Archive: 20 novembre 2024

Veille informationnelle 20/11/24

J’ai choisi de traiter la rumeur selon laquelle Kamala Harris va exposer les preuves d’une fraude électorale massive. Depuis la défaite de la candidate démocrate, les rumeurs filent dans tous les sens. Dernière en date, une rumeur visant a attaquer le 47e président des Etats Unis. J’ai trouvé cet article dans la rubrique « médias mutants » de L’ADN.

Le média parle d’une inversion des rôles : c’était le camp Républicain qui, en 2020 avait proposé ces fakes news de « plan secret et de personnalités politiques qui devraient bientôt se retrouver derrière les barreaux » suite a la défaite du milliardaire.
Ces fake news existeraient par « la déception et le manque d’explication logique derrière la victoire de Donald Trump » selon la journaliste Taylor Lorenz.

Donald Trump toujours convaincu que son élection en 2020 lui a été volée / AFP or Licensors

Je m’interroge sur les tenants de ces rumeurs, de leur possible impact. Cet article me fait aussi penser au médias de divertissements comme Tik Tok qui touchent un public monstre et a leur « puissance » dans la diffusion de fausses informations. J’en parlais dans un autre article, la frontière entre journaliste et créateur de contenu est toujours plus floue avec un mélange des mondes.

Cette rumeur est apparue a la suite de la défaite de Kamala Harris. Sa défaite assurée à 11h25 en France a fait beaucoup réagir. Déjà pendant leur campagne électorale, nombre de tentatives pour déstabiliser le camp adverse avaient été observées. LeHuffPost titre le 25 Octobre « Les « fake news » font partie de la présidentielle américaine » et met en avant ces pratiques.

Selon Libération, dans un article sur les modes de consommation de l’information par les jeunes : « 70 % des 15-34 ans utilisent quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer – Instagram, TikTok et Snapchat ». A un âge ou l’opinion et le cerveau est facilement malléable, comment protéger les jeunes des fausses informations. C’est encore un problème similaire a un âge plus élevé, ou l’on se retrouve noyé sous une masse d’information. Trop d’information ? Quelle qualité ? Quelle légitimité ?

La question des fakes news reste aujourd’hui majeur dans le paysage médiatique mondial. Les réseaux sociaux permettent a tous de partager de l’information sans vérification (ou partielle) ce qui laisse forcément passer des mauvaises informations voire des fausses. Plus que des erreurs, elles peuvent être des armes contre des personnalités, des institutions, des gouvernements, etc…

Marianne dénonçait le 5 novembre un groupe de cyber criminels russes a l’origine de la création d’une fake news vidéo virale sur les réseaux mettant en garde de ne pas la croire et de la signaler. La vidéo a été fact checkée par les fact checker de l’AFP.

Le Washington Post perd un monument : Monsieur Jim Hoagland

Un drame a récemment frappé le quotidien américain d’outre atlantique. Le décès de celui qui a remporté deux prix Pullitzer (en 1971 et en 1991) et chef du service international, on parle bien sur de Jim Hoagland

Né en 1940, il s’est éteint le 4 novembre dernier à l’âge de 84 ans. Il était au sein du journal qu’il avait rejoint en 2010.
Il était dans le métier depuis toujours, exerçant sa profession d’arrache pied depuis plus de soixante ans.
Une carrière bien remplie ou il a été correspondant en France, au Liban et en Afrique pour  » le Post » (surnom du Washington Post).
Un des moments marquants de sa carrière à été en Afrique du Sud et sur la couverture de l’apartheid ( un système d’oppression sur un autre, mis au claires grâce à des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires), sujet sur lequel il a écrit un livre.

Un personnage très important en France car comme nous le dit https://www.worldpolicyconference.com/wp-content/uploads/2022/07/hoagland_jim_FR_WPC15.pdf  » ll a reçu le grade de chevalier de la Légion d’honneur française en 2004 et a été nommé officier dans la Légion en 2010. »

Dans l’hexagone, seul  » Le Monde » évoque son décès : « A Washington, Paris, Londres ou Beyrouth, en ces années-là, la signature Hoagland, au bas d’un article du Washington Post , est la garantie d’une information puisée aux meilleures sources. » Décédé quelques heures avant la réélection de Donald Trump,  » Le Monde » relate son opinion au sujet du 45 et 47ème président des États-Unis :

« L’élection de Donald Trump à la présidentielle en 2016 afflige profondément cet internationaliste, qui croyait dans les vertus de l’alliance du pouvoir américain avec les autres démocraties libérales. Il voit en Trump un homme qui affaiblit le leadership des États-Unis. Il meurt quelques heures avant la deuxième victoire du républicain – lequel aurait beaucoup gagné à consulter Jimmie Lee Hoagland. » https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2024/11/16/la-mort-de-jim-hoagland-grande-plume-du-washington-post_6396853_3382.html

Outre Atlantique justement, c’est  » Le New York Times » qui lui rend un vibrant hommage avec un papier extraordinaire qui montre l’importance de cet homme pour le journalisme américain. https://www.nytimes.com/2024/11/07/business/media/jim-hoagland-dead.html

J’ai choisi cette information car il est important de la relayer. Trop peu d’articles ont été réalisés pour annoncer sa mort malgré une carrière digne des plus grands de la profession.

Cette information et le sous traitement implique peut être la méconnaissance des médias français à son sujet ? Alors que le pays l’a reconnu à de nombreuses reprises comme évoqué. Ils auraient pu effectué un portrait de lui sans réellement rentrer dans les détails en appuyant sur le rôle qu’il a eu chez nous.

