Guerre en Ukraine : Trump et Zelensky trouvent un accord sur les minerais

Ce mercredi 30 avril acte la fin des négociations entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, qui sont parvenus à un accord sur l’exploitation du sous-sol ukrainien. Un fonds d’investissement commun va être créé entre les deux pays.

WASHINGTON – correspondant (Piotr Smolar)

Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d’une rencontre à New York, le 24 septembre 2024. JULIA DEMAREE NIKHINSON / AP

Envahie depuis 2022 par la Russie, l’Ukraine vient de signer un accord avec les Etats-Unis, ce mercredi 30 avril. Après de longues négociations, les deux pays ont trouvé un terrain d’entente concernant l’exploitation des ressources naturelles de Kiev. Un fonds d’investissement et de reconstruction sera établi entre Washington et Kiev, à participation égale, qui devra veiller aux projets d’exploitation des minerais contenus dans le sol ukrainien, ainsi que le pétrole et le gaz.

L’idée d’origine d’une implication américaine dans ces projets avait été avancée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en septembre 2024. Mais à son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a envisagé ce sujet comme une forme de paiement pour l’aide américaine militaire et financière engagée depuis le début la guerre. Une aide qu’il a estimée de façon arbitraire à 350 milliards de dollars (309 milliards d’euros), alors que le montant réel est environ trois fois inférieur.

« Un processus de paix centré sur une Ukraine libre »

Le président américain voulait donc une forme de réparation gigantesque, et cela sans offrir l’essentiel aux yeux de l’Ukraine : des garanties de sécurité, pour la protéger d’éventuelles attaques russes futures. La venue de Volodymyr Zelensky dans le bureau Ovale, le 28 février, fut un désastre diplomatique, reportant la signature de l’accord sur les minerais. Sa première mouture était extrêmement défavorable à Kiev et ressemblait à une extorsion, que Washington voulait faire signer sans tarder.

De façon plus discrète, la partie ukrainienne a ensuite travaillé, avec des juristes internationaux, pour présenter des amendements et des contre-propositions. La version finale qui a été validée – mais pas détaillée par la partie américaine – semble bien plus équilibrée. « Cet accord signale clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée en faveur d’un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme », a précisé le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, dans un communiqué, employant ainsi des mots jamais entendus dans la bouche du président américain. Dans une note publique, la Maison Blanche emploie les termes de « partenariat », de « coopération » et de « retours à long terme pour les deux pays ».

Kiev et Washington sur le même pied d’égalité

Homme-clé de cette négociation, Scott Bessent s’était plaint plus tôt dans la journée de mercredi, lors d’une réunion du cabinet autour de Donald Trump, d’un contretemps de dernière minute côté ukrainien. Dans le communiqué, il précise qu’« aucun Etat ni aucune personne ayant financé ou alimenté la machine de guerre russe ne sera autorisée à bénéficier de la reconstruction de l’Ukraine ».

Du côté ukrainien, c’est Ioulia Svyrydenko, la ministre de l’économie, qui à Washington a signé le document ; ce dernier devra être encore ratifié par la Rada (Parlement). La ministre a détaillé sur le réseau social X le contenu de cet accord. Selon elle, le fonds créé place les deux partenaires sur un plan d’égalité, respectant la pleine souveraineté ukrainienne. Kiev sera le seul décisionnaire en matière de lieux et de ressources à exploiter. Le document ne prévoit pas de réparations financières aux Etats-Unis pour leur aide multiforme depuis le début de la guerre, en février 2022. Pourtant, le vice-chef de l’administration, Stephen Miller, continuait à parler jeudi matin d’un « remboursement » pour les « centaines de milliards de dollars que nos contribuables ont dépensés pour subventionner la guerre en Ukraine ». Ce propos divergent témoigne surtout de l’approche isolationniste, pleine de défiance à l’égard de Kiev, qui domine parmi les conseillers les plus radicaux du président.

