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Pas de rentabilité pour la diffusion de la Coupe du Monde de rugby en France.

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Malgré un fort engouement de la population, une nouvelle fois, la diffusion de la coupe du monde de rugby en France cette année n’était pas rentable, bien que les chaînes en tirent un bilan positif.

TF1 était le diffuseur principal de la Coupe du Monde de Rugby. Crédit Sandra Ruhaut/Getty Images

Le samedi 28 octobre dernier, l’Afrique du Sud remportait pour la deuxième fois d’affilée la Coupe du Monde de Rugby face à la Nouvelle-Zélande sur le score de 12 à 11. Une finale massivement suivie, 10,9 millions de Français étaient devant leurs téléviseurs, mais à un niveau inférieur de la finale en 2007 (dernière édition organisée en France avant 2023). 

Cette finale solde une Coupe du Monde de rugby intense pour les acteurs, mais aussi pour les chaînes de télévision diffusant l’événement. Chaque grande compétition a un coût important. Les droits de la Coupe du Monde de Rugby en France s’élevaient cette année à 75 millions d’euros. Pour rentabiliser les investissements TF1 avait misé sur le parcours de l’équipe de France. Malheureusement, la défaite du XV de France en ¼ de finale face à l’Afrique du Sud a contraint TF1 à revoir ses tarifs publicitaires à la baisse, oscillant entre 155 000 et 190 000 euros l’écran publicitaire de 30 secondes, un manque à gagner de 10 millions d’euros selon Le Parisien. Si les bleus étaient allés en finale, les annonceurs auraient dû débourser jusqu’à 350 000 euros, un record. À titre de comparaison, TF1 lors de la finale de la coupe du monde de football 2022 France Vs Argentine avait fixé le spot publicitaire à 330 000 euros. 

Un succès pour la vente de la publicité  

Néanmoins, la Coupe du Monde de Rugby a été un succès dans la vente de la publicité par les chaînes. Les chaînes de télévision, diffuseurs de l’évènement (TF1, France 2, M6) ont perçus au total 140.8M€ brut. C’est presque trois fois plus qu’en 2007 en euro constant. Bertrand Nadeau, directeur général d’Omnicom Media Group France, entreprise de publicité et de communication dans le monde, affirme qu’”il y a toujours un delta entre le rugby et le foot.” Aussi, Bertrand Nadeau dit que l’investissement massif des publicitaires pour la Coupe du Monde de Rugby est “un effet anticipation sur les JO qui est encore plus important”. 

Le bilan pour les chaînes commerciales s’avère positif. Du côté de M6, son président, Nicolas de Tavernost affirmait dans le Figaro que “les charges de diffusions avaient été compensées par la publicité”. Enfin, pour TF1, afin d’éviter de perdre trop d’argent, un employé de la chaîne témoignait pour Le Parisien, affirmant que le “plan d’affaire du groupe misait sur des bleus atteignant à minima les quarts de finale, le reste, c’était du bonus”. 

Avec des droits de diffusions s’élevant autour de 75 millions d’euros et des recettes publicitaires nettes avoisinant sans doute les 50M€, l’évènement serait probablement déficitaire. La dernière coupe du monde de rugby l’était aussi. TF1 diffuseur unique de la précédente édition avait perdu entre 18 et 20 millions d’euros. Le déficit des chaînes sur la diffusion des grandes compétitions internationales n’est pas surprenant. On le remarque autant dans le rugby que le football avec les Coupes du Monde de Football qui sont depuis 20 ans déficitaires pour TF1. La première chaîne continue néanmoins à diffuser ces évènements pour « doper l’image de marque » selon Fabio Benedetti Valentini, journaliste pour Les Echos. 

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