Archive: 18 décembre 2024

Veille informationelle 18/12/2024

J’ai choisi de partir de l’article du Monde BFM-TV revendique « une forme de force tranquille ». Cela met en lumière la stratégie adoptée par BFM-TV face à une concurrence accrue sur le marché des chaînes d’information en continu en France. C’est pour la chaine et ses concurrentes un enjeu de diffusion et de mesure d’audience.

Depuis plusieurs mois, BFM-TV fait face à une concurrence renforcée, notamment de la part de CNews, qui a réussi à dépasser BFM-TV en parts d’audience en mai 2024, atteignant 2,8 % contre 2,7 % pour BFM-TV présentait Le Monde dans cet article. Cette progression de CNews s’explique par une programmation axée sur des débats polémiques et des thématiques sensibles, attirant un public en quête de contenus plus tranchés.

En réponse, BFM-TV a choisi de se positionner comme une source d’information « apaisée », misant sur une couverture factuelle et objective des événements, loin de l’exacerbation des passions. Cette approche vise à se différencier de ses concurrents.

Selon 20 Minutes, la nouvelle direction de BFM-TV affiche sa volonté de « se battre pour la première place », malgré la concurrence de CNews, qui a atteint une part d’audience de 3,2 % en septembre 2024, contre 2,9 % pour BFM-TV. Cette détermination illustre la compétition féroce entre les chaînes d’information pour attirer et fidéliser les téléspectateurs.

De son côté, Stratégies rapporte que BFM-TV revendique toujours le statut de numéro un en termes de nombre de téléspectateurs quotidiens, avec 12,1 millions de personnes touchées chaque jour, contre 8,2 millions pour CNews.

La stratégie de BFM-TV, axée sur une information « apaisée », représente un pari sur le long terme dans un environnement médiatique où le sensationnalisme peut rapidement attirer l’audience. La chaîne devra continuer à innover et à renforcer sa proposition éditoriale pour maintenir et accroître son attractivité. Par ailleurs, l’évolution de la numérotation des chaînes, notamment pour Franceinfo et LCI, pourrait redistribuer les cartes et intensifier la concurrence. BFM-TV devra donc s’adapter à ces changements pour conserver sa position sur le marché.

Si j’ai choisi cet article, c’est pour essayer de comprendre plus en profondeur les tenants de la « guerre » de l’audimat entre les médias traditionnels. Il me paraît clair que cette question se joue principalement sur l’audience de la télévision mais également sur les médias utilisés par les jeunes comme les réseaux sociaux.
Pour comprendre comment fonctionne la mesure de l’audimat, Médiamétrie a publié un schéma simplifié des « 4 piliers de la mesure d’audience ».

The media leader

La « force tranquille » revendiquée par BFM-TV est un choix audacieux dans un contexte où l’urgence et le spectacle semblent dominer les priorités de nombreuses chaînes. Cependant, cette stratégie nécessite un équilibre délicat entre fidélisation du public, innovation numérique et différenciation éditoriale.

Au-delà de la seule performance de BFM-TV, cette situation reflète une transformation plus large des médias d’information en France, entre pressions économiques, influence des algorithmes et polarisation politique. Elle nous invite à repenser la manière dont nous consommons et interprétons l’information, en gardant un esprit critique face aux multiples stratégies adoptées par les acteurs du paysage audiovisuel.

Au Niger, la suspension des médias rode.

Depuis le coup d’état de la junte militaire datant du 26 juillet 2023, le pays a basculé. Mené par des militaires dont le général Abdourahamane Tiani, contre le gouvernement démocratiquement élu. Le Président déchu demeure en captivité à Niamey. Il y a une présence militaire accrue à proximité d’édifices gouvernementaux, notamment au palais présidentiel sur le boulevard de la République.

Le Monde dans son papier nous dit que  » Au Niger, les médias occidentaux continuent d’être la cible de la junte au pouvoir. Les militaires ont annoncé jeudi 12 décembre la suspension de la British Broadcasting Corporation plus communément abrégé BBC (grande radio outre manche) , après celles de RFI et de France 24. Une mesure à « effet immédiat » pour trois mois sur l’ensemble du territoire, précise un communiqué du ministre de la communication, Sidi Mohamed Raliou. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/12/13/au-niger-la-junte-suspend-la-bbc-pour-trois-mois_6445458_3212.html

France 24, principalement concerné par cette interdiction qui date de début aout 2023 déclarait à cette période  » Une semaine après le coup d’État au Niger, selon plusieurs sources sur place, la diffusion des programmes de RFI et France 24 a été interrompue dans le pays. France Médias Monde dénonce cette décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal, qui prive un peu plus encore dans la région les citoyens de leur accès à une information libre et indépendante. Alors que RFI et France 24 ont déjà subi la censure au Mali et au Burkina Faso ces derniers mois, le groupe rappelle son attachement sans faille à la liberté d’informer, au pluralisme de l’information, comme au travail professionnel et à la sécurité des journalistes.  » Article du 3 aout 2023 https://www.france24.com/fr/france/20230803-rfi-et-france-24-s-indignent-la-suspension-de-leur-diffusion-au-niger