Un accord mutuellement bénéfique

« L’accord respecte la Constitution et préserve la trajectoire de l’Ukraine vers une intégration européenne », a souligné Ioulia Svyrydenko. Il s’agissait d’un point-clé pour Kiev, qui ne voulait pas se retrouver dans une situation de dette immédiate et lourde vis-à-vis de Washington, portant un coup à ses ressources budgétaires déjà très limitées par la guerre. La priorité est de tenir ses engagements par rapport à l’Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Le fonds créé ne sera alimenté que par de nouveaux revenus, générés par des permis inédits d’exploitation des minerais, du pétrole et du gaz. Les projets déjà existants ne sont donc pas concernés, leurs recettes demeurant entièrement ukrainiennes.

La ministre de l’économie a insisté sur l’importance des investissements américains à venir et des transferts de technologie. Elle a même lié le fonds à la mise à disposition de nouvelles aides de type militaire, citant les systèmes de défense antiaérienne, que réclame le président Volodymyr Zelensky pour mieux protéger les zones civiles contre les missiles russes. Selon le ministre des affaires étrangères, Andrii Sybiha, l’accord représente « un investissement dans la présence à long terme d’entreprises stratégiques américaines en Ukraine et dans la formation d’une architecture future de sécurité ».

Or Donald Trump, lorsqu’il était interrogé ces derniers temps sur la mauvaise volonté du président russe, Vladimir Poutine, en vue d’un cessez-le-feu, n’a jamais évoqué de nouvelles livraisons d’armes. Il a préféré citer des sanctions financières et bancaires éventuelles contre Moscou, notamment pour affaiblir ses recettes énergétiques. Pour la Maison Blanche, des intérêts économiques américains forment une garantie de sécurité en soi.

Selon l’Ukraine, cet accord est mutuellement bénéfique et ancre la relation bilatérale sur le long terme, même si – détail essentiel – le potentiel des minerais ukrainiens demeure largement spéculatif et nécessite des investissements énormes. « Nous escomptons que, pendant les dix premières années, les profits et les revenus du fonds ne seront pas redistribués mais au lieu de cela réinvestis en Ukraine dans de nouveaux projets ou dans la reconstruction, a précisé la ministre de l’économie. Ces termes feront l’objet de discussions à venir. »

Dans le communiqué américain, il est aussi fait mention de la volonté partagée de « rendre opérationnel au plus vite » cet accord. Une façon de reconnaître, en creux, que ses paramètres généraux ont beau être fixés, il reste beaucoup d’incertitudes sur sa mise en œuvre concrète. La poursuite du conflit armé risquerait de réduire ce document à une ambition de papier. Si l’accord établit un lien économique fort entre les Etats-Unis et l’Ukraine, il représente surtout à ce stade une forme d’assurance politique et psychologique pour Donald Trump, qui estimait son pays abusé. Mais, au-delà de cet accord, une fin de l’implication diplomatique américaine, en vue d’une paix négociée, laisserait l’Ukraine dans une forme de précarité sécuritaire inédite depuis trois ans.

Conflit israélo-palestinien : La Défense civile de Gaza annonce 19 morts après des frappes israéliennes

Le Figaro (avec AFP) – Aujourd’hui à 17:18

Israël a repris les bombardements dans la bande de Gaza. Cette nuit, 19 personnes seraient décédées suite à 3 frappes dans le nord et l’ouest du pays. Principalement des enfants selon la Défense civile qui intervient auprès des blessés et recense le nombre de disparitions.

Les bombardements se poursuivent dans la bande de Gaza. EYAD BABA / AFP

A Gaza, 19 personnes auraient trouvé la mort ce lundi après des frappes israéliennes au nord du territoire palestinien, annonce un porte parole de la Défense civile. Une première frappe sur une maison aurait causé la mort de 9 personnes dont 5 enfants. Au nord du pays, deux frappes auraient entrainé le décès de 10 autres personnes.

Des bombardements qui font suite aux nombreux refus du Hamas de libérer des otages israéliens. Contactée au sujet de ces frappes, l’armée israélienne, qui a repris les bombardements, n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.

La trêve laisse place aux bombardements

L’armée israélienne a repris ses bombardements et son offensive sur la bande de Gaza le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas dans la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023. Une attaque qui aurait causé la mort de 1 218 israéliens, la plupart des civils.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne. Le Hamas retient également la dépouille d’un soldat israélien tué lors d’une précédente guerre à Gaza, en 2014.

