#3 Le Black Friday, un désastre écologique

Dans l’actu de cette semaine, on retrouve le Black Friday ! Jeudi 23 novembre a été l’occasion pour des associations militantes de faire entendre leur point de vue sur cette opération commerciale américaine. Des activistes du collectif le Bruit qui court, soutenus par Alternatiba Paris et huit autres associations, ont organisé une action contre la fast-fashion et ses conséquences néfastes aux Halles, à Paris. Leur but : visibiliser les atteintes aux droits humains et à l’environnement provoquées par l’industrie de la mode.

Une consommation excessive de vêtements

Le principe du Black Friday est simple : une réduction des prix pour une hausse de production. C’est une période en or pour les commerçants, la vente massive de produits avant Noël fait exploser le chiffre d’affaires. L’industrie de la mode en ligne fait partie de ces géants qui en profite. Une étude portée par OpinionWay pour Amazon a recensé l’habitude des acheteurs à cette date. La question posée s’intéresse uniquement aux achats en ligne (plusieurs réponses sont possibles d’où le total supérieur à 100%). Ainsi, lorsqu’on analyse les best-sellers du Black Friday, il n’y a aucune place au doute. Les produits de mode sont les plus achetés représentant 57% des ventes. Ils devancent les produits high-tech (50%) et le petit électroménager (39%). D’un côté ces achats trouvent “l’excuse” de l’inflation permanente, encore estimée en hausse (+4% en octobre sur un an) selon l’Insee, qui contraint les ménages à effectuer profiter des réductions pour faire leurs achats. D’un autre côté, Attac considère que le Black Friday est une « célébration de la surproduction et de la surconsommation » (déclaration lors d’une conférence de presse le 27/11/23). Cette année, c’est cette vision qui s’impose : celle de dénoncer la consommation excessive de vêtements.

Des actions

Des actions se sont multipliées en France. A Paris : des militants ont créé une installation artistique devant le centre commercial Le Forum des Halles pour sensibiliser les gens à l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement et les droits humains. Des messages ont été diffusés par haut-parleurs pour informer les passants. La plateforme en ligne française de mode de seconde main Vestiaire Collective a pris une décision radicale après son annonce l’année dernière : bannir tous les articles issus de 30 marques de fast-fashion de son site Internet. Zara, H&M, Gap, Urban Outfitters ou encore Mango. La mobilisation contre les marques de vêtements Shein, Primark, H&M et Zara s’est étendue dans plusieurs villes en France, dont Paris, Lyon, Dijon, Rouen et la Drôme. Des affiches dénonçant les impacts environnementaux et sociaux de ces marques ont été collées sur des vitrines. Cette initiative est en parfaite adéquation avec les préoccupations environnementales actuelles et pourrait inciter le gouvernement français à renforcer ses efforts pour évaluer l’impact de la fast fashion, une question encore délicate dans l’industrie textile. De plus, des centaines d’activistes sont passé·es à l’action sur tout le territoire pour mettre hors service plus de 150 Amazon Lockers (voir carte dans l’article)  les 24 et 25 novembre 2023.



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La France n’est pas le seul pays à connaître ces insurrections, les actions se sont également multipliées dans l’Europe entière. Suite à l’exclusion de certaines marques de la fast fashion, Vestiaire Collective a récemment présenté une collection de visuels percutants, créés grâce à l’intelligence artificielle, mettant en scène des montagnes de vêtements aux pieds de monuments emblématiques. De plus, une vidéo captivante dévoilant Times Square submergé par des amas de vêtements a rapidement fait le tour du globe, accumulant plus de 16 millions de vues depuis le 16 novembre sur Instagram. Avec le le mantra “Pensez d’abord, acheter ensuite”, l’entreprise pousse son audience à se tourner vers la seconde main de qualité pour oeuvrer collectivement vers une consommation raisonnée.

La mobilisation est forte en Allemagne, le deuxième plus gros marché d’Amazon en termes de ventes. Les salariés de cinq centres de traitement des commandes sont en grève depuis jeudi minuit et pour 24 heures. Les employés d’Amazon ont décidé de rebaptiser le vendredi noir « Make Amazon Pay Day »« , a déclaré Silke Zimmer, membre du conseil d’administration de Verdi en charge du commerce de détail. Les centres concernés se trouvent à Coblence, Leipzig, Rheinberg, Dortmund et Bad Hersfeld, a précisé M. Verdi. “Make Amazon Pay Day” fut une journée d’action mondiale avec des arrêts de travail en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. De ce constat, le syndicat anglais GMB a annoncé que les travailleurs du nouveau centre de traitement des commandes d’Amazon, situé dans la région de Birmingham, se joignent à la vague de grève du syndicat.

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