France Info nous informe que l’exode n’est pas qu’au Liban, mais aussi sur la plateforme X. En effet, après Ouest France, c’est Sud-ouest, troisième groupe de presse local français, qui quitte le réseau. Et ce n’est ni les premiers ni les derniers… Des groupes de presse comme The Guardian en Angleterre, des célébrités (Stephan King par exemple) des ONG tel Greenpeace, des politiques et des gens lambda ferme leur compte X. En tout 30% des utilisateurs ont fui la plateforme selon David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et auteur de Toxic Data. En réponse aux départs de ces médias, Elon Musk déclare « les médias c’est vous désormais, postez ce que vous savez, postez ce que vous entendez, postez ce que vous voyez ». Ce que je vois, ou plutôt ce que j’ai lu sur le site de Sud Ouest, c’est qu’ils quittaient le réseau social « tant que des garanties sérieuses de lutte contre la désinformation et en faveur de l’équilibre des débats n’auront pas été apportées ».
Les raisons du départ sont donc une critique du modèle et surtout d’Elon Musk. Le multimilliardaire qui, depuis son rachat de Twitter (devenu X) en 2022, a augmenté le climat haineux sur le réseau, dénonce le chercheur David Chavalarias. Effectivement, plus un sujet divise, plus on en parle, on tweet et retweet et plus ça rapporte. Les photos des jolies fleurs où tout le monde trouve qu’elles sont jolies, Elon Musk s’en tamponne le coquillard.
Elon Musk qui a beaucoup fait parler de lui en ce moment, notamment après avoir été nommé ministre de l’efficacité gouvernementale par Trump, tout juste ré-élu. Et c’est en partie ce lien qui gêne, ou du moins qui pousse aux départs. En effet, la vague de départ s’intensifie depuis les résultats de l’élection états-unienne. Cette élection agit comme un déclencheur, signe que ce n’est pas que X qui gène, mais bien les implications politiques et économiques de son propriétaire.
Petit rappel sur Elon Musk, outre d’être un mec avec la tête dans les étoiles, c’est un acteur important de la vie politique états-unienne. Déjà, il est le patron de X qui compte 619 millions d’utilisateurs actifs mensuellement, selon le blog du modérateur. Et même si des études montrent que l’impact des réseaux sociaux dans le changement des opinions politiques est minime, ceux-ci tendent surtout à renforcer les opinions déjà préexistantes ; ce n’est pas rien.
Surtout, Elon Musk est le deuxième soutien financier de Trump, durant la campagne électorale il a donné près de 130 millions de dollars au total depuis juillet, selon les données de la Federal Election Commission (FEC) récupérées par Ouest France.
(petit rappel du fonctionnement du financement de la campagne au États-Unis)
Ces sommes colossales sont directement ciblées sur sept états clé, les Swings States, ceux qui peuvent faire basculer l’élection présidentielle. Avec des publicités provocantes, des mobilisations (démarchage), une loterie d’un million de dollars (pour des signatures d’une pétitions sur le port d’arme), Elon Musk a tout fait pour faire basculer 800 000 votants du côté de l’éléphant (symbole des républicains). 800 000 votants, cela correspond à 5% des votants totaux (145 600 000) mais c’est le pourcentage qui fait pencher la balance. Et la balance a penché.
Donc en postant un hashtag #caca, hashtag des plus pertinant, on participe à la richesse d’Elon Musk, richesse qu’il utilise (quand ce n’est pas pour essayer d’aller sur Mars) pour financer Trump. C’est triste de participer au succès de Trump en postant le mot caca quand même…
(Je me suis demandé quel était le hashtag le plus utilisé sur X et les résultats en France touchent surtout la politique. Des sujets qui font donc débats… Et le système de X, et donc son modèle économique, c’était pas de créer des conflits pour gagner de l’argent ?)