Les 3 Ours : l’information sur le devant de la scène

Ce 24 janvier à Rennes, se tenait le lancement du média « Les 3 Ours ». Animé par une volonté de proposer une information au plus près du lecteur, il inaugurait son premier « journal intime » : le récit personnel de Cindy Hubert. Cette journaliste police-justice est venu inaugurer cette formule, en racontant son expérience de chroniqueuse au procès des viols de Mazan. Ce premier spectacle était très attendu, aussi bien par le public que par les créateurs du média.

Ouverture de la salle la Cité, le public commence à entrer

Le néon rouge de la salle de la Cité contraste avec la nuit qui tombe et la pluie fine qui s’installe à Rennes. Il est 18h et la salle est calme, une dizaine de personnes est présente. Tout le monde est occupé entre les derniers réglages techniques, l’installation des chaises par les bénévoles ou encore la mise en place de la buvette.
Malgré une musique douce, la tension reste palpable. Nathanaël Simon, l’un des créateurs du média Les 3 Ours court partout : « J’ai hâte d’avoir un retour ». Ce soir, l’enjeu est important pour eux à l’image de leur devise « L’info fait son show « . « On veut faire de l’information autrement, qu’elle devienne vivante » explique Nathanaël en finissant de donner les dernières indications à la régie. Il est 18h55, le public commence à entrer, un bourdonnement monte dans la salle, l’ambiance se détend, tout le monde semble se connaitre.


Dans les coulisses de l’information
Les bénévoles rigolent entre eux, Céline Cadiou, journaliste de formation, souligne l’importance du développement de ce nouveau genre de média. « C’est important d’avoir accès aux coulisses du travail des journalistes, de rendre l’information accessible et démocratisée ».
Près du bar des amies murmurent : « C’est sympa les oursons en chocolat, bien pensé ». Louise Katz, une des fondatrices du média sourit, l’ours est central dans leur démarche. « On voulait faire allusion au monde de l’enfance, boucle d’or est un des seuls conte ou il n’y a pas de moral et laisse spectateur trouver une fin lui-même ». C’est ce qu’a réussi à faire Cindy Hubert pendant 45 minutes, racontant son expérience personnelle lors de la couverture du procès de Mazan. Quand les lumières se rallument, c’est au tour du public de prendre la parole. Si au début le silence rempli la salle, les questions commencent à s’enchainer et c’est dans une atmosphère remplie de respect et de curiosité que la journaliste se prêtera au jeu des questions-réponses.


« Une nouvelle manière de consommer l’information »
Après l’effort, le réconfort : tout le monde se dirige vers la buvette, des débats fusent et des rires s’échappent. Pour Claire Pignet, spectatrice : « Le pari est réussi, c’est hyper précieux d’avoir le point de vue d’une journaliste qui permet d’ajouter une plus-value aux informations qu’on connaissait déjà ».
Le soulagement se lit sur les visages de Louise Katz, Nathanaël Simon et Julie Lallouët-Geffroy, les créateurs mais également sur celui de Cindy Hubert. « C’est rafraîchissant de voir qu’il y a 300 personnes qui sont encore prêtes à payer un ticket pour parler du journalisme et de l’actualité ». Marquant une pause en fumant sa cigarette elle reprend : « Le journalisme sur scène est une des possibilités d’avenir des médias, une nouvelle manière de consommer l’information face à un lecteur qui a délaissé l’information ».
La soirée touche à sa fin. Il est 20h45 mais les spectateurs continuent de venir féliciter les créateurs. Les sourires de Louise, Nathanaël et Julie ne s’effacent pas : « On est content d’avoir réussi à construire un vrai lien de confiance entre journaliste et spectateurs au vu ce qu’on se vit en ce moment ». Pour Louise Katz le pari est véritablement réussi lorsque les spectateurs ressortent avec encore plus d’interrogation : « Mieux comprendre c’est aussi plus se poser de questions et être moins dans la résolution »

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