Le quotidien de gauche, Libération, rejoint une kyrielle d’autres médias français qui ont fait de même, s’inquiétant du rôle grandissant d’Elon Musk auprès de Donald Trump. Ce retrait sur le réseau social X (anciennement Twitter), le mardi 21 janvier, marque ainsi une nouvelle étape dans la rupture entre certains médias français et la plateforme dirigée par Elon Musk.
Le milliardaire Elon Musk, et son rôle clé dans la campagne de Don ale Trump. @AFP – Ryan Collerd
J’ai choisi de traiter ce sujet, car il me semble essentiel de traiter ce qu’il se passe aux États Unis, avec l’élection de Donald Trump, et de Elon Musk qui lui est fidèle. Le fait que ce milliardaire est pris le contrôle de la plateforme X, posé déjà de nombreuses problématiques et soulever des questions d’éthique, mais maintenant cela va au delà de ça, la liberté d’expression a-t-elle des limites ? Il est intéressant selon moi de s’intéresser à des médias qui ont décidé de ne plus participer à cette gouvernance de la plateforme qui est contraire au pluralisme de l’information, comme le média Libération.
Le quotidien français Libération a annoncé son retrait du réseau social X (anciennement Twitter) ce mardi 21 janvier. La collaboration avec cette plateforme n’est plus compatible avec les valeurs de notre journal », a posté sur X Libération, qui y compte 3,5 millions d’abonnés. Ce départ s’inscrit dans une série de défections de médias majeurs, qui s’inquiètent du rôle grandissant de Musk dans l’amplification des discours controversés, notamment ceux de l’ancien président américain Donald Trump. Libération rejoint ainsi une kyrielle d’autres médias, français (Ouest France, Sud Ouest, Mediapart, La Voix du Nord, Le Monde…) qui ont déjà quitté le navire X ces derniers mois ou jours, avant l’investiture lundi du président américain Donald Trump, dont M. Musk est devenu un proche collaborateur.
Depuis son rachat de Twitter en octobre 2022, Elon Musk a adopté une approche décomplexée en matière de liberté d’expression, permettant le retour de figures polémiques, dont Donald Trump, à qui Musk semble accorder une tribune privilégiée. Cette orientation a suscité de vives critiques, en particulier de la part des médias progressistes comme Libération, qui considèrent que la plateforme alimente la propagation de discours haineux et de désinformation.
Dans un communiqué, Libération a justifié son retrait en dénonçant « un climat toxique et une gouvernance de la plateforme contraire aux valeurs d’éthique et de pluralisme de l’information ». Le journal rejoint d’autres titres de presse comme Le Monde ou Mediapart, qui ont également cessé leurs activités sur X ces derniers mois.
Ce retrait pose plusieurs questions sur les conséquences pour le paysage médiatique et l’accès à l’information. Notamment la fragmentation des publics, avec des médias qui se trouvent confrontés à une érosion de leur audience sur les réseaux sociaux traditionnels, notamment X, où une part significative de la population s’informe encore. En quittant la plateforme, Libération et les autres risquent de perdre un moyen direct de toucher ces publics.
Pour compenser cette perte, les médias devront se tourner vers d’autres canaux, comme Mastodon, Instagram ou TikTok, qui attirent des audiences différentes. Ce choix stratégique pourrait contribuer à un déplacement généralisé de l’écosystème médiatique vers des plateformes considérées comme plus respectueuses des valeurs d’éthique journalistique, mais est-ce que cela va vraiment marché ? Les consommateurs du réseau social X vont-ils suivre les médias ?
En quittant la plateforme, ces médias affaiblissent le rôle de X en tant que vecteur d’information fiable, contribuant ainsi à une polarisation accrue. Le danger est que X pourrait devenir un espace encore plus dominé par des voix extrêmes, privé de contrepoids journalistiques.
En se retirant de X, Libération envoie un message clair : il est urgent de repenser les relations entre les médias et les réseaux sociaux pour préserver une sphère publique ouverte, démocratique et éclairée. Si cette décision pourrait engendrer des pertes à court terme en termes de visibilité, elle pourrait également encourager la création de nouveaux espaces de dialogue plus respectueux et en valeurs avec leur ligne éditoriale.
écrit par Lucie Chorin.