Engagement sans limites : Des bénévoles mobilisés pour soutenir les migrants en quête d’aide


La Cimade, association de solidarité et de soutien politique aux migrants recense environ 2600 bénévoles sur l’ensemble du territoire. A plein ou à mi temps, ces bénévoles accordent la plupart de leur énergie, pour aider les plus vulnérables. Certains d’eux vont jusqu’à risquer leur vie pour que leurs demandes soient entendues.

@ Emmaüs Prahecq

Jusqu’à l’hospitalisation 

Pierre Lascoux, bénévole à temps plein pour l’association Salam vient d’être hospitalisé, ce mardi 2 janvier, après avoir effectué une grève de la fin. Depuis le 22 novembre 2023, ce sexagénaire refuse de se nourrir pour faire entendre son mécontentement. Après les trois premières semaines, le président de l’association Salam Nord-Pas-de-Calais expliquait : “ Pierre a perdu un dixième de son poids ; sa situation risque de devenir plus critique”. C’est le cas, puisqu’il est désormais pris en charge par la Maison Sésame de Herzeele. L’ancien boulanger du Tarn, avait décidé il y a deux ans, de venir s’installer à Grande Synthe pour venir en aide aux migrants et les aider à survivre sur le territoire français. 

Ces revendications étaient, en autre, de restaurer un accès à l’eau au camp de Loon-Plage,  coupé depuis fin octobre, par la Communauté urbaine de Dunkerque. C’est un combat triomphant puisque mi-décembre, un point d’eau a été ré-ouvert. Cependant il lutte toujours contre “la politique de harcèlement et de destruction systématique des abris et effets personnels”. En effet, depuis le démantèlement de la Jungle de Calais en 2016, la France applique la politique “zéro fixation”, qui consiste “ à détruire très fréquemment chaque lieu de vie informel et à empêcher l’accès à la nourriture et aux soins. “ Une politique vivement critiquée par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), et par conséquent son président, Jean Marie Burguburu. Qui affirme qu’il “ n’est pas tolérable qu’au titre de la politique migratoire, des mesures continuent d’être prises qui ont pour effet de porter atteinte aux droits fondamentaux des personnes exilées “.  

Une action récurrente 

En octobre dernier, déjà,  un aumônier du Secours catholique, Philippe Demeestère ainsi que deux bénévoles de l’association Shanti, Anaïs Voget et Ludovic Holbein avaient débuté une grève de la faim. Installés en l’église de Saint-Pierre à Calais, les trois manifestants avaient trois demandes. Ils souhaitaient d’une part arrêter les expulsions systématiques, liées à la politique “zéro-fixation”, pendant la trêve hivernale. D’autre part, ils réclamaient l’arrêt de la confiscation de leurs tentes et de leurs affaires personnelles. Enfin, ils sollicitaient l’État afin d’ouvrir un dialogue entre les autorités et les associations non mandatées par l’État, pour convenir à des modalités en termes d’aide humanitaire. Les deux bénévoles s’insurgaient devant “une escalade de la violence inouïe”, rythmée entre expulsions quotidiennes avec des personnes gazées et humiliées. Après 25 jours de grève, nourri par de l’eau et de la tisane, le prêtre âgé de 72 ans était très affaibli et a de ce fait arrêté la grève, les deux bénévoles, eux n’ont pas cessé. Depuis, aucune nouvelle d’actions mises en place par l’État. 

Parfois, pour les bénévoles la grève de la faim est l’unique moyen de se faire entendre.  Pourtant ce n’est malheureusement pas suffisant. La loi immigration ne devrait pas arrêter la colère des bénévoles de ci peu. 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *