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Paris 2024: Le défi énergétique

Ces derniers temps, l’annonce du prix des transports parisiens pour la période des Jeux a fait l’objet de débats controversés. Alors que la mairie de Paris avait initialement promis aux spectateurs la gratuité des transports en commun, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, leur a finalement annoncé des tickets de métro à 4 euros au lieu de 2,10 euros actuellement. Une partie d’explication de cette augmentation est le coût de l’énergie nécessaire face à l’afflux de touristes étrangers en région parisienne. On pensait pourtant pouvoir éviter cela. Pour réduire le coût lié à l’énergie, Frédéric Lebrun, directeur délégué énergie pour les JO, avait déclaré dans une conférence de presse en mars 2023 que  « l’ensemble des sites de compétition pour Paris 2024, les Jeux olympiques et paralympiques, seront alimentés par le réseau électrique ». L’organisation souhaite donc se passer des groupes électrogènes aux énergies fossiles, méthode généralement utilisée lors de tels évènements. La promesse d’une énergie verte qui allait de pair avec un investissement important d’Enedis, filiale d’EDF.  Dans un entretien pour Francs Jeux, Catherine Lescure, directrice communication et RSE d’Enedis avait annoncé 100 millions d’euros sur la table pour la création de nouvelles lignes et pour la sécurité du réseau. Récemment, ce sont 2.5 kilomètres de lignes haute tension qui ont été enfouies sous le département de la Seine-Saint-Denis, qui accueillera le village des athlètes. Tout semble avoir été anticipé pour l’approvisionnement de l’énergie. Cependant, certains acteurs doutent de la fiabilité écologique d’un tel projet.

Des interrogations subsistent

Difficile d’estimer le bilan carbone de ces jeux. Dans une interview France Info, relayée par Reporterre, Martin Müller, professeur à l’université de Lausanne (Suisse) et spécialiste de la durabilité sociale, environnementale et économique des JO affirmait : « Il y a un manque de transparence autour du 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2. Je n’arrive pas à comprendre, en tant que chercheur, sur quelle base cela a été calculé ». D’autant plus que le gaz, considéré comme une énergie fossile, est la ressource la plus consommée par la Métropole du Grand Paris avec une part de 37 % d’après un rapport du Schéma Directeur Énergétique Métropolitain de 2017. S’il est difficile à l’heure actuelle d’établir des principes fiables sur le coût de l’énergie (le bilan prévisionnel des J.O n’ayant pas été rendu public), force est de constater que le comité organisationnel et de la Mairie de Paris auront du mal à se justifier si les Jeux de Paris devenaient plus polluants que ce que qu’il était prévu. Les problèmes liés à l’énergie, notamment à la forte consommation de gaz de la région, doivent alerter face au discours promouvant des Jeux verts. Discours qui ne doit duper personne.

Gentils Romain

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