Libération nous informait vendredi dernier d’un nouvel accord signé entre Le Monde (d’autres médias) et Meta régissant et surtout autorisant la reprise en temps réel des articles de ce média par le modèle de langage de la maison mère de facebook, instagram et whatsapp. Ce n’est cependant pas le premier accord entre un média et une société développeuse d’IA et encore moins pour Le Monde qui a déjà contractualisé avec Perplexity et OpenAI.

La reprise des articles par les IA : un sujet récurrent dans l’actualité

Si ces accords questionnent, c’est principalement parce qu’ils ouvrent une brèche dans un milieu jusque là très verrouillé. Les médias dénoncent en effet depuis plusieurs mois déjà le pillage de leurs articles pour alimenter ces modèles de langage et pas qu’en France. Ici, selon Le Monde, il s’agirait de créer un cadre réglementaire « que ce soit pour entraîner et améliorer ces modèles d’intelligence artificielle générative […] ou pour utiliser les contenus des titres comme référence ou éléments de contextualisation dans les réponses ». On se dirige donc vers un meilleur sourçage et selon les termes du contrat d’une redirection systématique vers un article du Monde si celui-ci est utilisé.

Des logiques financières prégnantes

La Tribune, il y a deux mois encore se basant sur une étude d’Opinion way pour la Villa Numeris s’alarmait d’une montée en puissance (certes très progressive) des intelligences artificielles comme source d’information face aux médias traditionnels. Un processus qui dessert intrinsèquement les médias lorsqu’ils ne sont pas cités. En effet, alors qu’une personne passant par google news se rendra sur le site du média pour accéder à une partie de l’article, avec l’Intelligence artificielle, cette démarche ne sera plus obligatoire mettant en péril le modèle économique des médias et notamment celui des Pure Players. Le Monde (et les autres médias signataires) créent ainsi un nouveau cadre d’utilisation des Intelligences artificielles leur permettant à terme de pallier aux risques de pillages non-sourcés et de potentiellement récupérer une part des bénéfices (contractualisés avec le développeur de l’IA) et de leur lectorat. Un risque néanmoins pour leur indépendance.

Articuler le travail de l’IA dans le travail journalistique

La question de l’Intelligence artificielle risque cependant de ne pas toucher que les modes de consommation de l’information et donc d’impacter davantage la production de l’information, ouvrant ainsi une multitude de questionnements sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les rédactions. Logiques économiques sur les emplois, risques déontologiques, vulnérabilité aux intoxications si utilisées comme rédactrices sont autant de problèmes qu’il reste a questionner et nuancer. Néanmoins, L’IA est en marche dans les rédactions. Le Telegramme s’équipera dès janvier, le New York Times l’a pour sa part pleinement intégrée. Des développements et questionnements qui ne manqueront pas de refaire la Une des journaux dans les prochains mois et les prochaines années, en attendant une uniformisation des approches de l’IA par la corporation.

Une réponse

  1. Salut,
    je vois que tu as apporté quelques corrections.
    plutôt mieux.
    je ne te redétaille pas mes commentaires de ce mation

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