Un journaliste français a été arrêté par l’armée israélienne.

Le journaliste indépendant Sylvain Mercadier a été arrêté par l’armée israélienne. Il réalisait un reportage sur l’avancée des troupes israéliennes dans la zone dématérialisée du plateau de Golan, en Syrie. Même si les militaires assurent les avoir relâchés peu après. En effet, le journaliste était accompagné de son collaborateur, Mohammed Fayad.

Sylvain Mercadier est reporter français indépendant et collaborateur de l’hebdomadaire « Marianne ». (DR)

Le pigiste, qui collaborait avec l’hebdomadaire Marianne, affirme avoir été maltraité pendant plus de 4 heures, menacé et humilié. Cette actualité interroge sur le journalisme de guerre, déjà menacé.

D’autant plus que le journaliste affirme que son matériel lui a été subtilisé, tout comme sa carte SIM. Des méthodes qui posent question sur la liberté d’expression et la liberté du journalisme alors que le français ne semblait avoir enfreint aucune règle.

Un char de l’armée israélienne, le 8 janvier 2025 à Quneitra, en Syrie, près du plateau du Golan. (MELIK EBU UBEYDE / ANADOLU / AFP)

Le traitement médiatique des guerres devient de plus en plus complexe et inquiétant quand les militaires eux mêmes se permettent de censurer un journaliste en l’interpellant violemment et lui confisquant ses images. De plus, ce n’est pas la première fois qu’Israël empêche les journalistes d’exercer leur travail. Déjà suffisamment dangereux et contraignant, le journalisme de guerre serait-il menacé ?

Théophile Colas

Après RFI et France24, la junte suspend la BBC pendant 3 mois au Niger.

Au Niger, alors que la junte s’est emparée du pouvoir suite à son coup d’Etat en 2023, l’espace médiatique continu d’être traqué et menacé par les militaires au pouvoir. La semaine dernière, c’est le média d’information radiophonique Britannique BBC qui a été suspendu pour une durée de 3 mois. Cette suspension intervient suite à l’annonce qu’une attaque djihadiste particulièrement meurtrière avait frappé, la veille, la localité de Chatoumane, dans la zone de Téra (Ouest), près du Burkina Faso.

La junte au Niger a annoncé la suspension pour trois mois de la radio britannique BBC
 AFP/Archives Susannah Ireland

La junte n’en est pas à sa première suspension de média. En effet, elle avait déjà privé de diffusion les médias français France24 et RFI en août 2023, quelques jours seulement après le coup d’Etat qui a permis à la junte du général Abdourahamane Tiani de prendre le pouvoir dans ce pays sahélien. D’ailleurs, le régime a annoncé jeudi 12 décembre « porter plainte » contre Radio France Internationale pour « incitation aux génocides et aux massacres intercommunautaires » au Niger.

Concernant la radio britannique, elle est accusée d’avoir diffusé des « informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes » qui luttent contre les djihadistes, affirme le communiqué. Cette suspension inquiète d’autant plus que les programmes de la BBC, en langue haoussa par l’intermédiaire de radios locales partenaires, étaient particulièrement écoutés dans le pays. La junte prive donc des milliers de personnes du droit à l’information et fragilise dans le même temps le réseau de radios locales qui risque de perdre en auditeurs.

La lettre envoyée par le Ministre de la communication des postes et de l’économie numérique, Sidi Mohamed Raliou au groupes de presse Anfani, R&M et Saraounia demandant la suspension des programmes de la BBC s’inscrit dans une vaste campagne de désinformation. Depuis le coup d’Etat de juillet 2023, les tensions entre le régime militaire et les médias étrangers sont croissantes. La junte les accuse de campagnes de désinformations, justifiant ses suspensions dans la nécessité de maintenir la stabilité et de protéger le pays.

Théophile Colas

La journaliste Ariane Lavrilleux convoquée par la justice pour ses enquêtes en vue d’une mise en examen.

Journaliste du média d’investigation Disclose, Ariane Lavrilleux a été convoquée par la justice ce mardi 3 décembre 2024 pour « atteintes au secret défense ». Cette décision pose question sur la frontière entre ce que le journaliste peut se permettre de faire dans sa quête de l’information et ce qui est répréhensible par la loi. De plus, cela interroge sur les pressions exercées sur les journalistes d’enquêtes d’Etat ainsi que sur leurs sources.

