Archives de l’auteur : abourre

2025, Anastasia est toujours là

À le Nouvel An… On tourne la page de 2024 mais juste avant de lui dire adieu, on se retourne une dernière fois sur les souvenirs, les images de 2024, les meilleurs selfies insta devant un paysage de rêves ect..Qu’est-ce qui restera quand nous ne serons plus là ? des images, des dessins et des personnes qui nous pleureront (et des veilles des médias). Et même en 2025, on se souvient des personnes mortes et de leurs héritages. 10 ans après l’attentat, les caricature de reste dans les mémoires et dans l’actualité. L’article dont je suis partie pour cette veille est celui de Libération qui explique que mardi 7 janvier paraîtra une édition spéciale de Charlie Hebdo pour commémorer les attentats de janvier 2025. Avec un tirage à 300 000 exemplaires, cette édition, avancée d’un jour, s’annonce historique. Hommage aux victimes assassinées, cet hebdo spécial sera également l’occasion de savoir les relations entre francais.es et caricature. Anastasia et ses grands ciseaux appartiennent-elles à une époque révolue ou le pays des droits de l’homme n’est pas encore prêt à voir ses figures caricaturées sans déclencher une polémique sur le, on ne peut plus vague, « politiquement correct  » ? Je penche pour la deuxième option.

Pas plus tard que , le quotidien français, Le Monde a annulé un projet de caricature en une de la tribune du dimanche. Dans le numéro spécial qui a dû paraître dimanche, l’idée était de mettre une caricature du dessinateur Juin, idée annulée sans plus de raison. Et la société des journalistes a interrogé cette annulation. D’après eux, il y aurait l’intervention du directeur général du pôle presse de CMA Média, président et directeur de la publication de La Tribune, Jean-Christophe Tortora. Directeur qui a quand même « consulté l’actionnaire [Monsieur Saadé] avant d’annuler la commande satirique. C’est le retour de la censure par les actionnaires… Et cette censure fait débat au Monde, c’est quoi ces médias où les actionnaires vérifient le contenu et ont leurs mots à dire sur les publications d’un média forcément libre et indépendant ?

Pour revenir sur les caricatures, leur avenir inquiète. De plus en plus critiqué, le nombre de dessinateurs de presse est en constante baisse, selon l’article du Monde qui éclaire les enjeux qui pèsent sur le dessin de presse. Pourtant, selon l’édition spéciale de Charlie Hebdo, 76 % des francais.es sont favorables au « droit de caricaturer ». Mais la caricature perd de son influence, elle revient avec les dix ans de l’attentat, mais rien ne freine son déclin. Malgré des critiques dessinées de plus en plus critiquées, un lieu de mémoire de cet art presque oublié devra voir le jour en 2027. Cependant, l’exposition – ou non – des caricatures de Mahomet qui ont provoqué l’attentat font toujours débat. La France n’oublie pas, mais le pays de la liberté a encore du mal avec les satires religieuses, politiques, économiques… Un jour, ça viendra… Le jour où on pourra rigoler de tout avec tout le monde…

Au Niger, les sanglots longs des violons ne blesseront plus mon cœur

La BBC… dans l’esprit de beaucoup de francais.ses cette radio mythique renvoie aux « sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone ». Les vers mythiques du débarquement, le rôle de cette radio anglaise dans la Résistance en France lors de la Seconde Guerre mondiale… Et pourtant, cette image glorieuse d’une radio œuvrant pour la liberté n’est pas partagée partout. Au contraire… Le Niger vient d’affirmer ce jeudi 12 décembre la suspension de la BBC pour trois mois. Les raisons officielles, les voici : le gouvernement reproche à la BBC de « diffuser des informations erronées tendant à déstabiliser la quiétude sociale et à saper le moral des troupes. »

Dans une lettre officielle adressée aux groupes de presse Anfani, R&M et Saraounia, le Ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique du Niger, Sidi Mohamed Raliou, a annoncé, la suspension de tous les programmes et émissions sur toute l’étendue du territoire nigérien. Et l’événement qui a déclenché cet arrêt, c’est une attaque djihadiste qui a frappé la localité de Chatoumane (près du Burkina Faso). Avec un bilan d’environ 90 soldats et d’au moins 40 civils tués, vérifié par l’AFP, cette fusillade est particulièrement meurtrière.