Face à ces provocations, Israël a bloqué le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans le territoire. Le pays affirme que ce blocus total est destiné à faire pression sur le mouvement islamiste pour qu’il libère tous les otages qu’il détient.

Théophile Colas.

Un accord financier conclu entre le prince Harry et le propriétaire du tabloïd « The Sun »

Le fils de Charles III et de la princesse Diana vient de conclure un accord financier avec Rupert Murdoch, propriétaire de la société News Group Newspapers, qui détient de nombreux tabloïd, dont « The Sun ». Cet accord met fin aux poursuites engagées par le prince Harry à l’encontre du groupe de Rupert Murdoch. En effet, il lui reprochait d’avoir recouru à des procédés illégaux pour recueillir des informations destinées à nourrir des articles le concernant, il y a plus d’une décennie.

Le prince Harry et son avocat David Sherbone quittent la Haute Cour de justice britannique après avoir témoigné dans l’affaire du tabloïd Daily Mirror, le 7 juin 2023 (Ben Stansall)

Une nouvelle qui pose question alors que cet accord financier était la dernière solution permettant de passer outre un procès. Cet accord interroge non seulement sur un plan éthique, car il fixe les limites de l’investigation journalistique, dans la quête de recherche d’information mais surtout parce qu’il permet au prince Harry d’assouvir sa domination sur un groupe de médias.

L’avocat du prince Harry, David Sherborne, annonce l’accord conclu entre le fils de Charles III et le tabloïd « The Sun », le 22 janvier 2025, devant la Haute Cour de Londres. BENJAMIN CREMEL / AFP

Des questions se posent sur les conditions extra financières de cet accord sur le traitement futur de l’actualité autour du prince Harry. De plus, il inquiète sur les moyens de pression dont disposent certains millionnaires et sur leur capacité à mettre sur silence un groupe de médias et tous les journaux qu’il détient. En effet, au-delà du tabloïd « The Sun », ce sont d’autres journaux qui font les frais de cet accord, le propriétaire de la société New Group Newspapers détenant également « The Times », « The Daily Telegraph », « The Wall Street Journal », « New York Post »…

Un journaliste français a été arrêté par l’armée israélienne.

Le journaliste indépendant Sylvain Mercadier a été arrêté par l’armée israélienne. Il réalisait un reportage sur l’avancée des troupes israéliennes dans la zone dématérialisée du plateau de Golan, en Syrie. Même si les militaires assurent les avoir relâchés peu après. En effet, le journaliste était accompagné de son collaborateur, Mohammed Fayad.

Sylvain Mercadier est reporter français indépendant et collaborateur de l’hebdomadaire « Marianne ». (DR)

Le pigiste, qui collaborait avec l’hebdomadaire Marianne, affirme avoir été maltraité pendant plus de 4 heures, menacé et humilié. Cette actualité interroge sur le journalisme de guerre, déjà menacé.

D’autant plus que le journaliste affirme que son matériel lui a été subtilisé, tout comme sa carte SIM. Des méthodes qui posent question sur la liberté d’expression et la liberté du journalisme alors que le français ne semblait avoir enfreint aucune règle.

Un char de l’armée israélienne, le 8 janvier 2025 à Quneitra, en Syrie, près du plateau du Golan. (MELIK EBU UBEYDE / ANADOLU / AFP)

Le traitement médiatique des guerres devient de plus en plus complexe et inquiétant quand les militaires eux mêmes se permettent de censurer un journaliste en l’interpellant violemment et lui confisquant ses images. De plus, ce n’est pas la première fois qu’Israël empêche les journalistes d’exercer leur travail. Déjà suffisamment dangereux et contraignant, le journalisme de guerre serait-il menacé ?

Théophile Colas

Après RFI et France24, la junte suspend la BBC pendant 3 mois au Niger.

Au Niger, alors que la junte s’est emparée du pouvoir suite à son coup d’Etat en 2023, l’espace médiatique continu d’être traqué et menacé par les militaires au pouvoir. La semaine dernière, c’est le média d’information radiophonique Britannique BBC qui a été suspendu pour une durée de 3 mois. Cette suspension intervient suite à l’annonce qu’une attaque djihadiste particulièrement meurtrière avait frappé, la veille, la localité de Chatoumane, dans la zone de Téra (Ouest), près du Burkina Faso.

