#2 Des Jeux Olympiques au Journal Officiel

Le 9 et 10 novembre 2023, le lycée de la mode à Cholet sera sous les feux des projecteurs nationaux pour un grand moment.

Et non, les Jeux Olympiques ne sont pas qu’une question d’égo sportif récompensé par des médailles ! Au-delà de la recherche de performance physique, cette rencontre internationale est aussi une source de soft power considérable pour le pays hôte. Depuis la mise en place des premiers équipements sportifs et des premières campagnes de promotion, la France a créé le Triathlon de la mode éthique. Ouest France nous apprend que Cholet et les Pays de la Loire sont la quatrième étape de cette compétition à l’occasion des JO 2024. C’est un concours dont le challenge est la création d’une parure à partir de vêtements et objets de seconde main. Entre novembre 2021 et mai 2024, des lycées professionnels et techniques ainsi que des écoles supérieures dans 6 régions proposent une pièce textile, les parures lauréates sélectionnées par le jury sont rassemblées lors d’une grande exposition à Paris,  « À vos marques, prêts, recyclez ! » selon le site officiel.

Lancement du Triathlon de la Mode Ethique les 09 et 10 novembre 2023 au Lycée de la Mode de Cholet

Initié par l’association Universal love, sous le mécénat du ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports, en partenariat avec l’Ademe, le Triathlon de la mode éthique est un concours qui vise à sensibiliser les jeunes vis-à-vis de la pollution textile mondiale. Rien que ça ! L’objectif est ici clair : montrer que la France est un pays novateur et pionnier dans la gestion des ressources environnementales. Les JO sont un prétexte pour mettre en lumière une nouvelle politique environnementale du pays. Et en effet, avant d’être premier de la classe, la France va devoir intensifier ses mesures de lutte contre la pollution industrielle…

Quelques chiffres

Pour se faire une idée de la place de la France dans la pollution mondiale, on peut regarder le classement de Carbone Brief qui classe les pays en fonction de leurs émissions de CO2. En 2021, la France se plaçait à la 12e place. Un rang peu glorieux avec une estimation de 604 millions de tonnes équivalent CO2 par an selon le Ministère de la Transition Écologique, représentant 0,9% des rejets de GES mondiaux. Néanmoins, pour trouver des chiffres plus précis, le travail se corse. Si la France veut bien montrer qu’elle ne fait pas partie des 10 plus grands pollueurs du monde, elle ne dévoile pas pour autant de chiffre exact quant à ses types de pollution. Selon une étude publiée dans la revue Sustainability, 95,7% des textiles consommés par les français sont confectionnés hors des frontières. Cet import alourdi la dette en carbone de France dans ce secteur de l’industrie pour arriver aux alentours de 54 kg d’équivalent CO2 par habitant, par an toujours selon ce rapport. La pollution textile s’intègre dans les émissions de l’industrie, soit 18% de la pollution nationale.

La mode éthique au Journal Officiel ?

Loin d’être bonne élève, la France inscrit le Triathlon de la mode éthique plus largement dans une suite de récentes initiatives pour ralentir la pollution dans le cadre de la grande médiatisation générée par les JO de Paris 2024. Parmi ces nouvelles mesures, afin de redorer son blason et de  faire bonne image sur la scène internationale, on retrouve la loi de l’industrie verte publiée au Journal Officiel  [JO] le 24 octobre dernier qui veut faire de la France le leader de l’industrie verte en Europe et plus largement dans le monde. Les deux axes déroulés sont : développer les technologies vertes nécessaires à la décarbonation, et verdir les industries existantes. Là encore un beau programme mais qui paraît très ambitieux en vue des chiffres évoqués précédemment. L’actualité nous démontre clairement une envie de la France d’être “le bon élève” de l’Europe et de montrer patte blanche quant à la gestion de sa pollution environnementale. La seconde main est ici envisagée comme un projet d’avenir de la part du gouvernement français leur permettant ainsi d’espérer une réduction de l’empreinte carbone de 41 millions de tonnes de CO2 d’ici 2030. 

Un lien entre JO et JO ?

Ce projet de loi, en discussion depuis le 22 juin 2023, a été propulsé par les Jeux Olympiques. La notoriété liée à cet évènement sportif mondial a permis aux débats autour de l’écologie, et plus précisément du marché de la seconde, de revenir en premier plan. La médiatisation replace au centre des discussions des sujets clés. La politique française ayant été critiquée à de nombreux égards en vue de la préparation des Jeux Olympiques (logements étudiants réquisitionnés, construction de stades arrêtés, travail au black…), le vote de cette loi vient reverdir l’image de la France au milieu de ces cartons jaunes.

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