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  • Un attentat déjoué lors du concert de Lady Gaga au Brésil : deux suspects arrêtés

    Le Monde avec AFP

    Ce samedi 3 mai, une tentative d’attentat à la bombe a été déjouée lors d’un concert de la star internationale Lady Gaga, à Rio de Janeiro. Les autorités ont annoncé l’arrestation de deux personnes soupçonnées d’être impliquées dans le projet.

    Le concert de Lady Gaga à Rio de Janeiro ce samedi 3 mai – Philipp Znidar / DPA

    Un concert de grande ampleur s’est tenu ce samedi sur la mythique plage de Copacabana, rassemblant plus de deux millions de spectateurs. Les fans sont restés jusqu’au petit matin pour applaudir la diva américaine.

    Néanmoins, un événement dramatique aurait pu se produire si la police civile de Rio de Janeiro, en collaboration avec le ministère de la Justice, n’avait pas étaient là. Dans un communiqué, les forces de l’ordre ont annoncé avoir « empêché un attentat à la bombe qui devait se produire lors du spectacle de Lady Gaga à Copacabana« . Selon la police, la tentative d’attentat a été orchestrée par un groupe qui « diffusait des discours de haine » et faisait la promotion de la radicalisation des adolescents et de l’automutilation sur les plateformes numériques. Les cibles présumées étaient les enfants, les adolescents et la communauté LGBTQ+, un groupe fortement représenté parmi les centaines de milliers de fans de Lady Gaga.

    Deux personnes ont été interpellées : l’une, identifiée comme le « chef du groupe » et principal instigateur du projet, a été arrêtée dans l’État du Rio Grande do Sul en possession illégale d’une arme à feu ; l’autre est un adolescent appréhendé à Rio de Janeiro. Dans le cadre de l’opération baptisée « Fake Monster« , la police a également effectué 13 perquisitions dans différentes villes de l’Etat de Rio de Janeiro, São Paulo, Rio Grande do Sul et Mato Grosso. « Les personnes impliquées ont recruté des participants pour promouvoir des attaques utilisant des explosifs improvisés et des cocktails Molotov« , a précisé la police.

    D’après la mairie, un dispositif de sécurité exceptionnel avait été mis en place pour le concert.« La police a agi de manière silencieuse et sans créer de panique […] Nous avons agi de façon chirurgicale afin que le crime n’ait pas lieu », a indiqué Felipe Curi, un responsable de la police civile de Rio, cité dans une note de l’institution.

    Un concert grandiose et des fans soulagés

    Lady Gaga a quant à elle commencé son concert sur les chapeaux de roue. Elle est arrivée sur scène, perchée à plus de six pieds, dans une robe écarlate, en chantant son tube de 2011 « Bloody Mary » devant une foule en délire. La reine de la pop, qui ne s’était pas produite au Brésil depuis une tournée en 2012, a enchaîné avec « Abracadabra« , l’un des titres phares de son dernier album, « Mayhem« , sorti en mars. Au milieu de la chanson, Lady Gaga a enlevé sa robe rouge pour en révéler une autre aux couleurs du drapeau brésilien, suscitant l’enthousiasme du public.

    Après le concert les fans de Lady Gaga, affectueusement appelés « petits monstres« , se sont rendus sur les réseaux sociaux pour exprimer leur soulagement face à la réaction de la police : « DIEU MERCI. Cela aurait choqué plus de deux millions de personnes« , a déclaré le compte LadyGagaFansTogether sur Instagram. Un autre fan a réagi : « Je suis littéralement malade de peur pour sa (Lady Gaga) sécurité« .

    La chanteuse américaine a publié après ces révélations un message sur X, qui ne fait pas mention de l’attaque déjouée : « Votre coeur brille tellement, votre culture est si vibrante et si spéciale, j’espère que vous savez à quel point je suis reconnaissance d’avoir partagé ce moment historique avec vous« 

    En parallèle, la mairie de Rio a salué le succès de l’événement et vise désormais à en faire une tradition annuelle. Elle espère des retombées économiques dépassant les 100 millions de dollars, dans le but de renforcer l’attractivité touristique de la ville en basse saison.

    À lire aussi : « Mayhem », un album bien ordonné de Lady Gaga

  • Accord entre les Etats-Unis et l’Ukraine : l’exploitation du sol ukrainien

    Ce mercredi 30 avril 2025, les Etats-Unis et l’Ukraine ont trouvés un accord concernant l’exploitation des ressources naturelles en Ukraine. Après de nombreux débats, ils vont finalement créer un fonds d’investissement commun afin d’exploiter le sous-sol ukrainien.

