Comment assurer la sécurité lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?

Le stade Olympique de Londres lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012

Comment assurer la sécurité lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ? C’est la question qui est au cœur des débats depuis le discours de Tony Estanguet, président du comité d’organisation (COJOP) de ces Jeux 2024, lors de son passage devant le CIO à Mumbai ce lundi 16 octobre : « Il n’y a pas d’autre alternative pour la cérémonie d’ouverture. Cela n’a jamais été envisagé. Depuis le début nous sommes au meilleur niveau en terme de sécurité. » Propos rapportés par L’Equipe.

Rappelons que la France vient de connaître un attentat à Arras le 13 octobre dernier et que la première ministre, Élisabeth Borne, ce même jour a déclaré l’état d’urgence attentat. Lundi 16 octobre, un attentat a eu lieu à Bruxelles en marge d’un match de football entre les sélections belge et suédoise faisant deux morts et un blessé.

Les Jeux, un passif de taille avec la gestion de la sécurité

Dans l’histoire des Jeux, plusieurs faits majeurs ont eu lieu. Par exemple, lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972, une prise d’otage avait eu lieu au village olympique où 11 athlètes israéliens et un policier ont été assassinés, par le groupe terroriste palestinien septembre noir. Lors de cet attentat, l’organisation a notamment pointé des lacunes dans les forces de l’ordre. 50 ans après, cette question n’est pas résolue et le gouvernement allemand a annoncé le 21 avril dernier la création d’une commission d’historiens pour éclaircir ce tragique évènement ainsi que la responsabilité des forces de l’ordre. Depuis, l’aspect sécuritaire des Jeux Olympiques est pris très au sérieux par les COJOP.

Le 16 juillet 2012, Le Monde publie un article intitulé : « G4S. Le scandale qui enflamme l’Angleterre avant les Jeux ». Lors de ces Jeux, l’organisation avait laissé la responsabilité à la société de sécurité G4S de recruter et former environ 10 000 agents de sécurité pour la compétition londonienne mais n’a pas pu les fournir. L’État anglais a donc dû faire appel à plus de 3 500 soldats de son armée et plusieurs centaines de policiers en urgence pour pallier le déficit créé par la société G4S.

La France, pas épargnée en terme de sécurité d’évènements sportifs

Toutes ces questions sur la sécurité des Jeux Olympiques de 2024 rappellent le fiasco qui a eu lieu au Stade de France le 28 mai 2022 le soir de la finale de la Ligue des Champions de football. Malgré une sécurité en place sur le plan prévisionnel comme le montre un article du Monde, celle-ci a montré trop de failles dans son action ce jour-là. Suite à des mouvements de foule, la sécurité a ouvert un barrage. C’est ainsi qu’un affrontement entre les supporters voulant accéder à l’enceinte et la sécurité s’est engagé.

Le 13 novembre 2015, un attentat a eu lieu au Stade de France faisant un mort et plusieurs dizaines de blessés. Malgré l’agissement de la sécurité empêchant les terroristes de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte où se déroulait le match de football France-Allemagne, on relève un manque de forces de l’ordre aux abords du stade permettant aux terroristes d’activer leurs ceintures explosives.

Paris 2024, un enjeux sécuritaire de taille et qui n’est toujours pas fixé En matière de sécurité pour les grands évènements, la France n’a donc pas toujours fait le sans faute. Le COJOP et l’État ne veulent rien laisser au hasard. Que ce soit pour la cérémonie d’ouverture ou pour toute la compétition, il faut savoir que le COJOP, comme pour Londres 2012, a sous-traité la gestion et le recrutement des effectifs de sécurité à plusieurs sociétés. On peut donc envisager un contre-temps amenant une nouvelle fois un scandale et nécessitant un appel à l’armée en renfort de dernière minute. Du côté des forces de l’ordre, le syndicat Unité SGP Police a alerté ce jeudi 19 octobre sur l’incapacité des policiers de contrôler une attaque terroriste, par exemple, avec 300 000 ou 500 000 personnes sur les quais de Seine peut-on lire sur le site de Ouest-France. Bien qu’un renfort de l’armée est envisagé depuis 2019 par l’organisation rapporte Le Monde la question des effectifs se pose suite au passage à l’état d’urgence attentat qui nécessite déjà le déploiement de troupes supplémentaires partout en France dans le cadre de l’opération Sentinelle. Ce qui est sûr, c’est que depuis mars dernier, l’État major des armées fait savoir son inquiétude quant à une recrudescence des besoins militaires pour les Jeux Olympiques de 2024. Jusqu’ici l’État major des armées parlait de 7 à 10 mille soldats mobilisés pour la compétition mais le passage en état d’urgence attentat va sûrement venir gripper ce calcul d’origine. À moins d’un an des Jeux, rien n’est certain.

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