a invité les Guinéens à regarder dans une même direction. Mamadi Dombouya y expliquait notamment que « le tissu social était complètement fissuré, avec une quasi absence des valeurs du vivre-ensemble », et qu’il avait « trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et tribalisme« . Il a également présenté ses projets futurs pour la société guinéenne, à savoir « atteindre dans un ordre très précis les trois priorités de la transition qui portent sur le Social, l’Économie et le Politique » ainsi que « rétablir la confiance entre les populations et les gouvernants » (extraits de son discours relayés par Guinéé News)

Mais comment le pays en est-il arrivé là ?

La Guinée est une ancienne colonie française depuis 1891 qui a obtenu son indépendance le 2 octobre 1958. En France, le Général De Gaulle revient au pouvoir et fait une proposition concernant l’intégration des colonies de l’OAF (Afrique-Occidentale-France) et basée sur une forme politico-juridique hybride. Le but était de créer une même fédération commune à huit colonies de l’Afrique de l’Ouest accordant certaines libertés aux pays mais dans laquelle la France conservait l’essentiel de ses prérogatives dans les domaines de la défense, de la diplomatie, de la monnaie et du commerce extérieur. Lors du référendum visant à faire accepter cette nouvelle organisation, la Guinée est le seul pays à refuser et ce dans une proportion de 95%, comme l’explique le site usherbrooke. L’indépendance est aussitôt proclamée, entraînant une rupture des liens administratifs et financiers entre la Guinée et la France, ce qui en fait le premier pays d’Afrique française subsaharienne à devenir indépendant.

Pour fêter cet anniversaire, un « marathon » d’environ deux kilomètres a été organisé ce dimanche 1er octobre dans la ville de Mamou. Il s’agit d’un acte fédérateur comme le souligne Dr Mariama Kankalabé Diallo dans un article de Guinée News : « Il reflète la capacité de l’esprit humain à dépasser ses limites et constitue un symbole puissant de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous y réfléchissons ». Une grande parade militaire est également prévue à Kaloum.

Cependant, la ville de Kaloum, où est concentré le pouvoir central, sera entièrement bloquée du dimanche 1er au lundi 2 octobre à 15h pour l’occasion. Le journal Africa Guinée explique que seules les personnes détentrices de cartons d’invitation en bonne et due forme et celles qui seront acheminées par les bus des six communes de la capitale, au compte du Gouvernorat de la Ville de Conakry, auront accès au site du défilé. Les services de sécurité sont également invités à veiller à l’application stricte des mesures édictées dans le communiqué publié par le Ministère de l’Administration du Territoire et de Décentralisation. Cela montre tout de même une forte volonté de la part du gouvernement de contrôler les rassemblements publics.

La Guinée fête « L’an 65 » de son indépendance

Aujourd’hui, lundi 2 octobre 2023, La Guinée fête ses 65 ans d’indépendance. A cette occasion, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne au pouvoir depuis 2021, a prononcé un discours afin de célébrer cela avec le peuple. Il y a fait une rétrospective sur la société guinéenne avant sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, et a invité les Guinéens à regarder dans une même direction. Mamadi Dombouya y expliquait notamment que « le tissu social était complètement fissuré, avec une quasi absence des valeurs du vivre-ensemble », et qu’il avait « trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et tribalisme« . Il a également présenté ses projets futurs pour la société guinéenne, à savoir « atteindre dans un ordre très précis les trois priorités de la transition qui portent sur le Social, l’Économie et le Politique » ainsi que « rétablir la confiance entre les populations et les gouvernants » (extraits de son discours relayés par Guinéé News)

Mais comment le pays en est-il arrivé là ?

La Guinée est une ancienne colonie française depuis 1891 qui a obtenu son indépendance le 2 octobre 1958. En France, le Général De Gaulle revient au pouvoir et fait une proposition concernant l’intégration des colonies de l’OAF (Afrique-Occidentale-France) et basée sur une forme politico-juridique hybride. Le but était de créer une même fédération commune à huit colonies de l’Afrique de l’Ouest accordant certaines libertés aux pays mais dans laquelle la France conservait l’essentiel de ses prérogatives dans les domaines de la défense, de la diplomatie, de la monnaie et du commerce extérieur. Lors du référendum visant à faire accepter cette nouvelle organisation, la Guinée est le seul pays à refuser et ce dans une proportion de 95%, comme l’explique le site usherbrooke. L’indépendance est aussitôt proclamée, entraînant une rupture des liens administratifs et financiers entre la Guinée et la France, ce qui en fait le premier pays d’Afrique française subsaharienne à devenir indépendant.