    Par Piotr Smolar (Washington, correspondant)

    La mine à ciel ouvert à Kryvyi Rih, en Ukraine- Anton Petrus / Getty Images

    Ce mercredi 30 avril, les longues négociations entre les Etats-Unis et l’Ukraine ont enfin menées à un accord entre les deux parties. La signature d’un accord sur l’exploitation des ressources naturelles dans le pays dévasté par la guerre, depuis l’invasion russe de 2022 a été annoncé. Les deux parties vont établir un fonds d’investissement et de reconstruction, à participation égale, qui devra veiller aux projets d’exploitation des minerais contenus dans le sol ukrainien, ainsi que le pétrole et le gaz.

    L’idée d’origine d’une implication américaine dans ces projets avait été avancée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en septembre 2024. Mais à son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a envisagé ce sujet comme une forme de paiement pour l’aide américaine militaire et financière engagée depuis le début la guerre. Une aide qu’il a estimée de façon arbitraire à 350 milliards de dollars (309 milliards d’euros), alors que le montant réel est environ trois fois inférieur.

    Le président américain voulait donc une forme de réparation gigantesque, et cela sans offrir l’essentiel aux yeux de l’Ukraine : des garanties de sécurité, pour la protéger d’éventuelles attaques russes futures. La venue de Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, le 28 février, fut un désastre diplomatique, reportant la signature de l’accord sur les minerais. Sa première mouture était extrêmement défavorable à Kiev et ressemblait à une extorsion, que Washington voulait faire signer sans tarder.

    De façon plus discrète, la partie ukrainienne a ensuite travaillé, avec des juristes internationaux, pour présenter des amendements et des contre-propositions. La version finale qui a été validée – mais pas détaillée par la partie américaine – semble bien plus équilibrée. « Cet accord signale clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée en faveur d’un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme », a précisé le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, dans un communiqué, employant ainsi des mots jamais entendus dans la bouche du président américain. Dans une note publique, la Maison Blanche emploie les termes de « partenariat », de « coopération » et de « retours à long terme pour les deux pays ».

    À lire aussi : Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky réclame à nouveau une trêve de trente jours. Retrouvez les informations du 27 avril au 3 mai.

    Homme-clé de cette négociation, Scott Bessent s’était plaint plus tôt dans la journée de mercredi, lors d’une réunion du cabinet autour de Donald Trump, d’un contretemps de dernière minute côté ukrainien. Dans le communiqué, il précise qu’« aucun Etat ni aucune personne ayant financé ou alimenté la machine de guerre russe ne sera autorisée à bénéficier de la reconstruction de l’Ukraine ».

    Du côté ukrainien, c’est Ioulia Svyrydenko, la ministre de l’économie, qui à Washington a signé le document ; ce dernier devra être encore ratifié par la Rada (Parlement). La ministre a détaillé sur le réseau social X le contenu de cet accord. Selon elle, le fonds créé place les deux partenaires sur un plan d’égalité, respectant la pleine souveraineté ukrainienne. Kiev sera le seul décisionnaire en matière de lieux et de ressources à exploiter. Le document ne prévoit pas de réparations financières aux Etats-Unis pour leur aide multiforme depuis le début de la guerre, en février 2022. Pourtant, le vice-chef de l’administration, Stephen Miller, continuait à parler jeudi matin d’un « remboursement » pour les « centaines de milliards de dollars que nos contribuables ont dépensés pour subventionner la guerre en Ukraine ». Ce propos divergent témoigne surtout de l’approche isolationniste, pleine de défiance à l’égard de Kiev, qui domine parmi les conseillers les plus radicaux du président.

    Un potentiel encore spéculatif

    « L’accord respecte la Constitution et préserve la trajectoire de l’Ukraine vers une intégration européenne », a souligné Ioulia Svyrydenko. Il s’agissait d’un point-clé pour Kiev, qui ne voulait pas se retrouver dans une situation de dette immédiate et lourde vis-à-vis de Washington, portant un coup à ses ressources budgétaires déjà très limitées par la guerre. La priorité est de tenir ses engagements par rapport à l’Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

    Le fonds créé ne sera alimenté que par de nouveaux revenus, générés par des permis inédits d’exploitation des minerais, du pétrole et du gaz. Les projets déjà existants ne sont donc pas concernés, leurs recettes demeurant entièrement ukrainiennes.