Cependant, le président de la junte nigérienne déments ce bilan, surtout les morts dans son camp, et accuse la BBC de colporter de fausses informations qui visent «  à saper le moral de nos troupes et à semer la division entre les populations et nos vaillantes FDS [l’armée nigérienne] ».

Cette suspension n’est pas anecdotique. Déjà, ce n’est pas la première, du côté français France 24 et RFI (également interdite au Burkina Faso depuis le 3 décembre 2023) sont interdites depuis juillet 2023, date du coup d’État qui a mis la junte militaire menée par le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir. Et le général est même allé plus loin, il annonce sa décision de porter plainte au nom du Niger contre RFI pour « incitation au génocide ». A quoi RFI a répondu « La direction de Radio France Internationale qualifie cette plainte d’extravagante et diffamatoire, et ne reposant sur aucun élément. Les journalistes de RFI, comme toujours, exercent leur métier de façon professionnelle et totalement indépendante, et ne publient que des informations vérifiées. »

Mais outre les faits, pourquoi censurer les médias ? Le Niger est loin d’être le seul à contrôler l’information, la Chine emprisonne les journalistes, la Russie les exile, la Corée du Nord contrôle tout… tout régime dictatorial qui se respecte ne respecte pas la liberté de la presse. Et même peu de pays la respectent vraiment selon Reporter Sans Frontière. Effectivement, la démocratie, c’est « un.e. citoyen.ne informé.e, une voix ». Alors bloquer les médias, c’est contrôler ce que sait le peuple, c’est contrôler le peuple. Et le général l’a compris, s’il veut conserver le pouvoir, il vaut mieux que son peuple lui reste fidèle, alors les médias qui montrent des failles dans son armure, merci mais non merci.

Cependant, la suspension immédiate des médias français internationaux juste après sa prise de pouvoir interroge. Pourquoi bloquer directement les canaux francophones et pas les autres ? Peut-être que la réponse se trouve dans l’analyse des relations entre les deux États. Le Niger, ancienne colonie française, entretient des relations tendues avec son ancien colonisateur. Relations qui se sont détériorées depuis le coup d’État de juillet 2023. Suite à l’arrivée du général, la France a fermé son ambassade et rappelé ses troupes militaires qui y étaient stationnées. En bref, la junte militaire en a toujours eu après la France, interdire les médias français était un moyen pour elle de protester contre les restes de la colonisation et la France-Afrique.

La suspension de la BBC et des chaînes francophones a donc un double volet. C’est l’expression de la censure de la liberté de la presse dans un régime autoritaire, mais aussi l’expression du rejet de la France et de ce qu’elle représente, de ces valeurs, transmises par ces médias.

Quand poster caca sur Twitter fait élire Trump président

France Info nous informe que l’exode n’est pas qu’au Liban, mais aussi sur la plateforme X. En effet, après Ouest France, c’est Sud-ouest, troisième groupe de presse local français, qui quitte le réseau. Et ce n’est ni les premiers ni les derniers… Des groupes de presse comme The Guardian en Angleterre, des célébrités (Stephan King par exemple) des ONG tel Greenpeace, des politiques et des gens lambda ferme leur compte X. En tout 30% des utilisateurs ont fui la plateforme selon David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et auteur de Toxic Data. En réponse aux départs de ces médias, Elon Musk déclare « les médias c’est vous désormais, postez ce que vous savez, postez ce que vous entendez, postez ce que vous voyez ». Ce que je vois, ou plutôt ce que j’ai lu sur le site de Sud Ouest, c’est qu’ils quittaient le réseau social « tant que des garanties sérieuses de lutte contre la désinformation et en faveur de l’équilibre des débats n’auront pas été apportées ».

Les raisons du départ sont donc une critique du modèle et surtout d’Elon Musk. Le multimilliardaire qui, depuis son rachat de Twitter (devenu X) en 2022, a augmenté le climat haineux sur le réseau, dénonce le chercheur David Chavalarias. Effectivement, plus un sujet divise, plus on en parle, on tweet et retweet et plus ça rapporte. Les photos des jolies fleurs où tout le monde trouve qu’elles sont jolies, Elon Musk s’en tamponne le coquillard.

Elon Musk qui a beaucoup fait parler de lui en ce moment, notamment après avoir été nommé ministre de l’efficacité gouvernementale par Trump, tout juste ré-élu. Et c’est en partie ce lien qui gêne, ou du moins qui pousse aux départs. En effet, la vague de départ s’intensifie depuis les résultats de l’élection états-unienne. Cette élection agit comme un déclencheur, signe que ce n’est pas que X qui gène, mais bien les implications politiques et économiques de son propriétaire.

