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Paris 2024 : France rime avec déchéance


S’il veut être à la hauteur du rendez-vous, le pays organisateur des Jeux olympiques est dans l’obligation de mettre en place des infrastructures pour accompagner les athlètes. Pour qu’ils performent, un suivi personnalisé qu’il soit financier, psychologique ou encore médical est indispensable. Pourtant, la France, qui s’est fixé l’objectif d’intégrer le top 5 l’été prochain, rencontre des difficultés dans la gestion du haut niveau. L’actualité récente du délaissement de l’INSEP par les escrimeurs français n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Une crise profonde

Depuis 2012, la France stagne entre la 7ème et la 8ème position au classement des médailles. Le pays ne parvient pas à changer cela et l’athlétisme français en est l’exemple parfait. L’été dernier, les mondiaux de Budapest ont été un fiasco. Alors que la Fédération Française d’Athlétisme avait fixé 2 à 4 médailles comme objectif, elle n’en a récolté qu’une seule, le dernier jour de la compétition. À qui la faute ? Chacun des camps se renvoie la balle. Les athlètes demandent un accompagnement scientifique, financier ou encore psychologique pour optimiser leur performance. Les fédérations quant à elles, réclament plus de moyens financiers ainsi qu’une politique du sport drastique à l’École. Mais désormais, il faudra performer pour obtenir des subventions. C’est ce qu’affirmait Claude Onesta, manager général de la Haute performance à l’Agence Nationale des Sports lors de la présentation d’un plan de réforme du sport français en 2020 : “Est-il utile de continuer à soutenir une performance sportive qui n’est pas au rendez-vous et qui ne le sera pas demain ? Avant, on a donné à tout le monde. Désormais, un euro investi doit être un euro justifiable.” Pour faire face à ce problème rencontré, les institutions comptent bien mettre en place des dispositifs visant à augmenter les chances de médailles.

Des plans pour corriger le tir

L’Agence Nationale du Sport a déployé dans son rapport d’activité 2022 plusieurs plans pour améliorer la gestion de la haute performance en France. On observe par exemple le “Plan Coachs” censé lancer une stratégie sur le long terme en ce qui concerne l’encadrement des athlètes tricolores. Un des axes prioritaires est notamment de “Primer les résultats des coachs d’athlètes médaillés aux JOP”. On observe également une envie de mieux accompagner les athlètes pour qui le soutien au haut niveau reste trop faible. Ces objectifs participent à une volonté fondamentale de créer un “Esprit France” fondé sur la hargne des athlètes et sur la victoire du pays. Le rapport du programme Ambition Bleue a également défini un nouveau modèle dans la classification des athlètes selon leur potentiel de performance. Il y a les athlètes de catégorie A réalisant régulièrement des performances de niveau mondial, ceux de catégorie B, réalisant des performances de niveau mondial occasionnellement et enfin les athlètes de catégorie C, en devenir à potentiel exceptionnel. Cette méthode permet de cibler les priorités dans lesquelles les acteurs comme les fédérations doivent le plus s’investir. Ce qui est certain, c’est que ces initiatives ne feront effet que sur le long terme. Paris 2024, c’est demain. Il est sans doute trop tard pour espérer atteindre les objectifs fixés initialement. En revanche, les contre-performances de ces dernières années auront au moins eu l’effet de déclic pour la France : elle n’est plus compétitive en dépit d’autres pays européens. Le chantier est encore long.

Romain Gentils

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Pour l’été 2024, des tarifs d’hébergement olympiques !

À 7 mois des Jeux, l’hôtellerie parisienne se prépare à recevoir les 16 millions de touristes attendus. Cependant, la polémique règne autour des tarifs proposés par l’hôtellerie. En effet, l’enquête menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir auprès de 80 hôtels parisiens a révélé des tarifs impressionnants. Pour une nuit d’hôtel le soir de l’ouverture des Jeux, il faut compter en moyenne 1033 euros contre 317 euros pour une nuit entre le 12 et 13 juillet. Une augmentation de 226 %. Un cas typique reste celui de l’hôtel de l’Empereur dont la nuit du 25 juillet est à 938 euros tandis que celle du 26 est à 2170 euros. On est pourtant très loin de ce qu’annonçait le dossier de candidature de la mairie de Paris. La ville visait une “offre d’hébergement financièrement accessible” en imposant des tarifs maximums aux hôtels. Par exemple, une chambre simple avec petit-déjeuner ne devait pas dépasser 283 euros dans un quatre étoiles. On est donc loin de ce que souhaitait l’organisation avec des prix qui s’envolent en région parisienne. Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Paris Île-de-France a appelé sur France Info à “une modération des prix” des hôtels qui devraient selon lui se réguler au fur et à mesure que tous les hôtels aient proposé leurs offres pour cet été.

