Pourquoi ce sujet ?
Les nouveaux médias sont parfois mal considérés par les médias déjà en place ou au contraire vu comme un nouveau support dans lequel il faut investir. Ce fut le cas au XXème siècle avec l’arrivée de la télévision dans les foyers français et son implantation dans l’espace médiatique. Aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux et l’émergence de plateformes telles que Twitch, qui peuvent créer de la concurrence aux médias traditionnels en ciblant un public plus jeune notamment. Aimant l’histoire, j’aime bien m’intéresser à comment les “anciens” médias doivent se réorientés pour faire face aux contraintes de leur époque. C’est aussi le titre de Libération qui a retenu mon attention dans le flux Inoreader. Il m’a paru intéressant de le traiter lorsque je l’ai vu sur mon flux Inoreader par une alerte Google que j’avais pu intégrer et j’ai complété par quelques recherches.
Qu’est ce que c’est concrètement ?
Après de nombreuses années comme acteur majeur de la presse écrite, le média l’Humanité fait le pari, entre autres, du live pour continuer de se renouveler. Confiant quant à l’avenir de la rédaction, les dirigeants du journal déclarent un nombre d’abonnés, en 2024, de 40 000 personnes dont la moitié souscrivant au format papier grâce à une “nouvelle application et un nouveau site, qui ont eu des répercussions positives sur les audiences du site et le nombre de followers sur les réseaux sociaux”.
Libération met en avant les différentes stratégies du média après 120 ans d’existence en parlant de “déringardisation”. Le média rappelle que l’Humanité fait le choix de la modernité après le redressement judiciaire d’il y a 5 ans et pour lutter contre, selon eux, une présence toujours plus forte de la publicité et son impact dans la production journalistique. Une volonté présente dès la nomination, en 2021, du sénateur communiste Fabien Gay et d’une “phase de modernisation numérique du titre” comme le montre l’un des articles du média en septembre dernier. Celui-ci affirme que “la médiocrité du débat public actuel [est aggravée par] la méthode de certaines chaînes d’information en continu qui ne favorisent ni la réflexion ni la pensée, mais s’alimentent de l’émotion et du clash. Le tout avec un impact important des réseaux sociaux, où se mêlent sans distinction de l’info, de l’intox, de l’insulte, malheureusement sans aucun contrôle, ni modération “.
Des abonnements numériques mais pas seulement car le média continue de miser sur la Fête de l’Huma, pour mettre en avant une diffusion et un accès pour tous aux médias et qui rencontrent un gros succès. De plus, l’Humanité investit dans le lancement, en novembre, d’un nouveau programme, de 3h, sur la plateforme de streaming twitch. Animé par le vulgarisateur Jean Massiet, le programme «L’Huma Stream» veut se spécialiser en politique, en mêlant information, humoristes et monde du streaming et de Youtube.
Quels angles possibles ?
Dès le choix de mon article de veille, j’ai pensé à le mettre en lien avec un autre article que j’avais vu sur mon flux RSS avec la puissance de Youtube sur la télévision. Mais c’est surtout la question des nouveaux statuts des créateurs de contenu d’information pour une professionnalisation et une labellisation de leur métier qui m’a intéressée. Elle est actuellement discutée par l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenus (Umicc), pour des créateurs comme Hugo Décrypte ou Gaspard.G. On pourrait l’aborder sous l’angle des nouvelles générations sur les réseaux sociaux qui proposent du contenu journalistique en reprenant souvent les codes de la télévision comme Hugo Décrypte qui travaille en partenariat avec France TV sur ses formats L’interview face cachée. On a donc, d’un côté, des médias plus traditionnels qui misent sur le marché du live pour se diversifier et, de l’autre, des journalistes sur les réseaux sociaux qui se professionnalisent et qui sont aussi des secteurs d’emplois. Cet écosystème médiatique contribue à créer un pluralisme dans les choix des médias pour les utilisateurs qui vont pouvoir s’identifier à une émission, un média ou une personne pour consommer l’information.
On peut aussi davantage angler sur le rapport historique entre publicité et journalisme car Libération introduit l’impact de la publicité dans la presse mais le développe peu dans son article. Presse et publicité sont liés dès le début des médias en France comme le précise le Musée des Arts Décoratifs et peut nous faire poser la question sur le financement de l’information.
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