Ce vendredi 17 janvier la journaliste Arianne Lavrilleux, a été convoquée par une juge d’instruction pour une possible mise en examen. Elle a annoncée avoir été placée sous le statut de témoin assisté. Libération annonce que si elle conserve ce statut, elle échappera à d’éventuelles poursuites. Il est nécessaire de faire un point sur la situation qui l’a amené dans cette situation.
En novembre 2021, la journaliste a effectué une enquête divulguant des informations sur une opération militaire franco-égyptienne. Cette opération avait pour objectif de surveiller les actions de groupes terroristes du désert occidental d’Égypte. Cependant, la journaliste a révélé que cette opération aurait été détournée par les autorités égyptiennes dans le but de mener des frappes ciblées contre des civils impliqués dans des activités de contrebande. C’est en septembre 2023 qu’elle a été placée en garde à vu par la DGSI dans le cadre d’une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale » ouverte par le parquet de Paris.
J’ai trouvé que cette actualité intéressante à traiter puisqu’elle soulève plusieurs questionnements vis-à-vis de la liberté de la presse, en ce qui concerne la protection des sources et du droit de la population à être informée.
Suite à cette affaire, des sources de la journalistes ont été identifiés par la police et ont été également menacées. Cependant, par ses actions, le ministère de la justice remet en cause la liberté de la presse. Étant donné que la liberté de la presse repose en grande partie sur la protection des sources. Les sources d’Arianne Lavrilleux ont pu être identifiés suite à la perquisition de son domicile. Le problème ici, est que cette intervention peut limiter l’envie de prendre la parole des sources. Pourtant, les informations divulguées par celles-ci sont d’utilité publique, et font écho au droit de la population à être informée. Comme la journaliste l’a expliqué à Radio France : « La loi sur le secret des sources est utilisée aujourd’hui pour identifier, traquer ces sources« . La liberté de la presse est mise en péril par l’intervention du ministère de la justice puisque celui-ci limite les informations qui peuvent être divulguées par les journalistes sans conséquences.
De plus, cette affaire forme une entrave aux droit à être informé de la population, qui fait également partie de la liberté de la presse. Les informations divulguées par la journaliste sont d’intérêt publique et mérite d’être connu du public. En ce sens, cette répression subit par celle-ci empêche la population d’obtenir des informations dans ce registre, puisque la presse se retrouve menacée juridiquement. De plus la journaliste affirme que ce phénomène ne s’est pas produit qu’une fois. Elle affirme que 27 journalistes ont été intimidé.e.s par la DGSI avant depuis 2010. Ce phénomène semble prendre de plus en plus d’ampleur, remettant en cause le droit de certaines informations à être divulguées.
Cette mise en garde à vue de la journaliste par la DGSI pose donc le problème de la liberté de la presse sous plusieurs angles. On sous-entend aux journalistes dans cette arrestation, de faire attention aux informations qu’ils divulguent. Pourtant, divulguer des informations est l’essence même du métier de journaliste. On retrouve une méfiance de ce métier de la part de certaines instances, qui n’hésitent pas à exercer des répressions dans le but de le limiter.
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