    La ministre de l’économie a insisté sur l’importance des investissements américains à venir et des transferts de technologie. Elle a même lié le fonds à la mise à disposition de nouvelles aides de type militaire, citant les systèmes de défense antiaérienne, que réclame le président Volodymyr Zelensky pour mieux protéger les zones civiles contre les missiles russes. Selon le ministre des affaires étrangères, Andrii Sybiha, l’accord représente « un investissement dans la présence à long terme d’entreprises stratégiques américaines en Ukraine et dans

    la formation d’une architecture future de sécurité ». Or Donald Trump, lorsqu’il était interrogé ces derniers temps sur la mauvaise volonté du président russe, Vladimir Poutine, en vue d’un cessez-le-feu, n’a jamais évoqué de nouvelles livraisons d’armes. Il a préféré citer des sanctions financières et bancaires éventuelles contre Moscou, notamment pour affaiblir ses recettes énergétiques. Pour la Maison Blanche, des intérêts économiques américains forment une garantie de sécurité en soi.

    À lire aussi : « La Russie s’approprie le patrimoine artistique ukrainien en le “russifiant” dès que c’est possible »

    Selon l’Ukraine, cet accord est mutuellement bénéfique et ancre la relation bilatérale sur le long terme, même si – détail essentiel – le potentiel des minerais ukrainiens demeure largement spéculatif et nécessite des investissements énormes. « Nous escomptons que, pendant les dix premières années, les profits et les revenus du fonds ne seront pas redistribués mais au lieu de cela réinvestis en Ukraine dans de nouveaux projets ou dans la reconstruction, a précisé la ministre de l’économie. Ces termes feront l’objet de discussions à venir. »

    Dans le communiqué américain, il est aussi fait mention de la volonté partagée de « rendre opérationnel au plus vite » cet accord. Une façon de reconnaître, en creux, que ses paramètres généraux ont beau être fixés, il reste beaucoup d’incertitudes sur sa mise en œuvre concrète. La poursuite du conflit armé risquerait de réduire ce document à une ambition de papier. Si l’accord établit un lien économique fort entre les Etats-Unis et l’Ukraine, il représente surtout à ce stade une forme d’assurance politique et psychologique pour Donald Trump, qui estimait son pays abusé. Mais, au-delà de cet accord, une fin de l’implication diplomatique américaine, en vue d’une paix négociée, laisserait l’Ukraine dans une forme de précarité sécuritaire inédite depuis trois ans.

  • Mark Zuckerberg retire les fact-checkers de Méta, et s’aligne avec Donald Trump

    Pour ce dernier travail de veille, je souhaitais traiter un sujet sur l’arrivée au pouvoir de Trump et son effet sur les différents médias et plateformes. Je cherchais donc un article sur Inoreader qui en parlait et je suis tombée sur celui-ci : « Meta se prépare à accompagner les déportations massives voulues par Trump ». Mais je n’étais pas vraiment convaincue de ce sujet. Alors en regardant sur les articles « A lire aussi », situé sur la droite, je suis tombée sur cet article de Média-Mutants qui correspondait beaucoup mieux à ce que j’attendais : « Zuckerberg prête allégeance à Donald Trump au nom de la « liberté d’expression » ». Je suis donc partie dans cette voie pour ce sujet de veille.

    Le 7 janvier, Mark Zuckerberg s’est exprimé quant à la transformation de la modération de ces plateformes. Dans une vidéo publiée sur son blog, il semble s’aligner avec la nouvelle présidence. L’annonce principale est celle de la fin du fact-checking sur les plateformes de Méta à savoir Facebook, Instagram et WhatsApp. Mark Zuckerberg se justifie en déclarant que le « programme destiné à informer est trop souvent devenu un outil de censure ». Il légitime ce choix en criant à la liberté d’expression.

    Un soutien à Donald Trump ou simplement un craquage sous la pression ?

    Pour remettre un peu cette histoire dans son contexte, le PDG de Meta avait, cet été, été menacé de « prison à vie » par Donald Trump « s’il complotait à nouveau » contre lui, comme le souligne Le Figaro dans son article. Qualifié « d’ennemi du peuple« , Mark Zuckerberg était pourtant, ce lundi, aux dîner de gala réalisé en l’honneur du nouveau chef de l’Etat étasuniens. A ces cotés, on a pu retrouver plusieurs milliardaires particulièrement engagés dans le mouvement « MAGA » (Make America Great Again). Pourtant quatre ans plus tôt, Mark Zuckerberg a banni Donald Trump à vie de Facebook et d’Instagram, après la prise d’assaut du Capitole. Sa présence à ce dîner est donc loin d’être naturelle.

