J’ai choisi de partir de l’article du Monde BFM-TV revendique « une forme de force tranquille ». Cela met en lumière la stratégie adoptée par BFM-TV face à une concurrence accrue sur le marché des chaînes d’information en continu en France. C’est pour la chaine et ses concurrentes un enjeu de diffusion et de mesure d’audience.
Depuis plusieurs mois, BFM-TV fait face à une concurrence renforcée, notamment de la part de CNews, qui a réussi à dépasser BFM-TV en parts d’audience en mai 2024, atteignant 2,8 % contre 2,7 % pour BFM-TV présentait Le Monde dans cet article. Cette progression de CNews s’explique par une programmation axée sur des débats polémiques et des thématiques sensibles, attirant un public en quête de contenus plus tranchés.
En réponse, BFM-TV a choisi de se positionner comme une source d’information « apaisée », misant sur une couverture factuelle et objective des événements, loin de l’exacerbation des passions. Cette approche vise à se différencier de ses concurrents.
Selon 20 Minutes, la nouvelle direction de BFM-TV affiche sa volonté de « se battre pour la première place », malgré la concurrence de CNews, qui a atteint une part d’audience de 3,2 % en septembre 2024, contre 2,9 % pour BFM-TV. Cette détermination illustre la compétition féroce entre les chaînes d’information pour attirer et fidéliser les téléspectateurs.
De son côté, Stratégies rapporte que BFM-TV revendique toujours le statut de numéro un en termes de nombre de téléspectateurs quotidiens, avec 12,1 millions de personnes touchées chaque jour, contre 8,2 millions pour CNews.
La stratégie de BFM-TV, axée sur une information « apaisée », représente un pari sur le long terme dans un environnement médiatique où le sensationnalisme peut rapidement attirer l’audience. La chaîne devra continuer à innover et à renforcer sa proposition éditoriale pour maintenir et accroître son attractivité. Par ailleurs, l’évolution de la numérotation des chaînes, notamment pour Franceinfo et LCI, pourrait redistribuer les cartes et intensifier la concurrence. BFM-TV devra donc s’adapter à ces changements pour conserver sa position sur le marché.
Si j’ai choisi cet article, c’est pour essayer de comprendre plus en profondeur les tenants de la « guerre » de l’audimat entre les médias traditionnels. Il me paraît clair que cette question se joue principalement sur l’audience de la télévision mais également sur les médias utilisés par les jeunes comme les réseaux sociaux.
Pour comprendre comment fonctionne la mesure de l’audimat, Médiamétrie a publié un schéma simplifié des « 4 piliers de la mesure d’audience ».
La « force tranquille » revendiquée par BFM-TV est un choix audacieux dans un contexte où l’urgence et le spectacle semblent dominer les priorités de nombreuses chaînes. Cependant, cette stratégie nécessite un équilibre délicat entre fidélisation du public, innovation numérique et différenciation éditoriale.
Au-delà de la seule performance de BFM-TV, cette situation reflète une transformation plus large des médias d’information en France, entre pressions économiques, influence des algorithmes et polarisation politique. Elle nous invite à repenser la manière dont nous consommons et interprétons l’information, en gardant un esprit critique face aux multiples stratégies adoptées par les acteurs du paysage audiovisuel.