Petit rappel sur Elon Musk, outre d’être un mec avec la tête dans les étoiles, c’est un acteur important de la vie politique états-unienne. Déjà, il est le patron de X qui compte 619 millions d’utilisateurs actifs mensuellement, selon le blog du modérateur. Et même si des études montrent que l’impact des réseaux sociaux dans le changement des opinions politiques est minime, ceux-ci tendent surtout à renforcer les opinions déjà préexistantes ; ce n’est pas rien.

Surtout, Elon Musk est le deuxième soutien financier de Trump, durant la campagne électorale il a donné près de 130 millions de dollars au total depuis juillet, selon les données de la Federal Election Commission (FEC) récupérées par Ouest France.

(petit rappel du fonctionnement du financement de la campagne au États-Unis)

Ces sommes colossales sont directement ciblées sur sept états clé, les Swings States, ceux qui peuvent faire basculer l’élection présidentielle. Avec des publicités provocantes, des mobilisations (démarchage), une loterie d’un million de dollars (pour des signatures d’une pétitions sur le port d’arme), Elon Musk a tout fait pour faire basculer 800 000 votants du côté de l’éléphant (symbole des républicains). 800 000 votants, cela correspond à 5% des votants totaux (145 600 000) mais c’est le pourcentage qui fait pencher la balance. Et la balance a penché.

Donc en postant un hashtag #caca, hashtag des plus pertinant, on participe à la richesse d’Elon Musk, richesse qu’il utilise (quand ce n’est pas pour essayer d’aller sur Mars) pour financer Trump. C’est triste de participer au succès de Trump en postant le mot caca quand même…

(Je me suis demandé quel était le hashtag le plus utilisé sur X et les résultats en France touchent surtout la politique. Des sujets qui font donc débats… Et le système de X, et donc son modèle économique, c’était pas de créer des conflits pour gagner de l’argent ?)

Bloquer les médias : rien n’est impossible -ou presque- pour Google

Google lance un nouveau test qui fait scandale. L’entreprise veut expérimenter la dissimulation d’articles de presse européenne dans neuf pays de l’union européenne, dont la France à 1% de la population pendant quelques semaines. « Tout redeviendra normal après le test » a-t-elle promis selon Euronews.

L’objectif de cette expérience : déterminer précisément l’importance de la presse dans les recherches Google et son poids financier. En effet, depuis 2019, Google doit rétribuer les médias lorsqu’il cite des articles, selon la loi des droits voisins. La presse s’étrangle, outre bafouer totalement le droit à l’information et les accords sur les droits voisins, ce test aurait des conséquences sur la fréquentation de leur site et toucherait à leurs intérêts économiques.

Conséquences, en France, le Syndicat des Éditeurs de la Presse Magazine (SEPM) fait recours au tribunal de commerce de Paris, saisis en urgence par mercredi 13 novembre. Celui-ci ordonne à Google de ne pas procéder au test sous peine de 90 000 euros d’amende par jour. L’affaire sera tranchée ultérieurement par le juge courant décembre mais la firme états-unienne a déjà annoncé suspendre l’expérience en France. Néanmoins, leur porte-parole se dit surpris par la décision. Selon lui, le SEPM aurait effectivement demandé à Google tous les résultats de l’analyse. Le syndicat dément, estime que Google a déjà les données nécessaires et qu’il n’a pas besoin de réaliser cette enquête. Et dans les autres pays européens où le test est en cours, il n’y a pas eu de recours identiques. Il se déroulera comme prévu, et ce sujet est très peu traité dans les médias des autres pays.

Cette expérimentation s’inscrit dans le contexte de négociations constantes des droits voisins. Depuis 2019, la loi sur la directive des droits d’auteurs prévoit, dans les grandes lignes, la création d’un droit voisin pour les éditeurs de presse. Les GAFAM doivent rétribuer tous les articles de médias qu’ils citent ou utilisent (apparition dans les actualités, dans Discoverd…) Toujours en négociation, cette rétribution fait l’objet de nombreux débats. Effectivement, cette mesure est très impopulaire à leurs yeux et elle n’est pas toujours respectée.

