Alors que l’Asie centrale est réprimée par de nombreux régimes autoritaires, des pays comme le Kirghizstan échappaient encore au contrôle. Malheureusement, pour ce pays de 7 millions d’habitants, les répressions se multiplient, en particulier à l’encontre de la presse. En effet, il y a plus d’une semaine, quatre journalistes ont été condamnés par le tribunal de Bichkek à des peines allant de 3 ans de probation à 6 ans d’emprisonnement. Ils sont accusés d’avoir lancé un « appel à des émeutes massives ». La plupart d’entre eux travaillent pour le média Témirov Live, connu dans le pays pour ses enquêtes sur la corruption des élites dirigeantes. Selon certains observateurs, ces arrestations et emprisonnements sont liés à une campagne d’intimidation visant Bolot Témirov, le fondateur de ce média d’investigation.
Cet événement met en lumière des situations de plus en plus problématiques pour la presse dans les pays d’Asie centrale, notamment au Kirghizstan. Il témoigne également des grandes différences existant entre les pays occidentaux et ceux plus isolés en matière de liberté de la presse, en montrant que, dans certains territoires, le journalisme peut être une activité à risque. Enfin, la presse dans un pays constitue un instrument intéressant pour observer l’évolution d’un régime politique.
Au-delà de l’implication du média Le Monde, cette information a également suscité des réactions de la part d’autres médias. On le constate avec Reporters sans frontières, qui s’intéresse aux modifications récentes de la loi kirghize concernant la diffamation. Ce média a également examiné la situation des médias indépendants et des ONG dans le pays, désormais contraints de respecter les lois russes.
Pour conclure sur cet événement, il serait pertinent d’analyser l’influence que la Russie peut exercer sur le contrôle des médias dans ce pays. En effet, Bolot Témirov a été surveillé par les services secrets russes avant d’être expulsé vers la Russie. Au-delà de ce fait, la Russie maintient encore aujourd’hui une influence sur ces pays d’Asie centrale, dirigés par des proches de Poutine.
Néanmoins, aucun média n’a pour l’instant pu traiter cet événement sous cet angle, notamment en raison de la complexité à se rendre sur le terrain.
C’est intéressant comme approche
sur ta dernière question sur l’influence russe dans les media des pays de l’ex-espace soviétique, tu aurais pu faire le lien avec l’influence sur la Géorgie https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/20/en-georgie-un-projet-de-loi-sur-la-presse-venu-de-moscou_6228823_3210.html qui avait été pas mal traité dans la presse en début d’année.
et où on trouve des similitudes avec ton questionnement
c’est plutôt bien, continue