Pour fêter cet anniversaire, un « marathon » d’environ deux kilomètres a été organisé ce dimanche 1er octobre dans la ville de Mamou. Il s’agit d’un acte fédérateur comme le souligne Dr Mariama Kankalabé Diallo dans un article de Guinée News : « Il reflète la capacité de l’esprit humain à dépasser ses limites et constitue un symbole puissant de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous y réfléchissons ». Une grande parade militaire est également prévue à Kaloum.

Cependant, la ville de Kaloum, où est concentré le pouvoir central, sera entièrement bloquée du dimanche 1er au lundi 2 octobre à 15h pour l’occasion. Le journal Africa Guinée explique que seules les personnes détentrices de cartons d’invitation en bonne et due forme et celles qui seront acheminées par les bus des six communes de la capitale, au compte du Gouvernorat de la Ville de Conakry, auront accès au site du défilé. Les services de sécurité sont également invités à veiller à l’application stricte des mesures édictées dans le communiqué publié par le Ministère de l’Administration du Territoire et de Décentralisation. Cela montre tout de même une forte volonté de la part du gouvernement de contrôler les rassemblements publics.

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Aujourd’hui, lundi 2 octobre 2023, La Guinée fête ses 65 ans d’indépendance. A cette occasion, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne au pouvoir depuis 2021, a prononcé un discours afin de célébrer cela avec le peuple. Il y a fait une rétrospective sur la société guinéenne avant sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, et a invité les Guinéens à regarder dans une même direction. Mamadi Dombouya y expliquait notamment que « le tissu social était complètement fissuré, avec une quasi absence des valeurs du vivre-ensemble », et qu’il avait « trouvé une société complètement gangrénée par le communautarisme et tribalisme« . Il a également présenté ses projets futurs pour la société guinéenne, à savoir « atteindre dans un ordre très précis les trois priorités de la transition qui portent sur le Social, l’Économie et le Politique » ainsi que « rétablir la confiance entre les populations et les gouvernants » (extraits de son discours relayés par Guinéé News)

Mais comment le pays en est-il arrivé là ?

La Guinée est une ancienne colonie française depuis 1891 qui a obtenu son indépendance le 2 octobre 1958. En France, le Général De Gaulle revient au pouvoir et fait une proposition concernant l’intégration des colonies de l’OAF (Afrique-Occidentale-France) et basée sur une forme politico-juridique hybride. Le but était de créer une même fédération commune à huit colonies de l’Afrique de l’Ouest accordant certaines libertés aux pays mais dans laquelle la France conservait l’essentiel de ses prérogatives dans les domaines de la défense, de la diplomatie, de la monnaie et du commerce extérieur. Lors du référendum visant à faire accepter cette nouvelle organisation, la Guinée est le seul pays à refuser et ce dans une proportion de 95%, comme l’explique le site usherbrooke. L’indépendance est aussitôt proclamée, entraînant une rupture des liens administratifs et financiers entre la Guinée et la France, ce qui en fait le premier pays d’Afrique française subsaharienne à devenir indépendant.

Pour fêter cet anniversaire, un « marathon » d’environ deux kilomètres a été organisé ce dimanche 1er octobre dans la ville de Mamou. Il s’agit d’un acte fédérateur comme le souligne Dr Mariama Kankalabé Diallo dans un article de Guinée News : « Il reflète la capacité de l’esprit humain à dépasser ses limites et constitue un symbole puissant de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous y réfléchissons ». Une grande parade militaire est également prévue à Kaloum.

Cependant, la ville de Kaloum, où est concentré le pouvoir central, sera entièrement bloquée du dimanche 1er au lundi 2 octobre à 15h pour l’occasion. Le journal Africa Guinée explique que seules les personnes détentrices de cartons d’invitation en bonne et due forme et celles qui seront acheminées par les bus des six communes de la capitale, au compte du Gouvernorat de la Ville de Conakry, auront accès au site du défilé. Les services de sécurité sont également invités à veiller à l’application stricte des mesures édictées dans le communiqué publié par le Ministère de l’Administration du Territoire et de Décentralisation. Cela montre tout de même une forte volonté de la part du gouvernement de contrôler les rassemblements publics.