Google lance un nouveau test qui fait scandale. L’entreprise veut expérimenter la dissimulation d’articles de presse européenne dans neuf pays de l’union européenne, dont la France à 1% de la population pendant quelques semaines. « Tout redeviendra normal après le test » a-t-elle promis selon Euronews.
L’objectif de cette expérience : déterminer précisément l’importance de la presse dans les recherches Google et son poids financier. En effet, depuis 2019, Google doit rétribuer les médias lorsqu’il cite des articles, selon la loi des droits voisins. La presse s’étrangle, outre bafouer totalement le droit à l’information et les accords sur les droits voisins, ce test aurait des conséquences sur la fréquentation de leur site et toucherait à leurs intérêts économiques.
Conséquences, en France, le Syndicat des Éditeurs de la Presse Magazine (SEPM) fait recours au tribunal de commerce de Paris, saisis en urgence par mercredi 13 novembre. Celui-ci ordonne à Google de ne pas procéder au test sous peine de 90 000 euros d’amende par jour. L’affaire sera tranchée ultérieurement par le juge courant décembre mais la firme états-unienne a déjà annoncé suspendre l’expérience en France. Néanmoins, leur porte-parole se dit surpris par la décision. Selon lui, le SEPM aurait effectivement demandé à Google tous les résultats de l’analyse. Le syndicat dément, estime que Google a déjà les données nécessaires et qu’il n’a pas besoin de réaliser cette enquête. Et dans les autres pays européens où le test est en cours, il n’y a pas eu de recours identiques. Il se déroulera comme prévu, et ce sujet est très peu traité dans les médias des autres pays.
Cette expérimentation s’inscrit dans le contexte de négociations constantes des droits voisins. Depuis 2019, la loi sur la directive des droits d’auteurs prévoit, dans les grandes lignes, la création d’un droit voisin pour les éditeurs de presse. Les GAFAM doivent rétribuer tous les articles de médias qu’ils citent ou utilisent (apparition dans les actualités, dans Discoverd…) Toujours en négociation, cette rétribution fait l’objet de nombreux débats. Effectivement, cette mesure est très impopulaire à leurs yeux et elle n’est pas toujours respectée.
Dans ce contexte, l’action de Google peut alors se voir comme une menace, comme l’affirmation qu’ils ont le pouvoir de bloquer et de rendre invisible les médias. Le bras de fer entre les GAFAM et la presse se continue et est analysée par Ophélie Coelho, spécialiste du numérique dans un article de Libération. Le jeu de pouvoir est implicite, les GAFAM ont le pouvoir d’invisibiliser les médias et ceux-ci sont trop dépendants des GAFAM pour s’en affranchir. De plus, les procédures judiciaires sont souvent insignifiantes pour ces entreprises dont le chiffre d’affaires se comptent en milliards de dollars ; les médias ont plus à perdre que les géants du numérique.
Cependant, les médias peuvent se retirer des réseaux sociaux, comme The Guardian qui s’est retiré de X, ou trouver des plateformes alternatives. Les états ont aussi leurs rôles à jouer en régulant ces géants du web.
En dernières solutions, les médias ont recours à la justice comme dans le cas de ce test. Autre exemple, en février, une coalition de médias demandaient à Google 2,1 milliards de dommages et intérêt pour non-respect des règles de la concurrence sur son offre publicitaire. Plus récemment, Le Monde, Le Figaro, Les Échos et d’autres journaux ont lancé une procédure contre X, le réseau social d’Elon Musk, également pour non-respect des droits voisins. De nombreuses actions contre les GAFAM sont en cours, et renforcent ce bras de fer numérique.
je n’ai pas grand chose a dire
s’interroger sur la dépendance des médias aux moteurs de recherches, c’est bien.
bref : continue