#4 Le père Noël s’est mis au vert

La saison des fêtes de fin d’année est souvent synonyme de cadeaux, de festivités et de consommation. Cependant, une tendance éthique gagne du terrain, offrant une alternative plus durable et responsable aux fêtes de fin d’année : le Noël de la seconde main. Cette approche, axée sur la réutilisation et la réduction de l’empreinte écologique, contribue à créer une expérience festive plus respectueuse de l’environnement. Durant la semaine qui s’est écoulée, des journaux tels que La Tribune, Sud Ouest ou La Croix titraient sur cette nouvelle tendance.

[A titre informatif, le concept de “Noel de la seconde main” repose sur l’achat de cadeau de seconde main mais aussi sur le don et le troc de cadeaux.]

Des fêtes de fin d’année préoccupées

Selon les récentes études de l’IFOP et de l’IPSOS, le Noël de la seconde main s’impose comme une tendance incontournable, mariant la magie des fêtes avec des valeurs éthiques. Souvent cité comme moment de profits pour les entreprises, Noel est l’événement phare du consumérisme : “Du côté marchand et du point de vue du marketing, ce temps de sacrifices, cette mise en jeu passe par une abondance de dépenses de communication […].” (Ladwein, Richard, et Éric Rémy. « Sacré Noël ! », Revue du MAUSS, vol. 44, no. 2, 2014, pp. 229-249. https://doi.org/10.3917/rdm.044.0229). Les consommateurs se tournent donc de plus en plus vers des manières alternatives de fêter la fin d’année. Ainsi, pour reprendre des chiffres des études citées au-dessus, 86% des personnes interrogées souhaitent intégrer cette préoccupation dans leur comportement d’achat. Pour cela, 52% des français envisagent d’offrir des articles de seconde main à Noël, contre à peine 1 sur 5 en 2021. Néanmoins, au-delà des préoccupations environnementales, c’est le budget qui inquiète le plus et qui pousse à recourir au marché de la seconde main (69% d’entre eux).

Un problème fondamental se pose alors, la création d’un marché de la seconde main ne s’inscrit-il pas dans un processus de réaction face à l’inflation ? N’est-il pas simplement un marché alternatif pour ceux en manque de budget ? 

Le seconde main comme réflexe face à la hausse des prix

A titre indicatif seulement, nous pouvons regarder les chiffres de l’étude d’OpinionWay pour Sofinco datant décembre 2021. Elle souligne que les jeunes sont plus enclins à acheter et vendre des produits d’occasion que les personnes âgées. Le marché de l’occasion a connu une croissance chez les Français de tous âges, mais particulièrement chez les jeunes depuis 2013. En effet, en 2013, seulement 39% des jeunes de 18 à 24 ans avaient effectué des transactions d’occasion, contre 83% actuellement, soit une augmentation de 44 points. En comparaison, ce chiffre a augmenté de 17 points chez les Français de 50 ans et plus, passant de 36% à 53%. Même constat dans “l’étude” de l’IFM : Le texte indique que les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont majoritairement favorables à un mode de consommation alternatif, avec 55% d’entre eux qui le plébiscitent. Franck Lehuédé, Directeur d’Études au CRÉDOC, explique que les jeunes sont “animés par des valeurs de protection de la planète et des salariés, mais aussi par le sentiment de pouvoir faire des économies et gérer au mieux leur budget.”

Si les jeunes sont le plus adeptent de cette nouvelle façon de consommer, il faut garder en tête que c’est une large partie de la population qui est favorable à ce changement. La conclusion de l’analyse de l’IFOP cité plus haut nous rappelle que c’est “une pratique en voie de banalisation” pour tous. Si on note une différence d’âge entre les pratiquants c’est que cette pratique émergente s’inscrit dans une forme de rupture avec les traditions. Ainsi, comme toute nouvelle “tendance” ce sont les jeunes qui en sont les porteurs. 

Un éveil des consciences

Si le concept de “Noël de la seconde main” est aussi synonyme de réduction de budget pour certain, il sert également à éveiller les consciences sur ses aspects écologiques (réduction des déchets, l’économie de ressources naturelles, la promotion d’une économie circulaire…).

En faisant le choix de la seconde main, les consommateurs contribuent à créer un Noël plus durable. Cette approche invite chacun à repenser ses habitudes de consommation et à embrasser une vision plus consciente pour les fêtes à venir. Participer au Noël de la seconde main sensibilise les individus à l’importance de la durabilité et de la consommation responsable. Dans le courant de cette effervescence, l’ADEME a lancé une campagne publicitaire très décriée il y a près d’un mois :

Bien au-delà de la promotion du second main, cette campagne publicitaire fait l’apologie d’une décroissance sur un ton humoristique, pour lequel elle a été très critiquée. Le but de celle-ci est d’influencer positivement les comportements d’achat tout au long de l’année. L’utilisation d’articles vestimentaires déjà existants permet de limiter la demande de nouvelles productions, ce qui entraîne une économie de ressources naturelles telles que l’énergie, l’eau et les matières premières.

Aimée ou pas aimée, cette campagne est une preuve de l’intérêt grandissant pour une consommation alternative. Cela s’aligne sur l’objectif de minimiser l’impact environnemental lié à la production et à l’élimination des biens de consommation. En favorisant l’achat et l’échange de biens d’occasion, le Noël de la seconde main encourage une économie circulaire, dans laquelle les produits sont réutilisés et réintroduits dans le cycle économique plutôt que d’être jetés après une seule utilisation.


Le « Noël de la seconde main » apparaît clairement comme une tendance représentant bien plus qu’une simple alternative aux festivités traditionnelles. C’est un mouvement en plein essor qui s’inscrit sur la durée, porteur de valeurs éthiques et d’un profond respect pour notre planète. Opter pour des cadeaux d’occasion à Noël va au-delà de la simple réduction des déchets ou de l’économie financière. C’est un geste en faveur d’une consommation plus réfléchie, d’une économie circulaire et d’une communauté mondiale qui reconnaît l’importance de préserver les ressources naturelles de la planète

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