Ce mardi 4 février, une collecte de sang a eu lieu à l’IUT de Lannion. Motivés par des messages de solidarité et d’encouragement, les étudiants et le personnel de santé ont redoublé d’efforts pour assurer cette collecte, tout en faisant face à des défis de sensibilisation et d’information.

Il est 12h, la salle de DS de l’IUT de Lannion s’est transformée en salle de prélèvement d’hôpital et le personnel de santé ressemble à des professeurs qui attendent patiemment leurs élèves. L’ambiance est cependant tout autre que l’angoisse de passer un contrôle. C’est dans les rires et la bonne humeur que les jeunes sont accueillis. Une enceinte passe tous les hits de musiques à la mode chez les jeunes. Pour Aurélie Feurmour, infirmière à l’ESF et superviseuse de la collecte, faire des dons au sein d’établissement est essentiel. « C’est important de rassurer les jeunes le plus possible. Être dans un environnement qu’ils connaissent avec leurs copains c’est forcément plus motivant ».
Quelques minutes plus tard une dizaine de jeunes est présente dans la salle, remplissant un questionnaire lui donnant l’air de passer un contrôle mais cette fois-ci, ils peuvent parler entre eux pour se souffler les réponses. L’un d’entre eux murmure, « je ne comprends pas la moitié des questions », ne manquant pas de faire rire ses amis. Pendant que Carle Boulaire, agent de collation, prépare les sandwichs en sifflotant, les premiers donneurs se dirigent vers les six fauteuils rouges au fond de la salle.
Les premiers pas des donneurs
Fermant les yeux, les premiers donneurs s’apprêtent à se faire piquer. Les infirmières leur parlent et n’hésitent pas à leur faire des blagues. « Il faut détourner leur attention, leur faire penser à autre chose. Pour cela tout est dans la discussion et la communication » explique l’une d’entre elles. Pour Elsa Coralie, en deuxième année d’informatique à l’IUT, c’est son premier don. « Je suis un peu stressée, mais c’est simple et important de le faire, on peut sauver des vies ». Une soignante le confirme, « tu vas pouvoir sauver trois personnes avec ta poche de sang ».
Elle se confie alors que c’est grâce à son amie qu’elle a réussi à venir ici. « Elle m’a motivée à venir car elle sait que j’avais un peu peur ». Pour Aurélie Feurmour, entendre ces paroles est un pari réussi. « Vous êtes les premiers ambassadeurs, vous savez discuter avec vos potes et les encourager ». Malheureusement, certains veulent mais ne peuvent pas faire de don. Anouck Toutain, étudiante en deuxième année de journalisme, confie, « je me suis fait recaler deux fois à cause de mon poids alors que depuis que j’ai six ans je veux donner mon sang ».
Quand la peur freine le don
Il est 13h, les étudiants arrivent au compte-gouttes, quelques jeunes restent à l’écart, à côté des fauteuils. Ces amis des donneurs n’ont pas réussi à franchir le cap. Laurine Joliveau avoue, « je sais que c’est important mais je suis incapable de surmonter ma peur ». Elle n’est pas la seule dans ce cas. Aurélie Feurmour essaye de rationaliser leur angoisse, « qui n’a pas peur de l’aiguille ? Je vous rassure, vous êtes juste normaux. Personne n’aime ça, ce serait l’inverse qui serait inquiétant ». Certaines professionnelles de santé, comme Aurélia Boulaire témoignent que beaucoup de premiers donneurs ont une idée reçue à travers l’expérience de leur proche. L’un des amis raconte, « une de mes amies a fait un malaise après son don de sang, elle a dû aller à l’hôpital ».
Malgré cela le personnel de santé a bon espoir. « Le jeune d’aujourd’hui porte davantage le message de bien-être et de bonne cause, on a bon espoir que dans les années à venir il y ait un réel déclic ». Pour beaucoup de donneurs, cette peur est souvent liée au manque d’information et de médiatisation du don du sang.
De nouvelles stratégies pour dynamiser la collecte
En se baladant dans les couloirs de l’IUT, on peut apercevoir un peu partout des affiches : “Mardi 4 février don du sang dans la salle de DS”. Les affiches bleues sont visibles dans chaque lieu dédié aux étudiants. Au coin collation, les jeunes discutent entre eux. Carle Boulaire leur tient compagnie et leur change les idées en faisant des imitations ou en racontant des blagues. Chacun se révèle comment il a su pour aujourd’hui entre deux brownies.
Pour Thibault Robin, c’est l’application EFS qui l’alerte dès qu’il y a une collecte. Les autres renchérissent en expliquant avoir reçu des mails de l’IUT et que les affiches leur ont permis de se souvenir de la collecte d’aujourd’hui. Cependant pour Elsa Coralie, il reste des efforts à fournir. « Il faudrait aller dans les classes pour en parler ». Aurélie Feurmour confirme cette critique : « En 2018, on me parlait encore d’annonce sur journal papier, même moi ça me parlait plus du tout. » Il est maintenant 16h et l’affluence des donneurs ne diminue pas. La bienveillance et la bonne humeur des personnels de santé sont toujours aussi présentes. C’est primordial pour Aurélia Boulaire. « Pour motiver les gens à revenir, il faut qu’ils aient aimé l’expérience. Pour moi la meilleure des choses c’est quand ils me disent : j’espère que ce sera vous la prochaine fois. »