Une réaction en demi teinte

Face à ces augmentations, le gouvernement a réagi afin de mettre en place des dispositifs pour contrôler le prix des chambres d’hôtels de la ville Lumière. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a déclaré dans un entretien pour Sud Radio une augmentation des contrôles qui doubleront d’ici l’été 2024. L’objectif : contrôler 10 000 établissements avant les Jeux. La protection des consommateurs est une priorité pour la ministre comme l’annonce le communiqué de presse de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) du 6 décembre dernier. Il semble que ce dispositif soit mis en place assez tard, du fait que déjà bon nombre de touristes aient déjà réservé leur logement en avance. De plus, un observatoire des prix a été mis en place à la demande du Président de la République Emmanuel Macron, sans pour autant que le coût des chambres diminue. Cela semblait donc inévitable. Les hôtels vont continuer de proposer des tarifs élevés et trouveront sans doute la demande en face. Une charte de l’hébergement olympique et paralympique censée “harmoniser les pratiques tarifaires de l’hôtellerie” devait être signée par les principaux acteurs concernés. Il est cependant impossible d’en retrouver la trace. Le gouvernement a réagi certes, mais il est tard pour s’occuper de ce problème prévisible et évitable. Le transport est le secteur où l’organisation accuse du retard. Il est donc logique que la mairie de Paris et l’Etat se concentrent sur la mobilité en Île-de-France plutôt que sur le tourisme dont les retombées attendues seront quoi qu’il arrive satisfaisantes pour le pays.

Gentils Romain

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Paris 2024: Le défi énergétique

Ces derniers temps, l’annonce du prix des transports parisiens pour la période des Jeux a fait l’objet de débats controversés. Alors que la mairie de Paris avait initialement promis aux spectateurs la gratuité des transports en commun, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, leur a finalement annoncé des tickets de métro à 4 euros au lieu de 2,10 euros actuellement. Une partie d’explication de cette augmentation est le coût de l’énergie nécessaire face à l’afflux de touristes étrangers en région parisienne. On pensait pourtant pouvoir éviter cela. Pour réduire le coût lié à l’énergie, Frédéric Lebrun, directeur délégué énergie pour les JO, avait déclaré dans une conférence de presse en mars 2023 que  « l’ensemble des sites de compétition pour Paris 2024, les Jeux olympiques et paralympiques, seront alimentés par le réseau électrique ». L’organisation souhaite donc se passer des groupes électrogènes aux énergies fossiles, méthode généralement utilisée lors de tels évènements. La promesse d’une énergie verte qui allait de pair avec un investissement important d’Enedis, filiale d’EDF.  Dans un entretien pour Francs Jeux, Catherine Lescure, directrice communication et RSE d’Enedis avait annoncé 100 millions d’euros sur la table pour la création de nouvelles lignes et pour la sécurité du réseau. Récemment, ce sont 2.5 kilomètres de lignes haute tension qui ont été enfouies sous le département de la Seine-Saint-Denis, qui accueillera le village des athlètes. Tout semble avoir été anticipé pour l’approvisionnement de l’énergie. Cependant, certains acteurs doutent de la fiabilité écologique d’un tel projet.

Des interrogations subsistent

Difficile d’estimer le bilan carbone de ces jeux. Dans une interview France Info, relayée par Reporterre, Martin Müller, professeur à l’université de Lausanne (Suisse) et spécialiste de la durabilité sociale, environnementale et économique des JO affirmait : « Il y a un manque de transparence autour du 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2. Je n’arrive pas à comprendre, en tant que chercheur, sur quelle base cela a été calculé ». D’autant plus que le gaz, considéré comme une énergie fossile, est la ressource la plus consommée par la Métropole du Grand Paris avec une part de 37 % d’après un rapport du Schéma Directeur Énergétique Métropolitain de 2017. S’il est difficile à l’heure actuelle d’établir des principes fiables sur le coût de l’énergie (le bilan prévisionnel des J.O n’ayant pas été rendu public), force est de constater que le comité organisationnel et de la Mairie de Paris auront du mal à se justifier si les Jeux de Paris devenaient plus polluants que ce que qu’il était prévu. Les problèmes liés à l’énergie, notamment à la forte consommation de gaz de la région, doivent alerter face au discours promouvant des Jeux verts. Discours qui ne doit duper personne.

