L’Acrimed ( association française de critique des médias), a révélé des chiffres concernant les dépenses publicitaires de LVMH dans la presse française, dans un article publié par Maxime Friot, le mardi 19 novembre 2024.
Extrait de la carte « Médias français : qui possède quoi ? », décembre 2023.
J’ai choisi de traiter ce sujet car selon moi, la propriété des médias est enjeu majeur pour la démocratie et une problématique qui touche directement le public.
Ces données mettent en lumière une relation complexe entre le financement publicitaire et l’indépendance éditoriale des médias. LVMH consacre des sommes colossales à la publicité dans les médias qu’il possède (Le Parisien, Les Échos) mais aussi dans d’autres grands groupes de presse. Ces investissements permettent de soutenir économiquement les titres, mais soulèvent de nombreux enjeux
L’information révèle le pouvoir économique de LVMH, qui privilégie ses propres médias (Le Parisien, Les Échos) avec 80 millions d’euros bruts entre janvier et septembre 2024. D’autres groupes comme Le Figaro (32 millions) ou Le Monde (9,5 millions) bénéficient aussi de ces investissements, créant une forte dépendance économique. Ce qui soulève également des questions sur leur capacité à traiter librement des sujets critiques envers le groupe.
Une telle concentration des budgets publicitaires peut biaiser les priorités éditoriales pour répondre aux attentes des annonceurs.
En 2012, LVMH a retiré 150 000 euros de publicité à Libération après un article critiquant Bernard Arnault, menaçant l’équilibre économique du journal. Cet exemple montre que les médias risquent de modérer leurs enquêtes ou analyses pour éviter des représailles économiques. La dépendance financière fragilise la liberté éditoriale et accentue l’autocensure. La question est maintenant, de savoir si une presse libre et indépendante peut exister sans alternative économique solide ?
La situation révélée par Acrimed illustre un problème systémique dans le paysage médiatique : la dépendance financière à des grands groupes comme LVMH fragilise l’indépendance des rédactions. Si des solutions existent, leur mise en œuvre nécessite une volonté politique forte, mais aussi une mobilisation des citoyens pour défendre un journalisme libre, critique et indépendant.