Dans ce contexte, l’action de Google peut alors se voir comme une menace, comme l’affirmation qu’ils ont le pouvoir de bloquer et de rendre invisible les médias. Le bras de fer entre les GAFAM et la presse se continue et est analysée par Ophélie Coelho, spécialiste du numérique dans un article de Libération. Le jeu de pouvoir est implicite, les GAFAM ont le pouvoir d’invisibiliser les médias et ceux-ci sont trop dépendants des GAFAM pour s’en affranchir. De plus, les procédures judiciaires sont souvent insignifiantes pour ces entreprises dont le chiffre d’affaires se comptent en milliards de dollars ; les médias ont plus à perdre que les géants du numérique.

Cependant, les médias peuvent se retirer des réseaux sociaux, comme The Guardian qui s’est retiré de X, ou trouver des plateformes alternatives. Les états ont aussi leurs rôles à jouer en régulant ces géants du web.

En dernières solutions, les médias ont recours à la justice comme dans le cas de ce test. Autre exemple, en février, une coalition de médias demandaient à Google 2,1 milliards de dommages et intérêt pour non-respect des règles de la concurrence sur son offre publicitaire. Plus récemment, Le Monde, Le Figaro, Les Échos et d’autres journaux ont lancé une procédure contre X, le réseau social d’Elon Musk, également pour non-respect des droits voisins. De nombreuses actions contre les GAFAM sont en cours, et renforcent ce bras de fer numérique.

L’Intelligence Artificielle ne permet pas qu’aux morts de parler ; elle engendre aussi de véritables problématiques

Tout part d’un article du Monde intitulé « En Pologne, l’intelligence artificielle dans une radio tourne au fiasco ». Radio Off Krakow, basée à Cracovie au sud est de la Pologne, a effectivement lancé une expérimentation à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) : animer des émissions grâce à des avatars entièrement générés par l’IA. Censé représenter et attirer la génération Z (née entre 1990 et 2010), ces trois animateurs ont créé une grande controverse, provoquant leur « licenciement ». La raison, outre le fait plus ou moins anecdotique que ce ne sont pas des humains, c’est qu’ils ont interrogé la poétesse polonaise Wislawa Szymborska lauréate du prix Nobel de la Littérature en 1996, décédée en 2002. Déjà que l’expérimentation n’a pas forcément convaincu ce pays assez conservateur, faire parler les morts encore moins.

Mais au-delà des morts qui revivent et des avatars qui peuvent encore s’apparenter à de la science-fiction, l’utilisation de l’IA pose de véritables questions éthiques pour l’avenir des médias. Pour la radio Off Krakow, remplacer des postes d’animateur.ice.s bien vivant.e.s par des machines était sûrement une solution économique mais qui pose néanmoins de vrais problèmes déontologiques. Et ce problème ne touche pas que la Pologne.

En France, l’IA est déjà utilisée dans beaucoup de médias depuis ses premières apparitions et encore plus depuis l’apparition de l’IA générative (capable de créer des contenus). L’article des Échos liste l’utilisation de l’IA dans les différents médias français. Et jusqu’à présent, il s’agit surtout d’aide pour la traduction comme au Monde, la détection de fake news à Radio France ou la transcription automatique des flux audio à France Télévisions. Une utilisation présente, qui augmente depuis 2023, mais qui ne remplace pas vraiment des journalistes déjà présent.e.s. Et pourtant, le remplacement, c’est ce qu’a mis en place cette radio polonaise. Selon Courrier International, Mateusz Demski, pigiste, a été renvoyé fin aout pour être remplacé par les avatars quelques mois plus tard. Cet aspect est beaucoup plus perçu comme dangereux pour la sphère médiatique ; même si on ne trouve pas (encore) d’exemple d’avatar présentateur radio en France, il y a déjà des exemples de licenciements dus à l’IA. En septembre 2023, l’entreprise Onclusive, spécialisée en veille médiatique, congédie 209 salarié.e.s pour les remplacer par une IA. Même si à l’heure actuelle, il s’agit encore d’événements marginaux, l’utilisation de l’IA pour réaliser les tâches dites de desk inquiète les journalistes.

Face à cette appréhension qui se généralise, le Parlement Européen organise du 20 au 22 novembre 2024 la deuxième édition des Assises Européennes du Journalisme de Bruxelles sur le thème « L’IA, les médias, l’Europe et moi : le journalisme européen face au défi de l’Intelligence Artificielle ».