Paris, 21 septembre. La journaliste d’investigation française Anne Lavrilleux en conférence de presse dans les locaux de l’ONG Reporter Sans Frontières, dénonce « une attaque claire, nette et précise contre la liberté d’informer », après avoir passé près de 40 heures en garde à vue. (THOMAS SAMSON / AFP)

La journaliste du média d’investigation sera reçue le 17 janvier prochain et risque jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le tout pour avoir contribué à révéler des informations sur une opération militaire secrète de la France en Egypte, qui a conduit à l’exécution arbitraire de centaines de civils égyptiens. La liberté de la presse serait donc de nouveau menacée et la loi de 2010 sur la protection du secret des sources des journalistes est bousculée. En effet, cette mise en examen fait suite au travail d’espionnage auquel la journaliste a été soumise, dispositif d’ordinaire adopté contre les terroristes et le contre-espionnage.

Cette convocation marque le franchissement d’une nouvelle étape en matière de pression exercée sur les journalistes effectuant des enquêtes sur les affaires d’Etat. Pour aller plus loin, cette affaire fait débat d’un point de vue démocratique, en ce qui concerne les mesures de contraintes à l’égard des journalistes. D’autant plus que la source d’Ariane, un ancien militaire, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire pour « détournement et divulgation du secret défense nationale ». Cette mise en examen fragilise la loi de 2010 sur la protection des sources, d’autant plus qu’Ariane est la quatrième journaliste de Disclose intimidée par les services de renseignement intérieur. Autant de sources que les services de renseignement ont cherché à identifier, autant de journalistes surveillés.

Il n’est plus simplement question de protection du journaliste, mais également de sa source. Une affaire qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’espace médiatique, dans le cas où les sources refuseraient de parler par peur d’être à leur tour traquées, et attaquées en justice, les enquêtes d’investigation ne seraient rendues que plus complexes et difficiles.

Théophile Colas.

Après les titres de presse, les milliardaires mettent la main sur une école de journalisme.

Alors que la mainmise de puissants milliardaires sur les médias pose question et inquiète, l’ESJ de Paris vient d’être elle-même reprise par ces propriétaires de titres, dont Vincent Bolloré et Rodolphe Saadé. Bien que ne figurant pas parmi les 14 écoles de journalisme reconnues par la CPNEJ, l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, fondée en 1899, est la plus ancienne école de journalisme au monde.

L’entrée de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, dans le 13e arrondissement, le 9 mai 2024. RICCARDO MILANI / HANS LUCAS VIA AFP

Propriété du groupe Lagardère lui-même détenu par Bolloré, le JDD affirme que ce rachat va « insuffler un nouveau départ », le qualifiant de « rachat aux alliances prestigieuses » . Il ne manque pas de vanter les ambitions d’excellence et de modernisation des acheteurs, décrits comme des investisseurs influents du paysage économique et médiatique français.

Vincent Bolloré possède déjà de nombreux médias français et accentue sa mainmise sur l’information. MEDIAPART.

Libération analyse d’une tout autre manière cette information, catégorisant les investisseurs comme « à droite » et évoquant ce rachat comme une nouvelle étape de la « bollorisation des médias ». Ce même article met également en avant l’inquiétude des étudiants de l’ESJ qui ont « peur de ne pas trouver du travail quand les rédactions verront qu’on a fait la Bolloré School of Journalism. »

Médiapart est du même avis et observe ce rachat comme une possibilité « d’élargir leur pouvoir d’influence en formatant de futures générations de journalistes en France. » Un évènement qui inquiète quant à l’avenir du métier de journaliste et de la libre circulation de l’information, alors que les milliardaires déjà accusés d’influencer la ligne éditoriale s’en prennent désormais à la racine même du journalisme, dès la formation.

Théophile Colas.

« The New York Times » touché par une grève à quelques heures des élections présidentielles.

Alors que le monde entier avait les yeux rivés sur les Etats-Unis et le duel opposant la démocrate Kamala Harris au républicain Donald Trump, le célèbre média américain « The New York Times » a été frappé par une grève de centaines d’employés des métiers technologiques.

US Vice President and Democratic presidential candidate Kamala Harris (R) shakes hands with former US President and Republican presidential candidate Donald Trump during a presidential debate at the National Constitution Center in Philadelphia, Pennsylvania, on September 10, 2024. (Photo by SAUL LOEB / AFP)

Les spécialistes des outils numériques ne se sont pas arrêtés aux menaces. Ils les ont mises a exécution. Ces derniers réclament des augmentations de salaire, de la flexibilité sur le travail à distance et une protection contre les licenciements sans « cause juste », d’après le quotidien Le Monde. Pas de quoi perturber le célèbre journal américain qui se félicitait d’avoir mobilisé « plus de cent reporters, photographes, vidéastes et data journalistes » à travers le pays pour couvrir et analyser les résultats du scrutin.