Gentils Romain

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Le budget pour Paris 2024 déséquilibré

40 Millions d’euros, c’est la somme puisée dans les réserves du CIO (Comité International Olympique) depuis ce début d’année. L’objectif, tenir un budget équilibré en vue de nouvelles dépenses à l’approche des jeux Olympiques de Paris. Mais ces 40 millions ne sortent pas de la poche de l’État. Ce sont les recettes privées, à savoir celles du CIO ou même de la billetterie, qui serviront à combler ce manque de budget. Si les 4,38 milliards d’euros prévus initialement par le Comité Olympique ne suffisent pas, c’est en grande partie dû à l’inflation. D’après l’INSEE en 2017, année où la France propose sa candidature, le taux d’inflation en France était de 1 %. En 2022, ce dernier s’élève à 5,2 %. De plus, l’économiste du sport Vincent Chaudel explique dans un entretien pour Capital que l’euro n’avait pas la même valeur au moment de la détermination du budget. Cela explique la nécessité de puiser dans les réserves pour obtenir des ressources supplémentaires. A l’origine, les villes candidates pour recevoir les jeux doivent prévoir le budget le plus faible possible pour rassurer le CIO. Ainsi, le budget initial est sous-estimé par rapport au coût réel que représente l’organisation des Jeux olympiques. L’économiste Wladimir Andreff parle dans son article «Pourquoi le coût des Jeux Olympiques est-il toujours sous-estimé ? La ”malédiction du vainqueur de l’enchère”»  d’une «mise aux enchères» de l’organisation des jeux Olympiques qui amène une compétition entre les villes qui sous-évaluent leur budget.

Un problème universel

Cette réévaluation du budget des jeux ne touche pas simplement Paris et la France. En effet, chaque ville se doit d’augmenter les ressources nécessaires de plusieurs millions d’euros. Le graphique de l’économiste Wladimir Andreff permet de se rendre compte de cet élément. Pour Pékin en 2008 par exemple, le budget prévisionnel s’élevait à 2,6 milliards d’euros. Au total, les Jeux de 2008 ont coûté 31 milliards d’euros soit une différence de plus de 1000 %. Il faut dire que l’organisation des Jeux comprend la mise en place d’une cérémonie d’ouverture spectaculaire qui ne permet pas de comparer cet événement à ceux comme la Coupe du monde. Rien que la candidature coûte près de 100 millions d’euros comme l’explique un rapport de l’économiste Andrew Zimbalist pour le Fonds Monétaire International de mars 2010. Le cas de Tokyo 2021 est également intéressant. En effet, le report des Jeux pour cause de Covid-19 a également contraint La Solidarité Olympique à débloquer 10,3 millions de dollars supplémentaires pour la tenue de l’événement. Le cas de Paris 2024 n’est donc pas isolé. Le budget de l’organisation des Jeux olympiques reste un enjeu fort pour les villes candidates et s’indigner face aux 40 millions d’euros supplémentaires est inutile quand on sait que cela concerne chaque édition.

Gentils Romain

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Les policiers entendus par Gerald Darmanin

Le ministre de l’Interieur Gerald Darmanin à l’Assemblée Nationale

Durant la séance publique au Sénat du 9 août 2023, le ministère de l’Intérieur évoquait la possible revalorisation des carrières des policiers municipaux durant les Jeux olympiques. Un enjeu fort sachant que le ministre a annoncé la présence de “30 000 gendarmes et policiers par jour” pour l’événement. Cette prise de parole de Gérald Darmanin arrive le même jour que la rencontre entre les syndicats de police et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. L’objectif, discuter du communiqué de presse soutenu par différents syndicats et publié par les policiers municipaux. À 282 jours des Jeux olympiques en France, ces derniers réclament une reconnaissance du Gouvernement sur le volet social. Cela passerait selon eux par la prise en compte des primes dans le calcul des pensions de retraite par exemple. Si les forces de l’ordre font le constat d’une diminution des effectifs sur le terrain, ils ont été séduits par la création de 238 nouvelles unités de gendarmerie d’ici 2027. Cela n’a pas empêché plusieurs policiers de remettre en cause «le manque d’anticipation» des Jeux olympiques. Le taux de présence exigé durant l’été prochain n’a pas encore été dévoilé. Dans le cadre des nombreuses revendications, le gouvernement à tout intérêt à écouter la parole des policiers sous peine de manquer d’effectifs.

Des mesures prises par le Gouvernement

Cette réflexion de Gerald Darmanin s’inscrit dans le cadre du projet de réforme de l’accès, des parcours et des rémunérations (APR) dans la fonction publique. Un rapport publié par Paul Peny et Jean-Dominique Simonpoli en mars 2022 a révélé une dynamique de rémunération très peu attractive pour les fonctionnaires. Une harmonisation des rémunérations s’imposait alors pour le Gouvernement. Depuis le premier Septembre, les fonctionnaires ont pu constater l’augmentation de leurs revenus. Une augmentation estimée à “19 euros par mois en Île de France” selon Stanislas Guerini.. Un soutient qui n’a donc pas totalement satisfait les policiers municipaux. La défiscalisation des heures supplémentaires serait la bienvenue dans ce contexte social. Les Jeux approchent et l’État sait qu’il aura besoin de l’ensemble des forces de l’ordres pour assurer la sécurité de la capitale.

Gentils Romain

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