Article de veille informationnelle 06/11/24

J’ai choisi comme information cette semaine le sujet des influenceurs comme « nouveaux journalistes ». C’est dans un article de France Info titré Influenceurs : les nouveaux journalistes ? que je me suis posé la question de l’évolution du métier de journaliste par ce spectre. J’avais déjà pensé a l’évolution par de nouvelles innovations comme l’IA mais pas a travers les créateurs de contenus.

L’article qualifie Lena Situation comme « L’une des influenceuses les plus puissantes du monde ». « Jeune », « populaire » et « touchant une large audience ». C’est les raisons qui font que des médias comme Canal+ leur donnent le micro. Lors du Festival de Cannes, l’influenceuse tenait le micro pour donner des interview aux stars. Ce rôle de journaliste a fait réagir sur X notamment des journalistes critiquant ce choix du groupe.
Bien plus qu’une simple apparition pour des interviews, on trouve ces influenceurs dans d’autres cadres comme Hugo Décrypte sur sa chaine YouTube. Il n’est pas journaliste, ne se revendique pas journaliste mais produit un travail journalistique sourcé et fiable.

Mais alors, quelle distinction entre journaliste et influenceur ? Sont-ils (les influenceurs) les journalistes de demain ?

Le média Wesh Culture écrivait : « Entre transmission de l’information et recherche constante de la satisfaction de sa communauté, Hugo Travers doit ainsi concilier les obligations d’un journaliste avec celles d’un influenceur » dans un article sur la personnalité. Les journalistes mettent en évidence l’ambivalence de la double facette du créateur de contenu et proposent une enquête ou 55% des étudiés pensent Hugo influenceur plus que journaliste.

Cette question est complexe et profonde. Un influenceur peut il être journaliste ? Un journaliste est-il un influenceur en influent sur l’opinion public par ses articles ?

L’INA présente en mars 2024 une étude de l’agence Reech, spécialisée en influence marketing qui a interrogé près de 1 300 créateurs de contenus sur leur métier. Parmi les réponses, une statistique : « 42% des créateurs de contenu se considèrent négativement représentés par les médias ».
Serait-ce une tentative pour les créateurs de contenus de redorer leur image dans les médias en « contrôlant » leur image ou alors un coup de com pour faire parler d’eux et attirer de nouveaux auditeurs a leurs vidéos.

« Nouveaux journalistes » renvoie a deux idées : une nouvelle personne dans le métier de journaliste et/ou des journalistes utilisant une nouvelle innovation. Les créateurs de contenus, dans certains cas remplissent ces critères.

On parle beaucoup des créateurs de contenus comme journalistes mais l’inverse (bien que plus rare existe aussi). On peut prendre l’exemple de Samuel Etienne. D’abord journaliste sur RFI et Europe 1, il est aujourd’hui l’un des streamers francophones les plus suivi depuis 2020. Il propose sur Twitch des streams sur le jeu vidéo comme si désigne la plateforme mais aussi des émissions plus posées centrées sur des invités ou l’actualité comme « La Parole Est Tienne », émission ou la parole est donnée au chat sur des débats d’actualité. Cela permet a chacun de donner un avis en discussion plus ou moins directe avec le journaliste, streamer de près d’un million d’abonnés sur la plateforme.
Sa page Twitch est la première proposée après son Wikipédia a la recherche de son nom.

Meurtres de journalistes impuni : un chiffre toujours aussi élevé

Une statistique littéralement glaçante est récemment tombé dans un rapport de L’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) traduisez Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture qui indique que 85% des meutres de journalistes restent encore impunis entre l’année 2022 et 2023.

Audrey Azoulay directrice générale de l’organisation déclare ainsi que : « En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres. J’appelle tous nos États membres à intensifier leurs efforts pour que ces crimes ne restent jamais impunis. Il est crucial de poursuivre et de condamner leurs auteurs pour prévenir de nouvelles attaques contre les journalistes.« https://www.unesco.org/fr/articles/85-des-meurtres-de-journalistes-restent-impunis-rapport-unesco

France-Info qui relaye ce rapport révèle que le chiffre explose compte tenu des régions du monde comme en Palestine notamment : « en 2023 c’est dans l’État de Palestine qu’a été enregistré le plus grand nombre de meurtres : 24 journalistes y ont été tués » https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/les-meurtres-de-journalistes-restent-majoritairement-impunis-deplore-l-unesco_6873818.html

Le Figaro qui relaye également cette étude passionnante appuie que « Dans les autres zones géographiques, la plupart des journalistes tués couvraient «le crime organisé, la corruption» ou ont été tués «lors de reportages sur des manifestations», On parle des journalistes masculins mais n’oublions pas nos consoeurs féminines, particulièrement touchés ces derniers temps. « Plus que les années précédentes, les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées par ces meurtres en 2022. L’organisation a comptabilisé dix meurtres de femmes journalistes au cours de cette seule année. » https://www.lefigaro.fr/international/les-meurtres-de-journalistes-restent-majoritairement-impunis-selon-l-unesco-20241102

J’ai choisi cette information car, elle est extrêmement importante pour nous, futurs journalistes. Et surtout qu’il ne faut pas oublier que sans eux, on aurait pas accès à certaines informations sur certains endroits du globe ( exemples : Conflit Ukraino-Russe, israélo-palestinien, les cartels mexicains)

Cette information implique plusieurs choses très importantes, et il faut montrer à la population ces chiffres tristement élevés. L’enjeu médiatique y est d’ailleurs lourd, car il faut que cette enquête de L’UNESCO circule afin qu’elle puisse toucher le plus grand nombre de personnes.