    De plus, dans une photo prise lors de cette cérémonie, on observe tous ces géants réunis ce qui nous rappelle, comme le précise BFM TV, « que les géants de la tech ont fini par se rapprocher du camp Trump » . Elon Musk est un des seuls soutien officiel de Trump. Il le soutient depuis la tentative d’assassinat qu’il a subit. Les autres milliardaires ont finalement basculé du coté du nouveau président à l’approche des élections.

    Les problèmes engendrés par ce manque de modération

    « Avec ces mesures, la hausse des violences concrètes est une certitude », avertit Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie dans un article du Monde. Meta travaillait pourtant avec l’association depuis plusieurs années pour améliorer cette modération en évitant au maximum les discours haineux. Luttant contre les discriminations à l’encontre des personnes LGBT+, Julia Torlet a peur que l’abandon de la modération entraine la « libération de la parole haineuse« .

    Facebook et Instagram autorise donc désormais à dire que les femmes sont des objets ou encore que l’homosexualité ou la transition de genre est une « maladie mentale » : « Nous autorisons les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle, compte tenu du discours politique et religieux sur le transgendérisme et l’homosexualité » peut-on lire ligne 1346 d’après La Relève et la Peste. Ainsi, les personnes pourront être comparées à des « excréments« , des « saletés » ou encore des « maladies« , et les appels à « expulser certains groupes » seront autorisés.

  • Ann Telneas démissionne du Washington Post après le refus de la publication de son dessin

    Comme à mon habitude, je me baladais sur mon Inoreader et suis tombée sur cet article de France Info : « La dessinatrice du « Washington Post » Ann Telnaes démissionne après un dessin critiquant Jeff Bezos ». Par curiosité, j’ai cliqué sur l’article et me suis rendue compte qu’au delà d’une histoire de démission, il avait tout un message sur la liberté d’expression et surtout de la presse. Ce sujet soulève de nombreuses questions importantes dans notre vie de citoyens et d’étudiants en journalisme, et il révèle que la censure existe même en démocratie. Puisque celui-ci remplissait les critères d’ »actu des médias », j’ai décidé de faire mon article de veille dessus.

    Une caricaturiste nommée Ann Telnaes a décidé de démissionner de son poste au Washington Post après qu’un rédacteur en chef ait rejeté sa caricature. Ann Telnaes est très connue dans le monde de la caricature, notamment parce qu’elle est la première femme à avoir reçu à la fois le le prix Reuben Award, le prix de la National Cartoonists Society et le prix Pulitzer. Ses dessins sont souvent minimalistes mais puissants dans le message qu’elle souhaite transmettre. Elle aborde des questions politiques et sociales en utilisant des dessins simples. Pionnière dans un domaine longtemps dominé par les hommes, elle inspire les artistes et les journalistes dans leur quête de vérité et de liberté d’expression.

    Peut-on parler de censure ?

    Il y a trois mois, le Washington Post avait déjà refusé de publier un soutien à Kamala Harris avant l’élection américaine. C’est également une raison pour laquelle Ann Telnaes a décidé de démissionner. Elle remet ainsi en cause la liberté de la presse : est-ce de la censure ?

    Tout d’abord, on peut regarder ce qui est affiché sur la caricature d’Ann Telneas. Celle-ci représente le propriétaire du journal, Jeff Bezos, agenouillé devant Donald Trump. Ann Telnaes dénonce les riches propriétaires qui suivent Trump. Elle a d’ailleurs déclaré au Guardian : « La caricature … critique les PDG milliardaires de la technologie et des médias qui ont fait de leur mieux pour s’attirer les faveurs de … Trump »
    Dans la caricature, il n’y a pas que le dirigeant d’Amazon, Jeff Bezos, qui est visé, il y a aussi Mark Zuckerberg, Patrick Soon-Shiong, le propriétaire du Los Angeles Times, et Mickey Mouse. Mickey Mouse représente la Walt Disney Company et, dans le dessin, il est en train de prier devant la statue de Trump.

    Ainsi, cette démission envoie un message fort qui dénonce l’influence trop importantes des propriétaires sur les lignes éditoriales. Les propos tenues par la caricaturiste ainsi que sa démission ont rapidement été relayé par plusieurs médias qu’ils soient étasuniens comme The New York Times, anglais comme The Guardian ou encore français comme l’Humanité ou Le Monde

    De cette manière, l’information est principalement voir totalement relayée par des médias de gauche ou de centre gauche. Le Washington Post étant un média de centre droit, nous n’avons des point de vue que de journaux avec une orientation politique contraire. Ces médias de gauche s’insurgent donc contre le refus de publication de la caricature et qualifie cet acte de censure. Le rédacteur du Washington Post, David Shipley, a quant à lui défendu la décision du journal de ne pas publier la caricature d’Ann Telnaes en répliquant que le quotidien venait « juste de publier un éditorial sur le même sujet » cite Le Monde. David Shipley va même jusqu’à parler de neutralité du média.