Article du 13 Décembre 2024 : https://www.france24.com/fr/afrique/20241213-au-niger-la-junte-au-pouvoir-suspend-la-radio-bbc-pour-trois-mois dans lequel on apprend que :  » Jeudi soir, le régime a par ailleurs annoncé « porter plainte » contre RFI pour « incitation aux génocides et aux massacres intercommunautaires » au Niger, sans préciser le lieu de la plainte. Aucun reportage n’est nommément mentionné dans ces décisions prises à l’encontre de la BBC et de RFI. »

Cette suspension de la BBC et du à une révélation faite, que RFI (Radio France Internationale)  » Dans son journal de ce midi, la BBC Afrique a annoncé que « des militants présumés, ont lancé deux attaques simultanées dans le village de Chatoumane et dans la zone de Téra » ainsi qu’un bilan de 130 morts. Il n’aura pas fallu plus pour que les autorités suspendent la radio pour trois mois. » « La junte nigérienne a, quant à elle, démenti mercredi soir l’existence de cette attaque, évoquant des « affirmations infondées » et une « campagne d’intoxication ». » https://www.rfi.fr/fr/afrique/20241212-le-niger-suspend-la-bbc-pour-trois-mois-et-porte-plainte-contre-rfi

J’ai choisi cette information car, nous avons très peu d’informations des agissements de cette junte militaire. J’ai également vu des éléments du massacre évoqués un peu plus haut, d’une atrocité inhumaine. Il faut donc, essayer à notre échelle de dénoncer ces actes et demander le rétablissement de la démocratie, le plus rapidement possible.

Cette information implique une censure partielle de la BBC, première fréquence de radio sur terre. Un véritable choc alors que les journalistes dévoilait une pure information. Cela a à priori gêné les dirigeants du pays.

Cette information, informe, évidemment, car avant ces articles, et ces vidéos, je n’avais pas connaissance de ce drame, le massacre qui a entrainé cette censure.

Veille informationnelle 04/12/24

Cette semaine j’ai décidé de partir de l’information qu’a publié Le Monde le 30 novembre 2024 dans un article titré « En Polynésie française, la presse nationale et internationale ne sera plus distribuée en 2025« . J’ai trouvé cette information intéressante du a un paradoxe qu’il soulève : donner l’information qu’il n’y aura plus d’information.

J’ai choisi cet article grâce a son titre qui m’a fait m’interroger sur la situation de la presse dans les DROM.
Depuis 2020, les quotidiens avaient cessé d’être livrés en Polynésie. En octobre 2024, la distribution par avion des hebdomadaires et des mensuels avait également cessé précise Le Monde.

Hachette Pacifique est le seul distributeur local. Depuis 2020 et les arrêts d’importation de presse quotidienne, les moyens de s’informer dans ces régions ont drastiquement diminués. Dans un article disponible sur Cairn.info, la chercheuse du CNRS (laboratoire de communication politique) Tamatoa Bambridge présente la situation des médias en Polynésie francaise.
Le Canard Enchainé titre le 9 novembre « Plus de papier sous les cocotiers » pour décrier la suppression de la presse pour la région. L’article fait mention d’un « déficit croissant » pour l’éditeur (Hachette Pacifique) qui n’aurait reçu « aucune réponse » a la demande de subventions.

Avec le départ du groupe de l’archipel, Tahiti Infos reste donc en monopole de l’information locale.
Aujourd’hui encore, près de 700 000 journaux sont envoyés sur le DROM chaque jour.

Le monopole c’est de l’économie, mais ca s’applique au média. « Rien n’est mieux qu’un peu de concurrence pour se donner a fond ». Quelle sera l’évolution du média en monopole ? Quelles rôle du média dans l’information des habitants ? Bien que les médias nationaux et internationaux restent accessible par le web, l’information sera uniforme au format papier : une source pour un distributeur. Il va y avoir un contrôle de l’information par un seul groupe commercial et cela pose des questions éthiques.

Une solution ? Un imprimeur/éditeur local. La question d’un imprimeur local reste en suspens malgré les violentes émeutes qui ont eu lieu en mai dernier. Ces émeutes sont encore très présentes dans les pensée de l’archipel ce qui laisse planer le doute sur cette possibilité annonce Libération dans un article sur le sujet le 30 novembre 2024.

