L’art de s’ennuyer : pourquoi ne rien faire est bon pour l’esprit

Non classé Mai 9, 2025

Dans un monde où la productivité est valorisée au rang de vertu suprême, l’ennui semble être devenu un mal à éradiquer. Pourtant, s’ennuyer pourrait bien être un remède oublié à nos esprits saturés.

Le paradoxe de l’hyperactivité mentale
Nous vivons dans une époque où chaque minute libre est remplie : podcast pendant la vaisselle, vidéo pendant le déjeuner, e-mails entre deux stations de métro. L’ennui, ce vide béant de stimulation, est perçu comme un défaut à combler. Pourtant, les neurosciences suggèrent qu’un cerveau au repos n’est pas un cerveau inactif : il active le “réseau du mode par défaut”, une zone impliquée dans l’introspection, la mémoire autobiographique et la créativité.

Un tremplin pour la créativité
De nombreux écrivains, inventeurs et artistes ont vu naître leurs meilleures idées non pas dans l’effervescence d’un brainstorming, mais lors d’un moment d’errance mentale. Archimède dans son bain, Newton sous un pommier, ou plus récemment J.K. Rowling dans un train en retard : tous ont eu leur moment “eureka” en état de relâchement.

Apprendre à ne rien faire
Mais ne rien faire, ça s’apprend. Lâcher son téléphone, rester dans le silence, fixer un mur ou observer les gens passer, c’est un entraînement à contre-courant. C’est aussi une forme d’écoute de soi. Car l’ennui n’est pas seulement un vide, c’est un miroir : il nous confronte à notre agitation intérieure, à nos désirs refoulés, à notre peur de l’inertie.

Conclusion : redonner sa noblesse au vide
Réhabiliter l’ennui, c’est réapprendre à vivre avec soi-même. C’est redécouvrir le luxe du temps libre non planifié. En somme, s’ennuyer pourrait bien être le premier acte de résistance face à la tyrannie de l’utile.

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