    En quoi les milliardaires qui détiennent les médias influence-t-ils les choix éditoriaux ?

    Nous pouvons faire un parallèle avec Bernard Arnault en France. Cette histoire est plutôt similaire à celle de la caricaturiste et montre l’impact du dessin satirique sur les gens. En septembre 2024, Bernard Arnault a fait quelque chose de semblable en ce qui concerne la liberté d’expression. En effet, il a forcé ses employés à ne pas parler à 7 médias en particulier. Sur la liste, on retrouve « Mediapart » ou encore le « Canard Enchainé ». La raison de cette censure par le multimilliardaire est simple : ces médias ne partagent pas le même point de vue que lui. L’histoire se répète d’autant plus que, tout comme Jeff Bezos, c’est un homme influent qui a beaucoup de pouvoir grâce à sa richesse. Ils sont tous les deux à la tête d’un groupe de médias et ont donc une grande influence sur l’information produite.

    De plus en plus, des milliardaires comme Jeff Bezos, Elon Musk ou Rupert Murdoch prennent le contrôle de grands médias. Ces rachats sont souvent présentés comme une opportunité de donner un coup de jeune à des journaux en difficulté. Pourtant, ils soulèvent des questions importantes sur l’indépendance des rédactions et la liberté d’expression. L’affaire Ann Telnaes au Washington Post en est un exemple frappant. Sa démission illustre parfaitement ce conflit entre les impératifs financiers des propriétaires et la mission journalistique de ces médias.

  • Les « jinfluenceurs » et la propagande prorusse

    Je me baladais sur mon Inoreader, lorsque je suis tombée sur cet excellent article qui me concernait directement : « Qui sont les « jinfluenceurs », ces commentateurs d’actualités qui prennent la place des journalistes ? ». Je me suis donc empressée de cliquer sur ce sujet et j’ai décidé de faire ma veille sur celui-ci. En faisant quelques recherches, je suis tombée sur plusieurs articles qui parlait d’approche de propagande prorusse, comme quoi la Russie tenterait de manipuler des influenceurs en France. C’est pourquoi je trouvais ce sujet intéressant (les informations transmises par des influenceurs et les tentatives d’utiliser cette influence à des fins politiques pour faire de la propagande).

    Les « jinfluenceurs » ou les « news influencers  » comme le précise Medias-Mutants dans son article, sont des commentateurs d’actualité qui prendrait la place des journalistes. Ils ont aussi cette particularité de commenter l’actualité à la manière d’éditorialistes souvent très orientés et engagés politiquement.

    Concernant les tentatives de la Russie de manipuler des influenceurs Français voilà ce que l’on sait : « Selon une source proche des services de renseignement français citée par Le Monde, plus de 2000 producteurs de contenu européens auraient été contactés par des personnes proches du Kremlin » comme l’indique Viral Mag.

    L’émergence des « jinfluenceurs » : en quoi ça consiste ? Quel public ?

    Depuis quelques années, les « jinfluenceurs » ou « news influencers » envahissent les réseaux sociaux. Mais comment peut-on les définir ? Selon le Pew Research Center, ce sont des personnes qui publient régulièrement des articles sur l’actualité et les questions civiques sur les médias sociaux et qui comptent au moins 100 000 abonnées sur Facebook, Instagram, TikTok, X (anciennement Twitter) ou YouTube.

    Mais quel différence avec les médias traditionnels ? La véritable différence qu’apportent ces créateurs, c’est un rapport différencié à l’actualité. D’après une étude, le public ultra-conservateur trouve dans le visionnage des influenceurs d’actualité une alternative aux médias traditionnels qu’ils jugent souvent biaisés ou critiques à leur égard. Ces influenceurs exposent ce qu’ils perçoivent comme des vérités négligées par les grandes chaînes d’information. On peut ajouter ajoute à cela une impression d’appartenir à une communauté de croyance ou idéologique qui renforce leur vision du monde. 

    Néanmoins, la plupart de ces influenceurs ne vont pas forcément sur le terrain, ou bien ne rapportent pas directement de l’information, mais font en sorte de la rendre plus appétissante et même virale. De plus, d’après une étude, les créateurs commentateurs d’actualité sont majoritairement des hommes (63 %), présents surtout sur X (85 %) (Instagram et YouTube sont juste derrière). Et 48 % d’entre eux n’évoquent pas clairement leur soutien à un candidat précis, même si bien souvent les orientations idéologiques sont assez évidentes.