En parallèle, des médias mettent en œuvre des « barrières » face à l’IA sous forme de chartes. C’est le cas du Monde qui en a mis une en place en mars 2024, comme beaucoup d’autres médias. Ces chartes, passées au crible par la Revue des Médias de l’INA mettent en place une priorité à l’humain, un respect de la déontologie, une transparence vis-à-vis du public… L’encadrement de cet outil, c’est une première mesure face à une IA toujours plus puissante qui, en fonction des conditions de son utilisation, peut être le remède ou le poison, comme l’expliquait déjà Platon avec son concept de Pharmakon.

Alice Bourré

Duo acrobate

Breathe Love
Duo Aérien

Cependant que l’acrobate est en proie à l’équilibre le plus instable,
nous faisons un voeu.
Et ce voeu est étrangement double et nul.
Nous souhaitons qu’il tombe,
et nous souhaitons qu’il tienne

Le livre de Bardella fait couler de l’encre même avant sa parution

Choix de l’article : j’ai pris cet article, car, partant d’une tribune publiée par des syndicats ferroviaires, il permet d’explorer les relations entre média, publicité, politique et éditeurs.

Cet article de Libération s’intéresse à la dénonciation par Sud-rail (syndicat cheminot) de l’achat de panneau publicitaires pour la promotion du livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche. Cette contestation soulève certaines problématiques.

En premier lieu, qui a acheté les parts de pub ? Un autre article de libération a mené l’enquête et révèle que c’est Bolloré qui a négocié cette publicité, ou du moins qu’il est impliqué. En effet, le livre sera publié aux éditions Fayard, qui lui même appartient au groupe Hachette. Cette maison d’édition est au main du milliardaire conservateur, Vincent Bolloré. Et ce milliardaire n’est surement pas un acteur passif de la nouvelle nomination de Lise boell à la tête du groupe Fayard, qui joue également son rôle dans la publication du livre

Cette nomination pose une deuxième question. Le poids des acteurs dans la médiatisation de tel ou tel sujet.

Est-ce que l’ouvrage de Jordan Bardella aurai-t-il un impact médiatique et une publicité de cette envergure si ce n’était pas Lise Böell à la tête de Fayard ? Effectivement elle est connue pour avoir publier les livres d’Eric Zemmour et ce de François de Villiers, deux hommes politiques d’extrême droite. Sa nomination a entrainé une vague de départs suite à une « radicalisation » de la ligne politique de la maison d’édition.

Portée par la nouvelle directrice, ce projet connait une ampleur rare pour la maison d’édition. tirage annoncée à plus de 150 000 exemplaires, mobilisation des médias appartenant à Bolloré… Et c’est là qu’on le retrouve, il se servira de son influence par ses média pour mettre tout en œuvre pour la promotion du livre. A ce propos BFMTV, grand rival de C8 qui lui appartient, lui met déjà des bâtons dans les roues, en illustrant la révolte des cheminots mais surtout en se trompant sur le titre même de l’ouvrage…Pour le média traditionnellement acquis au RN c’est pas forcement la meilleure des communications qu’il porte…

/Est-ce que l’ouvrage de Jordan Bardella aurai-t-il un impact médiatique et une publicité de cette envergure si ce n’était pas Lise Böell à la tête de Fayard ? Effectivement, elle est connue pour avoir publié les livres d’Eric Zemmour et ceux de François de Villiers, deux hommes politiques d’extrême droite. Sa nomination a entrainé une vague de départs suite à une « radicalisation » de la ligne politique de la maison d’édition. Portée par sa nouvelle éditrice, ce projet connait une ampleur rare pour la maison d’édition. Tirage annoncé à plus de 150 000 exemplaires, mobilisation des médias appartenant à Bolloré… Et c’est là qu’on retrouve, il se servira de son influence par ses médias pour mettre tout en œuvre pour la promotion du livre. A ce propos, BFMTV, grand rival de C8 qui appartient au milliardaire conservateur, lui met déjà des bâtons dans les roues, en illustrant la révolte des syndicats cheminots mais surtout en se trompant sur le titre même de l’ouvrage… Pour le média traditionnellement acquis au RN, ce n’est pas la meilleure des communication qu’il porte… ( l’erreur a été rectifié depuis mais il y avait une faute vendredi dernier)