Le numérique comme sauveur de l’information pour l’Outre Mer ? Selon une étude du Ministère de la Culture en janvier 2024, dans 13 % des cas, la télévision et la radio sont utilisés ensemble comme moyen principal d’information. La presse papier perd de l’audimat depuis plusieurs années, phénomène accéléré avec la démocratisation d’internet pour tous.

En 2025, plus de presse nationale et internationale en Polynésie française

A partir de janvier prochain, dans mois d’un mois jour pour jour les habitants polynésiens n’auront plus accès aux journaux papier de la presse nationale et internationale. Un véritable choc pour la population.

En effet, « Le Monde » nous révèle que  » Hachette Pacifique a annoncé par une simple note aux buralistes qu’il arrêterait de livrer la presse nationale et internationale. » « La crise de la distribution n’est pas neuve dans l’immense territoire du Pacifique qui s’étend sur une surface comparable à celle de l’Union européenne. Dès 2020, en pleine pandémie de Covid-19, les quotidiens avaient cessé d’être livrés. En octobre 2024, la distribution par avion des hebdomadaires et des mensuels avait également cessé, mais ils continuaient d’être livrés par bateau, avec plus d’un mois de retard sur l’Hexagone. » https://www.lemonde.fr/outre-mer/article/2024/11/30/en-polynesie-francaise-la-presse-nationale-et-internationale-ne-sera-plus-distribuee-en-2025_6421716_1840826.html

Cette information ne date donc pas d’hier mais c’est un nouveau coup de poignard pour ce grand territoire des DROM (Départements et Régions D’Outre Mer).

Un témoignage recueilli par Corse Matin nous dit que « Ça fait mal au cœur de voir que tout ça va disparaître », déplore Monique Tautia en disposant sa dernière livraison de mensuels dans les rayons de la maison de la presse où elle travaille au Pirae, sur l’île de Tahiti. Âgée de 62 ans, elle a passé quatre décennies à ranger des magazines sans jamais les lire. « Je ne regarde que les titres et je vois passer les modes: par exemple les magazines d’histoire, on n’en avait presque pas il y a 40 ans ». https://www.corsematin.com/article/francemonde/149243426373415/en-polynesie-francaise-il-ny-aura-plus-de-presse-nationale-en-kiosque-en-2025

Des déclarations qui confirment la tristesse et l’incompréhension locale par rapport à ce coup de tonnerre, catastrophe médiatique.

Sud Ouest précise que « En octobre 2024, la distribution par avion des hebdomadaires et des mensuels avait également cessé mais ils continuaient d’être livrés par bateau, avec plus d’un mois de retard sur l’Hexagone. Le gouvernement local, de son côté, ne s’émeut pas de cette raréfaction de l’offre. Il a simplement affirmé que la collectivité « n’a pas à se substituer aux acteurs privés ». https://www.sudouest.fr/culture/medias/polynesie-francaise-disparition-de-la-presse-nationale-en-kiosque-en-2025-22361818.php

Le quotidien régional français s’interroge sur une potentielle aide de la Nouvelle Calédonie sauf que « la distribution en Nouvelle-Calédonie a elle-même été très affectée par les émeutes qui ont touché l’archipel après la tentative d’adoption d’un projet de réforme constitutionnelle visant à modifier le corps électoral, laissant planer le doute sur cette possibilité. Laurent Martinez, le patron de Monique Tautia, s’inquiète de ne bientôt plus pouvoir conserver son employée dans la petite entreprise familiale qui porte le prénom de sa mère, Kina. « La presse, c’est 20 % de mon chiffre d’affaires, mais c’est aussi un produit d’appel pour des clients réguliers qui viennent pour un magazine puis achètent autre chose »

Le 2 Novembre, Outre Mer la 1ère publiait déjà un article à ce sujet avec la déclaration d’une cliente d’un bar tabac presse « Je n’arrive pas à comprendre, pourquoi le tout numérique, tout le monde ne va pas au numérique, tout le monde n’a pas internet, faut arrêter ! Je trouve ça dommage parce que je préfère le support papier, on lit, on tourne, on prend, que sur de tout petits écrans ! » https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/tahiti/polynesie-francaise/des-le-1er-janvier-la-presse-ecrite-nationale-et-internationale-disparaitra-des-kiosques-1533643.html

J’ai choisi cette information car c’est une catastrophe si nos concitoyens polynésiens ne puissent plus avoir accès à la presse internationale et surtout française. Aux vues de la qualité des journaux, c’est un véritable manque pour les habitants en terme d’information.

Cette information implique que ceux qui voudront conserver ce lien avec les médias tels que « Libération », « Le Figaro », entre autres, devront se porter sur le format en ligne. Alors que, la dernière confidence de la cliente nous montre que les journaux papiers sont, et resteront particuliers malgré la forte présence du numérique.

Tout cela sert a informer tout d’abord, puis confirmer les écrits venant du média lié à « France-Info », « Outre Mer la 1ère. »