France Inter faisait ce 5 octobre un point sur le tournant de la presse mainstream et le développement des médias sur écrans. Dans le dernier paragraphe de l’article on peut lire une citation emprunté à Jeff Jarvis : « En se concentrant davantage sur la technologie que sur les utilisateurs, elles (les institutions) risquent de passer à côté de l’essentiel : comprendre comment Internet influence et façonne notre culture » cette phrase m’a intrigué.
Selon Statista les réseaux sociaux auraient déjà « dépassé les sites et applications des médias comme source principale d’information. » J’ai donc choisi d’approfondir l’affirmation de Jeff Jarvis en m’interrogeant sur la corrélation entre les réseaux sociaux et le mode d’information du jeune public. Selon Médiamétrie, les 15-24 ans passeraient environ 2h24 sur les réseaux sociaux et les messageries en 2023, et ce chiffre serait en hausse depuis quelques années. Mais alors, le développement de l’accès à l’information sur les réseaux sociaux, contribuerait-il à une augmentation de la consommation de l’information chez les jeunes ?
D’après une étude de l’ARCOM 94% des Français de plus de 15 ans se disent intéressés par l’actualité, et cette année, la tendance serait à une plus grande consommation d’information. L’utilisation des réseaux comme unique source d’information serait de seulement 11 % chez les Français, tandis que 47 % des personnes sondées utiliseraient les réseaux en complément d’une autre source d’information (télévision, radio).
Cette tendance à utiliser les réseaux sociaux comme moyen d’information serait-elle proportionnellement plus importante chez les jeunes ?
Selon BDM 73% des jeunes (20-25ans) utiliseraient les réseaux pour s’informer. Selon une étude de tf1 en partenariat avec le CLEMI et effectuée pendant les rencontres de l’informations auprès de 1000 élèves de l’académie de Rennes âgés de 14 à 19 ans seuls 26% de ces jeunes, consommant l’information via les réseaux sociaux, s’informent également « via les comptes de chaînes de télévision généralistes, de stations de radio ou de journaux traditionnels ». Le jeune public préférerait « davantage les médias diffusant de nouveaux formats, comme les réseaux sociaux ou la chaîne YouTube du vidéaste HugoDécrypte, par exemple ».
Mais alors quel type de contenu proposent les médias préférés des jeunes ?
D’après une étude de Médiamétrie réalisée de septembre 2017 à mars 2018 et effectuée en ligne auprès de 2 000 internautes de 15 à 34 ans en 3 phases : une étude qualitative sur un groupe de 9 à 10 personnes, une étude quantitative sur 2 000 personnes et une analyse des données d’audience, cette enquête permet de mieux cerner les enjeux de la consommation de l’information par les jeunes. Environ 51 % des jeunes (plus que la moyenne) déclarent avoir un « intérêt ponctuel » (28 %) ou vouloir « aller à l’essentiel » (31 %) lorsqu’il s’agit de s’informer. Pour 57 % des 15-34 ans, les réseaux sociaux serviraient de moteur de recherche pour trouver des informations. Ces jeunes auraient également un rapport plus ludique avec l’information, privilégiant les contenus courts et gratuits, tout en appréciant davantage la possibilité de commenter, partager et interagir avec le contenu.
Selon des études du ministère de la culture dans les années 80 seulement 20 à 30% des jeunes de 15 à 24ans disaient suivre régulièrement l’actualité. Les jeunes s’informaient principalement par la presse et la télévision.
En comparant ces chiffres on observe donc une évolution du pourcentage des jeunes suivant l’actualité aux temps des réseaux sociaux et des médias en ligne. On observe également un changement dans la consommation de l’information avec la présence de flux permanent et le besoin d’information immédiates, facile à trouver et interactive.
c’est intéressant, tu te base sur des sources chiffrées pour analyser ton propos.
Je me permet deux trois remarques :
Les outils tout d’abord, tu part d’une donnée de Statista, c’est un site qui fait de la veille sur la data, extrait des données et les met en forme, il est quelquefois intéressant de remonter à leur source, dans ce cas précis, une très grosse étude de Reuters ( https://reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/files/2023-06/Digital_News_Report_2023.pdf) qui montre que l’usage des réseaux sociaux est variable d’un pays à l’autre.
Tout ça pour dire qu’il est parfois mieux de remonter à la data brute qu’a un résumé analysé pour avoir des données cohérentes dans leur cadre de référence.
tes chiffres et leur analyse me laisse entrevoir des questions interessantes :
Effectivement les jeunes « s’informent de plus en plus » mais un point que tu pourais mettre en avant (même si tu le presente, mais sans vraiment le formuler) est la notion d’expertise : les jeunes s’informe plus, mais de plus en plus via des comptes spécialisés, et non plus via des médias généraliste et de masse (TV, Radio) cequi leur donne une expertise dans des domaines différents en fonction de leurs centres d’intérêts, et par contre (peut être) une vision moins globale (mais partielle) de l’actu.
Un dernier point quant au choix du vocabulaire , tu parles de « presse mainstream » attention a ces mots qui ont plusieurs sens, Mainstream a deux définitions dont une très péjorative https://fr.wiktionary.org/wiki/mainstream
A l’arrivée tu as fait un bon travail de données qui te permettrait après analyse de trouver plusieurs approche de sujet. c’est plutôt bien