    D’après un article de Télérama, les 18‐34 ans sont 24 % à s’informer par des influenceurs. Ainsi l’impact des influenceurs sur les populations n’est pas négligeable. C’est pourquoi si une opération de désinformation à grande échelle comme celle engagée par la Russie soulève de sérieuses questions quant à l’intégrité de l’information circulant en ligne.

    L’utilisation des influenceurs français à des fins politiques : la propagande prorusse

    Ce mercredi, 1.029e jour du conflit, le ministère des Affaires étrangères a accusé la Russie de tenter d’acheter et de manipuler des influenceurs français, rappelle 20 MIN. Selon un d’article du Monde , des membres proches du Kremlin ont rémunéré une vingtaine d’influenceurs présents sur TikTok et Instagram dans plusieurs pays européens en échange de la publication de vidéos reprenant des éléments de langage habituels de la propagande russe. En l’occurrence la puissance de l’armée de Vladimir Poutine et le risque de guerre mondiale en cas d’implication dans le conflit des alliés de l’Ukraine.

     « Les investigations sont en cours et nous appelons les créateurs de contenus, comme leurs abonnés, à la plus grande vigilance sur ces menaces qui pèsent sur notre débat public », assure Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France. Sud Ouest a précisé que « Le Monde » avait repéré l’un des influenceurs français qui ont accepté l’offre. Les vidéos de celui-ci, tournées pour la plupart dans le sud de la France, sont de celles dont les utilisateurs de TikTok raffolent. Dans le cas présent, des petits défis proposés dans la rue à des inconnus, généralement contre rémunération, sont particulièrement visés. Cet influenceur possède aujourd’hui plus de six millions d’abonnés. L’Express quant à lui déclare que « neuf influenceurs français ont accepté le deal ».

  • France Bleu change de nom et devient « Ici »

    En me baladant dans mon Inoreader, je suis tombée sur cette information de la Lettre Pro : France Bleu changera de nom le 6 janvier 2025. Intriguée par cette nouvelle, je me suis empressée de cliquer sur ce court article qui m’informai donc sur le nouveau nom qu’allait prendre France Bleu : Ici. C’est ainsi que je me suis décidée à faire mon article de veille sur ce sujet.

    Le 6 janvier 2025, à 5h du matin, France Bleu et France 3 vont s’unir pour s’appeler « Ici ». D’après Pure Médias, l’officialisation de ce changement de nom a été faite ce mercredi 27 novembre par Céline Pigalle, directrice de France Bleu, lors d’une conférence de presse à la Maison de la Radio à Paris. Le slogan annonce la couleur : « Actu locale, bonne humeur et musique ». France Bleu et France 3 auront donc une ligne éditoriale commune et souhaite mettre en avant l’importance de la proximité avec son public, notamment en proposant une actualité locale qui les concerne plus. L’objectif est également de se positionner comme un média 360 c’est-à-dire que l’information soit disponible à la fois à la radio, à la télévision et sur le web. Ce changement marque l’aboutissement d’une transformation lancée en 2022.

    L’offre médiatique locale se transforme


    Le rapprochement entre France Bleu et France 3, sous le nom Ici, marque un tournant dans la manière dont les médias locaux sont conçus et diffusés. Ce changement a pour but de renforcer l’impact local des deux réseaux, en unifiant leurs moyens (radio, télévision et numérique). Comme l’affirme Céline Pigalle : « Le point essentiel, c’est de balayer l’idée selon laquelle la proximité s’adresserait à une population vieillissante. Au contraire, la proximité est profondément inscrite dans l’époque« . Ce nouveau modèle devrait permettre de mieux répondre aux attentes des auditeurs et des téléspectateurs, notamment en offrant un contenu plus axé sur les problématiques locales. Comme le précise Céline Pigalle, la « promesse » d’Ici est de « relayer ce que dit et ce que vit le peuple » (Europe 1). Cette initiative s’inscrit dans une logique de renforcement de la « proximité » et de lutte contre la sensation de déconnexion ressentie par une partie du public des médias traditionnels​ : « On veut travailler d’arrache-pied pour faire reculer le sentiment d’éloignement, d’invisibilité et pour certains d’abandon », a déclaré Sibyle Veil, la directrice générale de Radio France.

    Quel est l’impact de cette alliance sur la concurrence et sur l’audience ?

