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Piratage de données de Free : la réquisition de l’aide de Telegram pour trouver le hacker

Victime d’un vol massif de données en octobre dernier, l’opérateur vient d’assigner en justice Telegram pour découvrir l’identité de son hacker. Ce dernier, soupçonné d’avoir dérobé presque 20 millions de données clients aurait contacté Xavier Niel, le PDG de Free, sur la plateforme de messagerie cryptée pour lui imposer une rançon de 10 millions d’euros en cryptos.

Pourquoi ce sujet ?

Cette action en justice de la part de Free envers Telegram révèle un phénomène plus global d’introduction des entreprises dans l’espace public, avec une volonté d’imposer la coopération des réseaux sociaux. Au-delà de la justice pour résoudre un problème de vol de données, c’est un phénomène beaucoup plus vaste qui se révèle ainsi : la réelle valeur de l’anonymat sur Internet, l’influence des grandes entreprises sur les informations circulant sur les réseaux sociaux et les tentatives d’intimidation (notamment par des poursuites en justice).

Une remise en cause de l’anonymat des internautes essentiel pour la protection des sources ?

En requérant la délivrance de l’ensemble des données permettant d’identifier l’utilisateur à Telegram, Free s’inscrit dans une multitude de problèmes judiciaires opposant la France à la messagerie cryptée. Fin août, son patron Pavel Durov avait déjà été arrêté dans l’hexagone pour « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi ». Mais cette manière de faire n’est-elle pas contraire aux libertés fondamentales, permettant par exemple aux sources des journalistes de délivrer des informations sans risques ? En bref, cela ne remet-il pas en cause la nature même de l’anonymat sur Internet ?

La tentative d’ingérence des grandes entreprises dans l’espace médiatique

Les grands groupes ont des intérêts multiples à posséder un certain contrôle sur les informations circulant dans les médias, en particulier économiques. Outre les empires de Bolloré et Arnault détenant un grand nombre de journaux et TV, les entreprises moins influentes traditionnellement dans les médias peuvent parfois opérer des ingérences dans le fonctionnement des réseaux sociaux notamment. Par exemple, la suppression des contenus anti gouvernement chinois sur TikTok laisse entrevoir une fenêtre d’opportunités : un accord commercial entre un grand réseau social comme Meta et une entreprise discrète sur la place publique pour empêcher la prolifération de critiques à l’égard des produits de cette dernière.

La justice : un rôle dans la liberté d’expression ?

Les affaires de protections de données défaillantes (volontairement ou non) ont notamment emmené Mark Zuckerberg, le grand patron de Meta, en face du Congrès américain à plusieurs reprises (2018 et 2024). Toujours face à ces mêmes élus, le PDG de TikTok Shou Zi Chew avait été interrogé sur les liens entre la maison mère de l’application et le pouvoir chinois l’année dernière. Au-delà d’une apparente défense contre une ingérence étrangère, on peut analyser cet événement comme un acte illustrant une volonté de contrôle relatif de la circulation d’informations par les législateurs américains. Pour en revenir au sujet initial, on constate que l’imposition de la collaboration de Telegram avec Free par la justice confirme la fragilité de la liberté d’action des dirigeants des grands réseaux sociaux.

Article réalisé par Téo MAISONNEUVE le 20/11/2024

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1 Commentaire

  1. Laurent b 2 décembre 2024

    Houlà, tu me fais une grande salade qui mélange tout :
    Influences des entreprises sur les médias

    lien entre justice et réseaux sociaux

    Protection des sources.

    s’il te plait essaye de te tenir a un sujet et de le dérouler, la tu proposes trop de pistes dont aucune n’est assez développée pour etre claire : un ou deux angles pas plus

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