Donald Trump annonce la réouverture d’Alcatraz pour y enfermer les « criminels les plus dangereux »
Dans une annonce spectaculaire faite sur son réseau social, le président américain a ordonné la réouverture de l’ancienne prison d’Alcatraz, fermée depuis 1963, afin d’y enfermer les détenus les plus violents du pays. Un geste à la portée hautement symbolique, dans le cadre de sa politique sécuritaire offensive.
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche 4 mai au soir son intention de rouvrir la prison d’Alcatraz, située dans la baie de San Francisco, plus de soixante ans après sa fermeture.
Dans une déclaration publiée sur son réseau social Truth Social, le chef de l’État a affirmé avoir donné l’ordre à son administration de moderniser, étendre et remettre en service cette ancienne prison fédérale de haute sécurité afin d’y incarcérer « les criminels les plus dangereux et violents d’Amérique ».

« Depuis trop longtemps, l’Amérique est victime de criminels vicieux, violents et récidivistes, la lie de la société, qui n’apporteront jamais rien d’autre que la misère et la souffrance », a écrit le président républicain. « J’ordonne au Bureau des prisons, ainsi qu’au ministère de la Justice, à (la police fédérale) FBI et au ministère de l’Intérieur de rouvrir, agrandir substantiellement et reconstruire Alcatraz pour enfermer les criminels les plus dangereux et violents d’Amérique» , a-t-il ajouté.
Cette décision s’inscrit dans la ligne dure que Donald Trump revendique depuis son retour à la Maison Blanche, la lutte contre la criminalité constituant un axe central de son second mandat. En ressuscitant Alcatraz, il entend frapper les esprits avec un lieu chargé d’histoire et de symbolique.
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Un lieu mythique, une fermeture coûteuse
Fermée en 1963 après seulement 29 ans d’activité en raison de coûts de fonctionnement jugés trop élevés, Alcatraz reste l’un des lieux carcéraux les plus emblématiques des États-Unis. Elle avait accueilli certains des criminels les plus notoires du XXe siècle, parmi lesquels le gangster Al Capone.
La prison a acquis une notoriété mondiale après l’évasion en 1962 de trois détenus dont Frank Morris, une affaire qui a inspiré un livre, puis un film culte réalisé par Don Siegel en 1979, L’Évadé d’Alcatraz, avec Clint Eastwood dans le rôle principal.
L’établissement, situé sur un îlot rocheux à deux kilomètres de la côte, représentait un défi logistique considérable : l’acheminement hebdomadaire de millions de litres d’eau potable et de provisions, en l’absence de ressources locales, faisait grimper les dépenses. Selon l’administration pénitentiaire fédérale, son coût de fonctionnement était presque trois fois supérieur à celui des autres prisons fédérales.

Durant ses années de service, la prison n’a jamais accueilli plus de 275 détenus en moyenne, soit moins de 1 % de la population carcérale fédérale.
« A Alcatraz, un prisonnier (avait) quatre droits : la nourriture, l’habillement, le logement et les soins médicaux. Tout le reste était un privilège qui devait être gagné. Parmi les privilèges qu’un prisonnier pouvait gagner, il y avait le travail, la correspondance et les visites des membres de sa famille, l’accès à la bibliothèque de la prison et les activités récréatives telles que la peinture et la musique », détaille l’agence fédérale.
De parc national à prison fédérale ?
Depuis 1972, le site est devenu un parc national et l’une des principales attractions touristiques de Californie, attirant chaque année plus d’un million de visiteurs. La transformation de ce lieu patrimonial en prison active soulève déjà de nombreuses questions, notamment sur le plan environnemental, logistique et juridique.
Si l’annonce de Donald Trump a été saluée par certains partisans de la ligne dure en matière de sécurité, la réouverture d’Alcatraz est jugée « absurde » à San Francisco.
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