    Cette alliance pourrait faire accroître l’audience locale tout comme elle pourrait la faire baisser, mais elle va sans doute entraîner une concurrence plus forte. En se regroupant, Ici espère devenir un acteur plus puissant, capable de rivaliser avec d’autres médias locaux. Il souhaite ainsi montrer sa présence et sa puissance face à la montée des plateformes numériques et des réseaux sociaux. Le principal défi reste de maintenir un public, particulièrement face à la concurrence d’offres alternatives en ligne qui captent une large part de l’attention locale​ et qui ne fait que croître ces dernières années. Néanmoins, ce projet ne fait pas l’unanimité et a suscité des oppositions syndicales dans les deux entreprises. Ses adversaires y voit les prémices d’une fusion pure et simple alors les esprits s’échauffent. Concernant l’audience, changer de marque est « évidemment une prise de risque », mais selon Sibyle Veil, c’est « à la hauteur du message qu’on veut adresser au public » ( Le Dauphiné Libéré).

  • Bolloré face à l’ARCOM, un duel loin d’être terminé

    Au début, je souhaitais faire un sujet sur cet article : Pourquoi les chats ont envahi Internet ? (Je vous conseille d’ailleurs cette étude) Mais je ne savais pas si c’était vraiment de l’actualité et si cela rentrait bien dans le thème « actu des médias ». Je me suis donc rabattue sur un autre thème que je n’avais pas encore abordé dans mes articles de veille et que je souhaitais traiter. Je me suis penchée sur cet article trouvé dans Inoreader : L’Arcom a pris 52 sanctions contre les chaînes C8 et CNews en douze ans, dont 16 pendant la seule année 2024.

    Pour rappel, CNEWS et C8 détenus par Vincent Bolloré, le milliardaire et propriétaire du groupe Canal+, ont fait l’objet de plusieurs sanctions par l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour divers manquements aux réglementations audiovisuelles en France. La nouvelle information, c’est celle-ci : « deux nouvelles sanctions pécuniaires ont été prononcées en novembre contre la chaîne d’information du groupe Bolloré » a annoncé Le Monde ce 15 novembre 2024. La première est adressée à C8 pour « fausse information au sujet de pressions qu’auraient exercées des parents d’élèves musulmans dans un collège de Pau » et la deuxième concerne CNEWS pour « Infographie et propos trompeurs sur l’IVG ». L’amende s’élève à 50 000 € pour C8 et à 100 000 € pour CNEWS. Pendant que ces nouvelles amendes tombent, C8 avait rendez-vous devant le Conseil d’État pour essayer de conserver sa fréquence.

    L’évolution des sanctions dans le temps

    Ces deux nouvelles sanctions sont les dernières d’une longue série. Depuis décembre 2012, les sanctions s’enchainent. Au total, 52 sanctions ont été formulées par l’ARCOM contre D8 (ex-C8), C8 et CNEWS. Le Monde précise ce chiffre dans son article, avec un schéma où il répertorie l’année et la chaîne concernée par la sanction. De la mise en garde à la sanction pécuniaire en passant par la mise en demeure, les chaînes n’y échappent pas. On remarque d’ailleurs qu’entre 2012 et 2020 les sanctions étaient rares et souvent limitées à des avertissements, le ton s’est durci face aux dérapages réguliers des 2 chaînes. Depuis 2021, une nette augmentation de ces sanctions (généralement pécuniaires) a été observée(on en compte 16 rien qu’en 2024). Au total, d’un point de vue financier, CNEWS a écopé de 480 000 € d’amendes et C8 de 4 713 000 €. C’est surtout depuis février 2023 que les sanctions pécuniaires s’enchaînent après une insulte de Cyril Hanouna contre Louis Boyard. Ce nouvel écart a entraîné une amende pour C8 s’élevant à 3 500 000 €. Dans l’enquête : « Bolloré va-t-il écraser l’ARCOM ? », Médiapart retrace en détails le processus réalisé par L’ARCOM pour prendre ces décisions.

    Quand le Monde et Médiapart s’occupent de développer les différentes sanctions écopées par les deux chaines jusqu’ici, La Montagne quant à lui, se penche davantage sur les raisons de ces deux dernières amendes avec son article : L’Arcom inflige 100.000 euros d’amendes à la chaîne CNews pour des propos polémiques sur l’IVG.

    Cette accumulation d’amendes pose questions, sont-elles réellement efficaces puisque C8 et CNEWS continuent leurs dérapages.