Ils sont donc plus de 600 à ne pas être venu travailler en cette veille d’élection, espérant obtenir de meilleurs conditions de travail. Libération mettait en évidence le timing choisi de cette grève, qui intervient à un moment crucial. De quoi se questionner sur le niveau de désespoir que les grévistes ont atteint. Les syndicats déploraient d’ailleurs le manque de réponse apporté par la direction «Malgré le risque d’une grève qui perturberait l’accès aux informations pendant l’élection présidentielle, la direction n’a pas réussi à répondre de manière significative aux principales préoccupations des travailleurs du secteur technologique».

Le bâtiment du « New York Times » à New York, le 21 mai 2009. REUTERS PHOTOGRAPHER / REUTERS

Le mouvement de grève « illimité » risque de toucher le journal après les élections. Les grévistes sont en conflit avec la direction et réclament davantage de sécurité sur leurs postes. Un sujet sensible donc qui peut poser question sur les droits d’éviction dont dispose la direction, et la manière dont ceux-ci sont employés.

Un mouvement de grève qui pourrait réduire l’accès à l’information en ces élections présidentielles et qui en dit long sur le désespoir des grévistes, face à la non réaction de la direction malgré les réclamations et menaces.

Théophile Colas.

La chaîne d’information continue BFMTV fait face à une vague de départs qui pose question.

Le départ du directeur de la rédaction de BFMTV, Philippe Corbé, a été celui de trop et a réveillé l’univers médiatique. Il survient après une série de départs en cascade, de la chaîne d’information continue et soulève des inquiétudes sur l’indépendance éditoriale de la chaîne.

Le rachat du groupe BFM-RMC par Rodolphe Saadé en juillet dernier, serait à l’origine du départ de Philippe Corbé. C’est en tout cas ce que relaie Le Monde, à travers les propos du président de BFMTV et RMC, Nicolas de Tavernost « La clause de cession qui s’est ouverte avec le rachat de BFM par CMA CGM crée une opportunité dont certains se saisissent, c’est la vie normale d’une entreprise ».

Nicolas de Tavernost, alors patron du groupe M6, désormais président de BFM-TV et de RMC, à l’Elysée, le 16 février 2023. LUDOVIC MARIN / AFP

Le quotidien régional Ouest-France surenchérit cette idée « Quelques mois après l’annonce du rachat […] par Rodolphe Saadé, […] les départs s’enchaînent au sein de la chaîne d’information en continu. » Ce même article ne manque pas de préciser que ces départs interviennent alors que BFMTV connaît une rentrée compliquée, et « a subi la domination de CNews » qui la devance de 0.3 points d’audience.

Le groupe Altice de Patrick Drahi a annoncé le rachat par CMA CGM de sa filiale média, Altice Média. L’armateur marseillais détient construit désormais un groupe de presse de premier plan.
AFP / BERTRAND GUAY

La chaîne de télévision suisse RTS s’inquiète, elle, d’une probable « perte d’indépendance éditoriale » de la chaîne suite à cette vague de départ. Elle ne se prive pas de rappeler la mise à pied du directeur de La Provence, en mars dernier, à la suite d’une « Une » jugée trop critique sur le déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille. De quoi amener les médias à se poser des questions sur la gestion de BFM par Saadé.

Théophile Colas.

Bernard Arnault succède à Bolloré et s’empare de Paris Match

C’était la grande information de la semaine dernière : Bernard Arnault a racheté Paris Match au profit de Vincent Bolloré. De nombreux articles accueillent cette information comme une libération pour Paris Match de la ligne éditoriale très à droite imposée par Bolloré. Néanmoins, cela reste très inquiétant car Bernard Arnault met la main sur un nouveau titre de presse, et risque d’y promouvoir ses groupes de luxes, à l’image de ce qu’il a mis en place chez Les Echos et Le Parisien. Et ce, même si le milliardaire affirme le contraire, parlant même de « marque à part entière, indépendante du groupe de presse Les Échos-Le Parisien ».

