Election en Roumanie : un lien étroit entre élection et médias

Pourquoi cette information ?

Les élections présidentielles en Roumanie ont été annulées et les causes expliquées sont multiples. Si pour le Monde, la Cour constitutionnelle de Roumanie a annulé, le 6 décembre 2024, le premier tour du scrutin présidentiel, c’est en raison d’un lien étroit avec Poutine. Elle soupçonne, en effet, une opération d’influence russe d’avoir faussé les résultats. 
L’observatoire européen du journalisme (EJO) en revanche se penche davantage sur l’impact des plateformes numériques dont notamment TikTok retrace l’historique derrière cette élection. C’est d’ailleurs sur ce média que j’ai repéré l’information sur mon flux RSS sur Inoreader. Cela m’a paru intéressant car j’aime beaucoup les informations internationales et je trouvais que les élections en Roumanie était un sujet qui était un peu passé inaperçu selon moi. Pourtant il soulève des questionnements importants sur la place qu’occupent les médias et les plateformes numériques lors des élections.

Qu’est ce qu’il s’est passé ? 

Dans son article titré Roumanie : comment une campagne de désinformation a empêché le suffrage libre, EJO parle du candidat d’extrême droite aux élections présidentielles roumaines Călin Georgescu. Le média précise que “plus de deux millions de personnes ont choisi […] un candidat qui n’avait pratiquement aucune chance de gagner dans des circonstances normales”. Ces circonstances normales telles qu’elles sont écrites seront détaillées par la suite car les raisons sont multiples et géopolitiques. En effet, le candidat aurait été favorisé grâce à l’impact et à la force des plateformes comme Tik Tok, car Georgescu a été choisi lors du 1er tour en décembre dernier par 23% des citoyens roumains. Or, il y a peu, il était encore inconnu dans la vie politique du pays. Sans parti, sans personnel électoral, sans budget électoral déclaré et avec une exposition limitée dans les médias grand public, “il a été présenté dans les journaux télévisés comme un personnage TikTok, qui a fait la promotion de son programme électoral depuis son salon” d’après l’EJO.

Le problème est qu’il y a un flou autour des dépenses électorales déclarées. Deux jours après les élections, on apprend que le PDG de TikTok a été convoqué au Parlement européen pour expliquer l’implication du réseau social dans ces résultats électoraux. A la suite de cela, c’est le Conseil suprême de la défense nationale (CSAT) qui a été “réunie à la demande de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie, a publié une déclaration sur les « risques possibles pour la sécurité nationale générés par les actions des cyber acteurs étatiques et non étatiques ». Le CSAT a reproché à TikTok d’avoir accordé un traitement préférentiel à Călin Georgescu et d’avoir enfreint la législation électorale roumaine.” Mais il est également accusé d’avoir mobilisé “plusieurs vieilles théories du complot (du faux alunissage à la 5G) et quelques nouveaux éléments de désinformation. Il a par exemple affirmé que l’eau n’est pas seulement H2O”. 

Quels angles possibles ?

Les médias ont-ils un poids fondamental durant les élections ? Le rôle de plus en plus important des plateformes durant les élections. On peut faire le parallèle avec Trump et les patrons des GAFAM qui se rangent derrière lui notamment. C’est un angle qui est très d’actualité avec l’investiture de Trump, le 20 janvier donc il est difficile en tant que journaliste en formation de faire l’impasse dessus. Un sujet d’ailleurs traité par le Figaro. Les plateformes numériques deviennent donc un terrain de jeu pour l’extrême droite. Le média Cogito pose exactement cette question car de nombreux chercheurs ont mené des études sur le sujet. 

Une stratégie de campagne électorale basée sur les réseaux sociaux mais pose la question de l’évolution des réseaux dans nos vies sur les élections. Est ce que c’est un phénomène qui tend à se généraliser ? Nous sommes à une heure où les hommes et femmes politiques sont de plus en plus sur les réseaux pour atteindre un nouveau type d’électeurs et on peut le constater dans tous les pays et notamment en France. Leurs usages des réseaux sociaux à l’image de Youtube et TikTok car ils leur permet de développer davantage leurs idées sans avoir l’obligation de respecter un temps de parole donné comme lors des débats à la télévision. Un nouvel électorat plutôt jeune grâce à un algorithme performant mais surtout l’opportunité de porter leurs idéaux face à un public déjà conquis. On pourrait parler de stratégies de communication lorsqu’ils se mettent en scène ou qu’ils reprennent des parties de leur discours pour les re diffuser sur leurs réseaux. Le média Iscom se penche d’ailleurs sur la relation entre élection et stratégie de communication des politiques.


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