    Les limites des pouvoirs de l’ARCOM

    Malgré plusieurs années de sanctions, très peu de changements sont observés dans les médias C8 et CNEWS, un groupe médiatique puissant comme celui de Bolloré est difficile à réguler. Dans l’article de Médiapart cité précédemment, on peut noter que Bolloré intègre les sanctions pécuniaires comme des coûts prévisibles. Cette stratégie économique exercée par le milliardaire limite la capacité de l’ARCOM à dissuader ses chaînes (C8 et CNEWS notamment). De plus, comme le démontre Presse 83 dans son article, les sanctions de l’ARCOM restent punitives et non préventives. Ainsi, le régulateur réagit a posteriori à des messages jugés stigmatisants sans pouvoir pour autant les empêcher​.

    Néanmoins, comme le précise l’Humanité, « l’échéance se rapproche pour C8, dont la fréquence n’a pas été renouvelée par l’ARCOM […] Le 28 février 2025, la succursale du groupe Canal Plus cessera d’émettre sur la TNT. «  L’ARCOM conserve donc tout de même un certain pouvoir sur les chaînes.

  • Elections américaines : ont-elles été suivies par les Français dans les médias ?

    Au vu de l’actualité chaude aux Etats-Unis avec les élections présidentielles, je souhaitais trouver un article traitant de ce sujet, mais d’une manière un peu particulière (pas seulement sur les résultats des élections). C’est alors que je suis tombée, sur Inoreader, sur cet article de PureMédias : « Audiences présidentielle américaine 2024 : Quel score pour les éditions spéciales présentées dans la nuit par Laurent Delahousse sur France 2 et Margot Haddad sur TF1 ? ». Je trouvais cette approche intéressante et différente des simples résultats et débats, c’est pourquoi j’ai décidé de faire mon sujet de veille à partir de cet article.

    Après des sondages et plusieurs débats, c’est finalement le candidat républicain Donald Trump qui l’emporte sur la démocrate Kamala Harris. Actuellement avec les voix de 292 grands électeurs, il dépasse 270 grands électeurs et a donc obtenu la majorité. Donald Trump devient donc le 47ème président des Etats-Unis et démarrera son 2ème mandat à partir du 20 janvier 2025. Mais ces élections ont-elles suscité un fort intérêt des Français ?

    Les élections américaines sont très médiatisées, mais les Français ont-ils suivit ces élections en direct ?

    France 2 a été la première à prendre l’antenne en direct de New York. Après une spéciale du magazine « Envoyé spécial », l’édition spéciale : la « Nuit américaine », co-diffusée sur Franceinfo, a été commentée par Laurent Delahousse à partir de 23h44. A ses côtés, on a pu retrouver Étienne Leenhardt, Loïc de La Mornais et la spécialiste de la politique américaine Amy Greene. Au total, l’émission a été suivie par près de 201 000 téléspectateurs. Ces chiffres ont été proposés par Médiamétrie, mais leur mesure s’arrête à 3h du matin. Ils diffuseront donc ce jeudi 7 novembre 2024 les audiences de la suite de la soirée.

    Concernant TF1, c’est Margot Haddad qui a pris l’antenne de l’édition spéciale de TF1 à 1h18, co-diffusée sur LCI. Cette édition spéciale nommée « USA 2024, la nuit américaine » a intéressé 92.000 téléspectateurs d’après PureMédias.

    Selon 20 Minutes, BFMTV a rassemblé, entre minuit et 3h, plus de 213 000 téléspectateurs. La deuxième chaine info dans cette même tranche est LCI, avec une moyenne de 101 000 téléspectateurs. Elle est suivie de CNews et de Franceinfo qui totalisent respectivement 87 000 et 57 000 téléspectateurs.

    Pourquoi une audience si faible ?

    Ces élections ont attiré peu de téléspectateurs en France. Pour vous donner un ordre d’idée, lorsqu’une émission telle que Koh Lanta est diffusée, elle accueille des millions de téléspectateurs. Mais alors, ces élections étaient-elles assez accessibles ? De nombreuses chaînes hexagonales ont pourtant proposé de suivre l’événement heure après heure. On peut alors formuler plusieurs hypothèses qui expliqueraient les raisons de cette faible audience. Par exemple, le fait que les émissions étaient diffusées tard le soir en France, ou que la surreprésentation dans les médias de ces élections américaines (depuis plusieurs mois) avant qu’elles n’aient lieu, n’aient dégoutées les Français de cet évènement. Ou alors, comme le montre un sondage d’Elabe pour BFMTV, les français soutenaient largement la candidate Kamala Harris : 64% des Français espéraient sa victoire, contre à peine 13% pour le candidat Donald Trump, et dès les premières heures de dépouillement, Donald Trump s’est retrouvé en tête, décourageant peut-être ainsi les français soutenant Kamala Harris. Dans les jours et les semaines qui suivent, des compléments d’informations seront apportés pour expliquer cette audience si basse.