En intégrant LVMH, Paris Match devient une marque à part entière, indépendante du groupe de presse Les Échos-Le Parisien - NICOLAS MESSYASZ

Les deux milliardaires se sont mis d’accord sur la vente et l’achat du magazine hebdomadaire français d’actualité et d’images pour une maudite somme de 120 millions d’euros. Finalement, rien de rassurant de voir un journal passer des mains d’un milliardaire à un autre, d’autant plus que le propriétaire du groupe LVMH n’hésite pas à « peser sur la ligne éditoriale » comme l’affirme Médiapart. D’ailleurs, Bernard Arnault ne cache pas sa satisfaction dans un communiqué «Je tiens à remercier chaleureusement Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère qui nous passent aujourd’hui le flambeau»

Paris Match s’est déjà profondément transformé depuis que le magazine a été racheté par Vincent Bolloré. ©Getty – Frédéric Stevens / Getty

Pourtant, Bernard Arnauld affirme vouloir « refaire le Paris Match de la grande époque » et « réembaucher » après les nombreux départs survenus sous Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère.

Théophile Colas.

TNT : Le Conseil d’Etat saisi par la chaîne C8, pour contester son non renouvellement par l’ARCOM.

En juillet dernier, le régulateur de l’audiovisuel a rendu public la liste des candidatures retenues pour les 15 nouvelles fréquences TNT de 2025, laissant C8 sans droit de diffusion.

Exclusif – Cyril Hanouna sur le plateau de l’émission « TPMP » présentée par C.Hanouna et diffusée en direct sur C8, Paris, France, le 27mai 2024. © Jack Tribeca / Bestimage Exclusive – No web en Suisse / Belgique Set for the programme Touche pas à mon poste (TPMP) broadcast live on C8 on 27 May 2024

L’émission phare de la chaine du groupe Vivendi détenu par Vincent Bolloré a fait parler d’elle à de nombreuses reprises, plongeant C8 au coeur des polémiques. En effet, elle a totalisé 7,6 millions d’euros d’amende et une trentaine de sanctions depuis 2012. Néanmoins, elle joue son va-tout et vient de saisir le Conseil d’Etat ce jeudi 19 septembre, en contestation de la décision de l’ARCOM de ne pas renouveler sa fréquence TNT à partir de février 2025.

Pour rappel, l’animateur de 49 ans pourra toujours miser sur les autres chaines du propriétaire de C8. La maison mère du groupe Canal+ regroupe en effet Canal Série, CStar ou encore CNews

Dans Ouest-France, Brice Viret (directeur général de Canal+) avait précisé lors de l’audition devant l’ARCOM « avec ou sans C8, vous le retrouverez sur une autre chaîne. »

Dans le même registre, NRJ12 avait également fait appel à la présélection, la veille. La chaîne de télévision de l’actionnaire Jean-Paul Baudecroux n’a effectivement, pas été reconduite par l’ARCOM, faute d’audience, notamment sur les grilles de rediffusion

Jean-Paul Baudecroux, principal actionnaire du group NRJ.

Théophile Colas, Félix Landais.

Equipe de France : les supporters ne veulent plus de Didier Deschamps.

Sélectionneur de l’Equipe de France depuis 2012, Didier Deschamps, 55 ans, a su redorer le blason tricolore. Pourtant, malgré ses 3 finales atteintes en 6 compétitions majeures à la tête des « Bleus », la fin semble proche.

En effet, les bons résultats commencent à se faire rare, et ce malgré la demi-finale atteinte par les bleus lors du dernier Euro. Beaucoup reprochent au sélectionneur de manquer d’ambition sur le plan de jeu et ne sont pas satisfaits des performances de leur équipe nationale, en dépit des « bons » résultats en compétition : 2 victoires, 3 nuls et 2 défaites à l’Euro 2024.

Par ailleurs, la défaite à domicile face à l’Italie (1-3) vendredi dernier semble être celle de trop pour les français qui ne se sont pas précipités sur la billetterie pour l’affiche France-Belgique, au Groupama Stadium ( 10 000 places vacantes au coup d’envoi). Les présents ne ce sont, quant à eux, pas privés d’exprimer leur mécontentement, sifflant copieusement le sélectionneur.

Mon premier article

Cours de 8h30 à 10h30 avec Laurent Bohu. Je suis à côté de Gaspard.

Antoine Griezmann of France scores a late goal to put France 1-0 ahead during the UEFA EURO 2016 Group A match between France and Albania at Stade Velodrome on June 15, 2016 in Marseille, France. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)