Une grève illimitée éclate ce mardi 6 novembre, à la veille des élections américaines, au sein de la rédaction du célèbre journal The New York Times. Les journalistes ne sont pas à l’origine de cette perturbation : ce sont les employés des métiers de la tech, qui permettent aux lecteurs d’accéder au journal en ligne, qui expriment leur mécontentement. Le syndicat du journal, regroupant plus de 600 employés, a expliqué dans une lettre envoyée le 1ᵉʳ novembre au conseil d’administration : « Nous avons clairement indiqué [à la direction] que nous devions parvenir à un accord avant l’élection afin d’éviter une grève. » Leurs revendications portent principalement sur de meilleurs salaires et un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, incluant la possibilité de télétravail à plein temps. Leur appel n’a cependant pas été entendu.
https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/une-greve-illimitee-eclate-au-new-york-times-a-la-veille-de-lelection-americaine-2129503
La stratégie des employés est forte : choisir un moment crucial pour la rédaction, en compromettant l’accès des lecteurs ( plus de 11 millions, selon le New York Times ) à l’information, démontrant ainsi l’importance de leurs fonctions.
https://www.nytimes.com/2024/11/04/business/media/new-york-times-earnings.html)
En travaillant sur ce sujet, j’ai imaginé que les stratégies de grève et les enjeux de pouvoir qui les accompagnent avaient été largement étudiés par les sciences sociales et politiques. Cette recherche m’a amenée à une question plus large, car l’un des premiers résultats obtenus renvoyait vers un article de la Fondation IFRAP, un organisme qui évalue l’efficacité des politiques publiques et propose des solutions d’amélioration. Cet article prend l’exemple de la France, souvent marquée par des grèves, et évoque des stratégies universelles comme la « recherche du point de pression ». Elle a été utilisée récemment, par exemple lors des Jeux olympiques de Paris 2024 ou, ici, en pleine période électorale américaine. L’article met en avant le manque de dialogue social, ce qui mène souvent à des stratégies de « chantage », comme celles que l’on observe actuellement au sein du journal le plus lu des États-Unis. Pourquoi ces mouvements de révolte, qui ont parfois porté leurs fruits comme au temps de la lutte ouvrière, semblent-ils ne plus fonctionner, que ce soit dans le dialogue ou dans des démarches plus concrètes comme les grèves ?
https://www.ifrap.org/la-revue/en-finir-avec-les-abus-du-droit-de-greve,
Les revendications de cette grève interpellent et soulèvent une problématique nouvelle : la revendication du télétravail comme condition de travail indispensable. Un article du journal Les Échos du 17 août 2023 fournit des chiffres à ce sujet : le télétravail aux États-Unis ne cesse d’augmenter et pourrait concerner entre 30 et 40 % de la population américaine d’ici dix à vingt ans. Pratique initiée pendant le confinement, le télétravail reconditionne désormais le rapport au travail dans de nombreux pays.
Mémona Kowalczyk
Salut,
C’est intéressant de se poser la question de la grève au NYT.
Je me pose par contre la question du lien sur la fondation IFRAP comme seule source pour analyser les mouvements sociaux.
IFRAP est un Think Tank de la droite libérale qui analyse (surtout) les services publics. On peut donc supposer que leur point de vue va plutôt faire porter la responsabilité des mouvements sociaux sur les salariés. Il serait intéressant quand tu trouves une source aussi marquée politiquement d’avoir la vision d’une structure faisant valoir un autre point de vue pour contrebalancer.
Sinon c’est pas mal au niveau de la réponse à la demande, tu pars d’une actu média et tu essayes de l’ouvrir.
j’attends la suite.