La téléréalité et ses abus : quand l’écran masque la réalité

La téléréalité, véritable pilier des grilles télévisées depuis les années 2000, est une industrie de divertissement, révèle des dérives inquiétantes. Radio France raconte le récit de trois participante au programme Golden Bachelor, diffusé sur M6 en septembre 2024. Cette exemple remet une fois de plus en avant les conditions de travail précaires des participants.

Ce retour d’un format emblématique, revisité avec des candidats seniors, a été marqué par un échec d’audience, mais surtout par un scandale judiciaire. Trois prétendantes, se disant victimes de conditions indignes, ont porté plainte contre Warner Bros International, la société de production. Leur témoignage, diffusé par Télérama, met en évidence une exploitation des participants : journées de travail interminables, isolement total et rémunérations symboliques.

Une machine à broyer les individus

Les récits des participantes de Golden Bachelor s’ajoutent à une longue liste de témoignages qui dénoncent les méthodes des grandes productions. D’après un article de 20 Minutes, Morgane Enselme, qui a atteint les demi-finales de la cinquième saison de Secret Story, raconte son expérience d’enfermement dans la maison ainsi que les manipulations qu’elle a rencontrées.

En plus des conditions de travail, participer à une émission de téléralité peut avoir un impacte psychologiques importantes. D’après une recherche effectuée par l’Université de Cambridge en 2022, les anciens participants à la téléréalité ont un risque de dépression et d’anxiété. C’est symptôme sont accentué par le montage des émissions, qui va amplifier les conflits pour séduire l’audience.

En France, ces pratiques ont été dénoncées par Morgane Enselme, dans sa vidéo devenue virale en 2019, expliquait comment les productions utilisaient le stress et l’isolement pour faire « craquer » les candidats.

Des règles qui peinent à s’imposer

Malgré les scandales, le cadre légal reste flou. Comme le rapporte La Revue des Médias, les candidats de téléréalité ne bénéficient pas des protections salariales classiques, notamment en matière de durée du travail ou de repos. Cela est en partie du à des contrats ambigus, présentés comme des « participations volontaires », permettant aux productions d’échapper au cadre légale.

Des initiatives émergent pourtant pour mieux encadrer ces pratiques. En 2021, l’Ofcom, régulateur britannique, avait publié des lignes directrices destinées à protéger les candidats des abus psychologiques et financiers. Mais en France, ces réformes restent des projets. BFMTV rappelle que les anciens candidats sont souvent laissés à eux-mêmes une fois l’émission terminée.


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