Le 20 novembre 2024, la réforme du financement de l’audiovisuel public a été adoptée. Alors qu’en 2022 la redevance audiovisuelle avait disparu, une solution provisoire devait être trouvée. Ainsi, avec 119 voix pour, 6 contre, le financement de l’audiovisuel public sera désormais assuré par l’affectation annuelle d’un « montant d’impôt d’État » incluant une fraction de la TVA. Bien que cette décision ait été reçue positivement par Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, elle soulève néanmoins certaines problématiques.
Ce nouveau modèle économique a un impact significatif sur les capacités des médias publics à remplir leurs missions. Ces derniers doivent faire face à une concurrence croissante des grandes industries du streaming, telles que Netflix, Canal+, Disney+, etc. Ces plateformes imposent aux médias d’innover dans des contenus et formats originaux, ce qui nécessite des budgets conséquents. Bien que ce modèle puisse offrir une certaine stabilité financière et garantir une indépendance éditoriale, ces avantages peuvent être compromis à long terme, car il reste soumis à des arbitrages budgétaires annuels. On peut donc s’interroger sur la capacité réelle des médias publics à relever ces défis. Si la TVA apporte une stabilité économique, elle demeure insuffisante pour rivaliser avec les grandes industries.
La TVA, une taxe indirecte que l’on paie à chaque achat en magasin souvent sans s’en rendre compte, soulève également des questions de lien avec les citoyens. La redevance audiovisuelle instaurait un principe similaire à celui de l’abonnement, un modèle utilisé par de nombreux médias. La TVA pourrait accentuer le sentiment d’éloignement entre les services rendus et le paiement direct. Cependant, ce modèle peut sembler moins intrusif et plus « juste ». De ce fait, il pourrait s’apparenter à un financement collectif en phase avec les évolutions sociétales actuelles.
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