Comment les éditeurs de presse peuvent-ils préserver leur indépendance face à la domination des GAFAM dans l’écosystème numérique ?
Dans un article du 12 novembre 2024, Le Monde aborde une nouvelle offensive judiciaire de la presse française contre les GAFAM. Les éditeurs de presse, réunis sous l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), accusent les géants du numérique, notamment Google et Meta, de ne pas respecter leurs engagements liés aux droits voisins. Ces droits, encadrés par une directive européenne de 2019, visent à rémunérer équitablement les médias pour l’utilisation de leurs contenus en ligne. Cette action souligne les tensions persistantes entre les éditeurs de presse et les plateformes numériques, qui, malgré des accords initiaux, n’auraient pas respecté les termes des contrats conclus.
Cette veille s’inscrit dans la continuité de mes recherches sur la transformation des médias sous l’influence des plateformes numériques. Lors de ma première veille, j’ai exploré l’émergence de YouTube comme télévision d’un nouveau genre, marquant une rupture dans la manière dont les jeunes consomment l’information. Par la suite, j’ai analysé le Code de sécurité en ligne irlandais, qui met en avant les efforts de régulation pour protéger les mineurs. Aujourd’hui, le combat pour les droits voisins révèle une autre facette de cette problématique : l’enjeu économique pour les médias traditionnels face à des plateformes omnipotentes, qui redéfinissent les règles de l’écosystème médiatique.
La responsabilité des algorithmes ?
Un autre point crucial soulevé par ces conflits est l’absence de contrôle efficace des algorithmes sur les contenus nocifs. Alors que des procès comme celui intenté contre TikTok (évoqué dans l’une de mes précédentes recherches) mettent en lumière les dangers des recommandations algorithmiques, il devient clair que le problème est autant technique que réglementaire. Les algorithmes sont optimisés pour maximiser l’engagement et les profits, ce qui complique la mise en place de limitations ciblées. La régulation juridique, bien qu’indispensable, semble insuffisante pour résoudre ce problème profondément ancré dans la conception même des technologies.
la suspension de Ouest-France sur X
Un nouvel exemple de confrontation entre médias traditionnels et plateformes numériques est la décision de Ouest-France de suspendre la publication de ses articles sur ses comptes X (ex-Twitter). Comme rapporté dans un article de Ouest-France publié récemment, cette décision résulte des récents changements dans la politique de la plateforme, jugée de moins en moins favorable à une diffusion fiable et équitable des contenus journalistiques.
Ce choix stratégique montre que les médias reprennent le contrôle sur la manière dont leurs articles sont diffusés, refusant de se soumettre aux algorithmes et aux politiques opaques des réseaux sociaux. Il s’inscrit également dans un contexte plus large où les éditeurs veulent affirmer leur indépendance face à des plateformes accusées de privilégier la viralité quitte à laisser l’accès aux fake news au détriment de l’information de qualité.
Pourquoi ce sujet m’intéresse
En tant qu’étudiante en journalisme, ce sujet touche directement à ma réflexion sur l’évolution des médias. Il illustre comment les relations de pouvoir entre les éditeurs et les plateformes redéfinissent le paysage médiatique.Étant jeune, j’ai bien conscience de la façons dont les jeunes consomment massivement l’information, mais pas que, via ces canaux, et nous somme particulièrement exposés aux conséquences de ces tensions. Ce travail de veille m’aide à comprendre les enjeux cruciaux pour garantir un journalisme éthique et indépendant dans l’ère numérique.
Autres Angles possible à aborder
La transparence des algorithmes et leur régulation : L’importance de la transparence dans les algorithmes utilisés par les grandes plateformes reste une problématique importante. Le règlement européen sur l’intelligence artificielle (IA), qui est entré en vigueur en août 2024, propose des obligations spécifiques pour assurer une utilisation responsable de l’IA. Par exemple, les systèmes d’IA à haut risque, comme ceux utilisés dans le recrutement, doivent désormais répondre à des normes strictes. Cela soulève des questions sur le contrôle éditorial et les biais algorithmiques dans les médias, un sujet qui pourrait être pertinent pour comprendre les effets sur la liberté de la presse.
L’impact de la régulation sur la liberté éditoriale des médias
Prenons l’exemple de l’ European Media Freedom Act (EMFA) qui cherche à protéger l’indépendance des médias en régulant les financements publics et la concentration des groupes médiatiques. Cette régulation s’inscrit dans une volonté de transparence et d’indépendance des journalistes face aux pressions politiques ou commerciales. Cet angle peut enrichir une discussion sur la relation entre la presse et les grandes plateformes numériques.
Les plateformes numériques face à la désinformation
Un autre sujet d’actualité est le rôle des plateformes dans la gestion des contenus et la lutte contre la désinformation. Dans ce cadre, des actions comme celle d’Ouest-France, suspendant la publication sur X (ex-Twitter), reflètent les tensions entre les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Cela pourrait être exploré sous l’angle de la responsabilité des plateformes dans la propagation ou la modération des informations.
Conclusion
Pour conclure, ce sujet prolonge mes réflexions sur l’impact des plateformes numériques sur l’écosystème médiatique. Il ne s’agit pas seulement d’une bataille économique, mais d’un combat pour la qualité de l’information et la santé mentale des utilisateurs. Les médias doivent donc faire encore plus attention sur la régulation de diffusion de leurs contenues sur les réseaux sociaux en employant des mesure encore plus stricte. Ces problématiques resteront au cœur des débats à mesure que la régulation des nouveaux médias évolue, et elles définissent les responsabilités pour nous, les journalistes de demain.
C’est tres bien.
un thème un peu général décliné selon trois angles distinct et un questionnement associé a chacun.
bien