La junte au Niger a annoncé la suspension pour trois mois de la radio britannique BBC
 AFP/Archives Susannah Ireland

La junte n’en est pas à sa première suspension de média. En effet, elle avait déjà privé de diffusion les médias français France24 et RFI en août 2023, quelques jours seulement après le coup d’Etat qui a permis à la junte du général Abdourahamane Tiani de prendre le pouvoir dans ce pays sahélien. D’ailleurs, le régime a annoncé jeudi 12 décembre « porter plainte » contre Radio France Internationale pour « incitation aux génocides et aux massacres intercommunautaires » au Niger.

Concernant la radio britannique, elle est accusée d’avoir diffusé des « informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes » qui luttent contre les djihadistes, affirme le communiqué. Cette suspension inquiète d’autant plus que les programmes de la BBC, en langue haoussa par l’intermédiaire de radios locales partenaires, étaient particulièrement écoutés dans le pays. La junte prive donc des milliers de personnes du droit à l’information et fragilise dans le même temps le réseau de radios locales qui risque de perdre en auditeurs.

La lettre envoyée par le Ministre de la communication des postes et de l’économie numérique, Sidi Mohamed Raliou au groupes de presse Anfani, R&M et Saraounia demandant la suspension des programmes de la BBC s’inscrit dans une vaste campagne de désinformation. Depuis le coup d’Etat de juillet 2023, les tensions entre le régime militaire et les médias étrangers sont croissantes. La junte les accuse de campagnes de désinformations, justifiant ses suspensions dans la nécessité de maintenir la stabilité et de protéger le pays.

Théophile Colas

La journaliste Ariane Lavrilleux convoquée par la justice pour ses enquêtes en vue d’une mise en examen.

Journaliste du média d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux a été convoquée par la justice ce mardi 3 décembre 2024 pour « atteintes au secret défense ». Cette décision pose question sur la frontière entre ce que le journaliste peut se permettre de faire dans sa quête de l’information et ce qui est répréhensible par la loi. De plus, cela interroge sur les pressions exercées sur les journalistes d’enquêtes d’Etat ainsi que sur leurs sources.

Paris, 21 septembre. La journaliste d’investigation française Anne Lavrilleux en conférence de presse dans les locaux de l’ONG Reporter Sans Frontières, dénonce « une attaque claire, nette et précise contre la liberté d’informer », après avoir passé près de 40 heures en garde à vue. (THOMAS SAMSON / AFP)

La journaliste du média d’investigation sera reçue le 17 janvier prochain et risque jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le tout pour avoir contribué à révéler des informations sur une opération militaire secrète de la France en Egypte, qui a conduit à l’exécution arbitraire de centaines de civils égyptiens. La liberté de la presse serait donc de nouveau menacée et la loi de 2010 sur la protection du secret des sources des journalistes est bousculée. En effet, cette mise en examen fait suite au travail d’espionnage auquel la journaliste a été soumise, dispositif d’ordinaire adopté contre les terroristes et le contre-espionnage.

Cette convocation marque le franchissement d’une nouvelle étape en matière de pression exercée sur les journalistes effectuant des enquêtes sur les affaires d’Etat. Pour aller plus loin, cette affaire fait débat d’un point de vue démocratique, en ce qui concerne les mesures de contraintes à l’égard des journalistes. D’autant plus que la source d’Ariane, un ancien militaire, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire pour « détournement et divulgation du secret défense nationale ». Cette mise en examen fragilise la loi de 2010 sur la protection des sources, d’autant plus qu’Ariane est la quatrième journaliste de Disclose intimidée par les services de renseignement intérieur. Autant de sources que les services de renseignement ont cherché à identifier, autant de journalistes surveillés.

Il n’est plus simplement question de protection du journaliste, mais également de sa source. Une affaire qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’espace médiatique, dans le cas où les sources refuseraient de parler par peur d’être à leur tour traquées, et attaquées en justice, les enquêtes d’investigation ne seraient rendues que plus complexes et difficiles.

Théophile Colas.