Et cette campagne médiatique revient sur l’article originel. C’est le coup de pub de l’année orchestré par Vincent Bolloré, qui, en plus d’en faire la promotion sur ses médias, la fera aussi dans les transports. Selon l’humanité, 581 panneaux sont concernées en France et certains syndicats de la SNCF comme sud-Rail exprime leur désaccords de promouvoir un auteur qui a tenu des propos racistes, xénophobes et homophobes. Pourtant ce n’est pas la SNCF qui décide de la publicité mais l’agence Médiatransport, dirigé par Valérie Decamp. Et l’agence Médiatransport ainsi que la SNCF font part qu’elles n’avaient pas connaissance de l’auteur avant mercredi 16. Cependant Médiatransport insiste sur le fait qu’elle ne peut pas refuser cette campagne sous prétexte que l’auteur est Bardella mais attends de recevoir les visuels pour voir s’ils ne vont pas à l’encontre de la neutralité politique voulues en lieux publics.:/

Avant même sa parution, ce livre aura fait couler de l’encre par sa promotion sur les médias appartenant au directeur de la maison d’édition mais aussi das les lieux publics. Une médiatisation qualifié de propagande par l’Humanité et contesté par la CGT. L’Humanité rappelle en dernier que si Bardella est pour le moment, accepté, l’humoriste Wally Dia a été rejeté car son message était trop politique. La diffusion en gare n’est pas encore validé mais pour un livre à paraitre le 9 novembre 2024, on en parle déjà beaucoup.

Nomination de Kim Younes à la direction de TV5 Monde

Kim Younes, cette ancienne cadre de M6 au service publicitaire à été nommée présidente de TV5monde. Cette proposition, faite par le gouvernement français, sort de nulle part selon beaucoup de média. En effet Kim Younes n’est que très peu présente dans les média avant ce 24 septembre et son nom n’est jamais sortit dans la liste des potentiel.le.s président.e.s de la chaine.

J’ai choisi cette information car elle me permet de parler et de creuser le sujet des jeux de pouvoir qui se jouent derrières les nominations ainsi que du rôle des relations dans ce genre de nomination.

Cette nomination pose d’abord la question du poids de la présidence de TV5 Monde. si cette chaine est très peu regardée en France, c’est la première chaine francophone mondiale. De plus c’est l’une des seules chaines au monde à être détenue par l’audiovisuel public de différents pays. TV5monde appartient à 60% à la France mais aussi à la Suisse, au Canada, au Belgique, au Québec et à Monaco. La France, qui en tant que premier actionnaire, propose un nom pour la présidence. La présidence de la chaine est donc une fonction quasi diplomatique de part l’influence de la chaine à travers le monde et vis à vis des autres actionnaires. Ce poste sert souvent à recaser des anciens du gouvernement et récompenser les cadres de France Télévision ; Kim Younes apparait de plus en plus comme une nomination étrange.

Après la démission de l’ex président de la chaine,Yves Bigot, en juin 2024 la France lance un appel à candidature jusqu’au 9 juin. Cependant le processus de sélection n’a pas été rendu public, le nom de Kim Younes surprends l’écosystème médiatique. Si la plupart des médias reprennent le communiqué de presse de l’AFP, Libération enquête sur cette  » opaque et surprenante désignation ».

Kim Younes n’a pas vraiment d’expérience du service public, elle a une approche très marketing selon certains salariés de TV5monde. Pour beaucoup, cette nomination n’est pas lié à son profil mais à ses relations. En effet, elle est mariée à Stephane Charbit, associé gérants chez Rothschild. Et son mari, en plus d’être proche du président de la république en l’avant notamment aidé lors de sa campagne en 2017, est le « monsieur Afrique  » de Rothschild. Il intervient lors des sommets africain sur les questions économiques et cet accès aux hautes sphères africaines a certainement joué dans la nomination de sa femme. Toujours selon Libération, cet accès est un atout majeur pour la TV5monde dans le contexte actuel. Effectivement l’entrée de sept pays africains (Bénin, Gabon, Sénégal, Côte-d’Ivoire, Cameroun, République démocratique du Congo et Congo-Brazzaville) au capital de TV5 fait actuellement débat. Faire entrer des dictatures et des juntes militaire dans les actionnaires d’une chaine du service public audiovisuel est, pour certains média, une remise en question de la liberté de la presse. Cette entrée était l’un des sujets du sommet de la francophonie qui s’est tenue ce weekend ( 4 et 5 octobre 2024) à Villers-Cotterêts. La nouvelle présidente, sa nomination a été validé par les autres pays ce 7 octobre 2024, devrait revenir sur le sujet rapidement.