Le quotidien français « Le Monde » quitte le réseau social X.

Nous sommes le 21 janvier 2025, au lendemain de l’investiture du nouveau président des États-Unis, Donald Trump, réélu récemment. À ses côtés, nous trouvons Elon Musk, chef d’entreprise et entrepreneur, à la tête du réseau social X (anciennement Twitter) et de la société aérospatiale SpaceX. Il fait désormais partie intégrante du paysage politique américain en devenant ministre.

Depuis plusieurs semaines, les géants de la tech, responsables des réseaux sociaux les plus utilisés au monde, se rangent un par un du côté du président américain d’extrême droite. Dans ce contexte politique particulièrement animé, une grande polémique s’élève aux quatre coins du monde : supprimer son compte X devient un acte de résistance. Même des médias à forte audience, notamment français, comme le quotidien « Le Monde », se retirent de l’application.

Mais alors, pourquoi ?

Dans un éditorial, Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, annonce que le média se retire de l’application X, sur laquelle les publications étaient réduites « au strict minimum » depuis déjà un an. Pour justifier cette action, le directeur évoque l’activisme grandissant d’Elon Musk à travers l’application, qui devient de jour en jour un « prolongement de son action politique, un libertarisme de plus en plus proche de l’extrême droite, un instrument de pression qu’il veut exercer sur ses concurrents ou sur les gouvernements sociaux-démocrates européens ».

En effet, la configuration de Twitter en faisait déjà, à l’époque, le réseau social par excellence de la haine et de la violence. Notamment lorsque des personnalités publiques se retrouvaient prises en grippe par des communautés d’internautes. Ces événements trouvaient souvent leur source ou leur paroxysme au sein du réseau social. Depuis 2022, l’application a été rachetée par Elon Musk et renommée X. David Chavalarias, mathématicien et directeur de recherche pour le CNRS, est à l’origine du mouvement « HelloquitteX ». Il dénonce, depuis ce rachat, un réseau social devenu toxique, mettant en avant des propos haineux sans aucune régulation.

Cette polémique peut, selon moi, être mise en lien avec un grand débat de toujours : le principe de liberté aux États-Unis. Liberté de porter une arme, liberté d’inciter à la haine dans les médias, liberté de manifester pour porter dans les rues des idées antisémites, liberté de diffuser de fausses informations. La fameuse liberté américaine, tant protégée, faisant partie de l’identité du pays, qui lui permet de se distinguer des autres démocraties. Les libertés d’expression et d’opinion permettent d’avoir accès à des discours contradictoires, essentiels au bon fonctionnement de la démocratie, qui nécessite de faire des choix. Pour faire un choix, il faut avoir des choix. Mais alors, l’émancipation totale des individus est-elle compatible avec l’idée de société ?

C’est une question à laquelle la philosophie s’attaque régulièrement. Elle a même figuré parmi les sujets du baccalauréat. Quelles limites pouvons-nous imposer aux libertés individuelles, et ici, à la liberté d’expression sur les réseaux sociaux ? C’est une question à laquelle Le Monde a un avis bien tranché !

Mémona Kowalczyk

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