Après les titres de presse, les milliardaires mettent la main sur une école de journalisme.

Alors que la mainmise de puissants milliardaires sur les médias pose question et inquiète, l’ESJ de Paris vient d’être elle-même reprise par ces propriétaires de titres, dont Vincent Bolloré et Rodolphe Saadé. Bien que ne figurant pas parmi les 14 écoles de journalisme reconnues par la CPNEJ, l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, fondée en 1899, est la plus ancienne école de journalisme au monde.

L’entrée de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, dans le 13e arrondissement, le 9 mai 2024. RICCARDO MILANI / HANS LUCAS VIA AFP

Propriété du groupe Lagardère lui-même détenu par Bolloré, le JDD affirme que ce rachat va « insuffler un nouveau départ », le qualifiant de « rachat aux alliances prestigieuses » . Il ne manque pas de vanter les ambitions d’excellence et de modernisation des acheteurs, décrits comme des investisseurs influents du paysage économique et médiatique français.

Vincent Bolloré possède déjà de nombreux médias français et accentue sa mainmise sur l’information. MEDIAPART.

Libération analyse d’une tout autre manière cette information, catégorisant les investisseurs comme « à droite » et évoquant ce rachat comme une nouvelle étape de la « bollorisation des médias ». Ce même article met également en avant l’inquiétude des étudiants de l’ESJ qui ont « peur de ne pas trouver du travail quand les rédactions verront qu’on a fait la Bolloré School of Journalism. »

Médiapart est du même avis et observe ce rachat comme une possibilité « d’élargir leur pouvoir d’influence en formatant de futures générations de journalistes en France. » Un évènement qui inquiète quant à l’avenir du métier de journaliste et de la libre circulation de l’information, alors que les milliardaires déjà accusés d’influencer la ligne éditoriale s’en prennent désormais à la racine même du journalisme, dès la formation.

Théophile Colas.

« The New York Times » touché par une grève à quelques heures des élections présidentielles.

Alors que le monde entier avait les yeux rivés sur les Etats-Unis et le duel opposant la démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump, le célèbre média américain « The New York Times » a été frappé par une grève de centaines d’employés des métiers technologiques.

US Vice President and Democratic presidential candidate Kamala Harris (R) shakes hands with former US President and Republican presidential candidate Donald Trump during a presidential debate at the National Constitution Center in Philadelphia, Pennsylvania, on September 10, 2024. (Photo by SAUL LOEB / AFP)

Les spécialistes des outils numériques ne se sont pas arrêtés aux menaces. Ils les ont mises a exécution. Ces derniers réclament des augmentations de salaire, de la flexibilité sur le travail à distance et une protection contre les licenciements sans « cause juste », d’après le quotidien Le Monde. Pas de quoi perturber le célèbre journal américain qui se félicitait d’avoir mobilisé « plus de cent reporters, photographes, vidéastes et data journalistes » à travers le pays pour couvrir et analyser les résultats du scrutin.

Ils sont donc plus de 600 à ne pas être venu travailler en cette veille d’élection, espérant obtenir de meilleurs conditions de travail. Libération mettait en évidence le timing choisi de cette grève, qui intervient à un moment crucial. De quoi se questionner sur le niveau de désespoir que les grévistes ont atteint. Les syndicats déploraient d’ailleurs le manque de réponse apporté par la direction «Malgré le risque d’une grève qui perturberait l’accès aux informations pendant l’élection présidentielle, la direction n’a pas réussi à répondre de manière significative aux principales préoccupations des travailleurs du secteur technologique».

Le bâtiment du « New York Times » à New York, le 21 mai 2009. REUTERS PHOTOGRAPHER / REUTERS

Le mouvement de grève « illimité » risque de toucher le journal après les élections. Les grévistes sont en conflit avec la direction et réclament davantage de sécurité sur leurs postes. Un sujet sensible donc qui peut poser question sur les droits d’éviction dont dispose la direction, et la manière dont ceux-ci sont employés.

Un mouvement de grève qui pourrait réduire l’accès à l’information en ces élections présidentielles et qui en dit long sur le désespoir des grévistes, face à la non réaction de la direction malgré les réclamations et menaces.

Théophile Colas.