Affaire Patrick Poivre d’Arvor : une première plainte pour viol avait été déposée contre le présentateur dès 2005

Patrick Poivre d’Arvor en 2019 ©AFP – LOIC VENANCE

Affaire Patrick Poivre d’Arvor : une première plainte pour viol avait été déposée contre le présentateur dès 2005

Je me suis intéressé cette semaine à l’affaire Patrick Poivre d’Arvor, qui est revenu sur le devant de la scène médiatique depuis les nouvelles révélations du journal Le Monde. Le quotidien français écrit en effet que l’ex-présentateur vedette de TF1 avait fait l’objet d’une plainte pour viol en 2005, déclenchant des investigations de la police au siège de la chaîne de télévision. Le récit de Caroline Merlet, la plaignante, vient contredire les affirmations du groupe, qui assure n’avoir jamais rien su des agissements de PPDA, mettant ainsi à mal la défense du journaliste et la communication de l’entreprise. La première plainte pour viol connue déposée jusqu’ici visant le célèbre présentateur avait été déposée par la journaliste et autrice Florence Porcel en 2021. Au total, plus d’une vingtaine de plainte ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor, pour viol, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel, qui a été placé en examen en décembre 2023.

Le format de l’enquête pour sortir ces révélations me semble le plus approprié. La mise à mal de la défense du journaliste ainsi que de la communication du groupe pourrait être une autre façon de traiter le sujet. Plus globalement, il pourrait être intéressant d’analyser comment cette affaire témoigne d’un dysfonctionnement de la chaîne judiciaire dans l’appréhension de la « sérialité » du viol.

Le « Canard enchaîné » empêtré dans des soupçons d’emplois fictifs

J’ai choisi de traiter cette semaine des soupçons d’emplois fictifs au « Canard enchaîné » car cette affaire est particulièrement sensible. Le célèbre journal satirique est en effet réputé pour ses enquêtes rigoureuses sur la corruption et les malversations politiques. Si les faits venaient à être avérés, ce procès ternirait l’image du journal et poserait la question de l’exemplarité de la presse dans la gestion de ses propres affaires internes.

Cette affaire concerne une enquête ouverte en 2023 par le parquet national financier (PNF) visant à déterminer si le célèbre journal satirique a bénéficié d’emplois fictifs au cours des dernières décennies. Deux ex-dirigeants du Canard enchaîné, un ancien dessinateur et la compagne de ce dernier sont en effet soupçonnés d’abus de biens sociaux ou recel de ce délit, déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse, faux et usage de faux et déclaration frauduleuse à un organisme social. Sur la période retenue par la justice, de 2010 à 2022, le montant du préjudice évalué par la brigade financière de la police judiciaire s’élève à 1,45 million d’euros.

L’affaire a éclaté en mai 2022 lorsque Christophe Nobili, dénonce le fait que la compagne d’André Escaro, dessinateur et ex-administrateur du journal, aurait bénéficié pendant 25 ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé. Cela soulève la question de la gestion des ressources humaines au sein du Canard enchaîné, un journal qui s’est toujours positionné comme un modèle d’indépendance et d’intégrité.

L’affaire, qui a fortement ébranlé la rédaction, devait être jugée à partir de ce mardi 8 octobre mais a été renvoyée en juillet 2025 du fait de l’état de santé dégradé d’un des accusés.