La nomination de Kari Lake à la direction de Voice of America (VOA) par le président élu des États-Unis, Donald Trump, suscite de nombreuses interrogations sur l’avenir des médias publics américains et leur rôle dans la démocratie. Fidèle soutien de Trump, Kari Lake est connue pour contester les résultats de l’élection présidentielle de 2020 sans preuves et pour ses prises de position polarisantes. 

Une vitrine politique ? 

L’arrivée de Kari Lake à la tête de Voice of America s’inscrit dans une dynamique de politisation des institutions publiques amorcée par Donald Trump lors de son premier mandat. Voice of America, financé par l’État, a été fondé pour offrir une information équilibrée et objective à destination d’un public international. Cependant, cette nomination soulève des inquiétudes quant à l’utilisation des médias publics comme des outils d’influence politique.

Kari Lake est chargée de garantir que les « valeurs américaines » soient diffusées dans le monde avec « équité et exactitude », selon Trump. Cependant, son profil, marqué par des positions polarisantes et son allégeance au trumpisme, suggère une possible instrumentalisation de Voice of America pour servir les intérêts idéologiques de l’administration. Cela pourrait renforcer l’idée que Voice Of America devient une plateforme de propagande plutôt qu’un vecteur neutre d’information.

Ce phénomène dépasse les États-Unis. En Europe, des exemples similaires ont existés en Pologne et en Hongrie , où les gouvernements ont transformé les médias publics en relais de leurs positions politiques. La nomination de Kari Lake peut être perçue comme un alignement des États-Unis sur ces dynamiques.

Elle pose la question de savoir si les institutions américaines sont équipées pour préserver un équilibre entre pouvoir politique et médias publics, et si des réformes seront nécessaires pour limiter l’influence de l’exécutif.

L’indépendance journalistique en péril ?

L’un des principaux défis soulevés par cette nomination est le risque accru d’une perte d’indépendance journalistique au sein de Voice Of America. En tant que média public, Voice of America s’est doté de mécanismes pour protéger ses journalistes contre les ingérences politiques. Cependant, ces mécanismes ont déjà été affaiblis sous l’administration Trump en 2020.

Le profil de Kari Lake, marqué par des accusations de désinformation et des prises de position controversées, pourrait entraîner des tensions internes au sein de Voice of America. Les journalistes pourraient être contraints de suivre une ligne éditoriale imposée, en contradiction avec les principes de neutralité et d’objectivité. Une telle évolution pourrait provoquer des départs au sein de la rédaction et affaiblir la qualité du contenu.

Sous le premier mandat de Trump, des tentatives avaient été faites pour supprimer les protections internes empêchant l’ingérence politique dans les contenus de Voice of America. Cette nomination pourrait marquer une nouvelle étape dans la remise en cause de ces protections, ouvrant la voie à une transformation durable des médias publics en outils explicitement partisans.

Si Voice of America est perçu comme un média aligné sur une vision politique spécifique, cela pourrait affaiblir son influence. Par exemple, dans des pays autoritaires où Voice of America est souvent une source clé d’information, une perte de crédibilité pourrait nuire à la capacité des États-Unis à promouvoir leurs valeurs à l’international.

J’ai choisi ce sujet car j’ai suivi de près les élections américaines et leurs enjeux, en particulier les actions de Donald Trump. Dans le cadre d’une SAé, je réalise, avec 2 camarades, une veille informationnelle sur les nominations stratégiques effectuées par Trump donc le sujet était d’autant plus intéressant.