Cyberattaque Le Point: pourquoi les médias sont les cibles des pirates?
Apres « La croix » puis « Libération », « Le point » est victime d’une fuite de données, le journal l’a annoncé ce lundi 18 novembre. Des cyber délinquants ont mis en vente sur un forum de discussion une base de données clients qui appartiendrait à l’hebdomadaire français.
Le journal « Le point » a subit une fuite de données ayant entraîné la diffusion d’informations qui proviendraient d’un outil de service clients. Un pirate a mis en ligne le 13 novembre une annonce sur un forum de discussion dans laquelle il affirme avoir mis la main sur les données personnelles de 900 000 abonnés du journal.
L’internaute demande la somme de 350 euros en échange de la base de données qu’il affirme posséder. Durant ce temps, il a déjà diffusé un échantillon de données concernant quelques milliers de victimes : nom, prénom, adresse email, numéro de téléphone et adresse postale, nous précise « Le Monde ».
« Les pirates informatiques auraient accédé à ces informations [par le biais d’]un outil de gestion de la relation client utilisé par l’un des sous-traitants du journal », écrit Le Point. De plus le journal annonce avoir porté plainte auprès du parquet de Paris et a effectué un signalement à la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Malgré la mise en place le 25 mai 2018 du règlement général de protection des données (RGPD), texte réglementaire européen qui encadre le traitement des données de manière égalitaire sur tout le territoire de l’Union européenne. Les médias bénéficient d’une tolérance qui leur donne la possibilité de mettre en place des paywalls (méthode de restriction d’accès à un contenu numérique). Les journaux donnent le choix entre l’acceptation des cookies ou un abonnement payant. Par conséquent, il est rare que les internautes paient pour ne pas avoir des cookies. En conclusion, les taux de consentement des médias sont très élevés par rapport aux autres sites. Quand les médias n’ont pas obtenu de consentement, c’est que l’individu est reparti du site.
Cette collecte de données personnelles permet aux médias d’assurer le suivi des audiences et de maximiser les revenus publicitaires. « Une publicité display affichée à un visiteur qui a accepté les cookies est vendue beaucoup plus cher que si elle est montrée à des utilisateurs n’ayant pas accepté les cookies », rappelle ainsi Marion Wyss, ancienne directrice du numérique du groupe Challenges.
En février 2022, l’Autorité de Protection des Données belge condamnait ces partages de données et invitait l’IAB Europe (regroupement d’acteurs de la publicité sur Internet) à proposer aux médias des règles davantage conformes au RGPD.